Attitude au dojo

De temps en temps il n’est pas inutile de revenir et de rappeler que le dojo est un lieu d’étude dans lequel certaines règles doivent être respectées, pour le bien être de tous.

Pour une vie en société en bonne harmonie, loin des incivilités et de cette violence qui ne cessent de gangrener notre société.

Tout d’abord, l’hygiène. Les tenues doivent être propres, les corps aussi, cela semble être la moindre des choses, mais parfois…Les ongles sont coupés courts. On ne doit pas marcher pieds nus en dehors du tatami. N’oublions pas que lors du travail au sol, nous sommes très près…du sol !

Ensuite la politesse. On doit saluer le tatami avant d’y monter et – normalement – le dojo en y entrant. Il en est de même avec les partenaires successifs, avant et après chaque échange. Qui plus est dans une tenue correcte et ne pas se contenter d’un vague mouvement de la tête. On ne retire pas sa veste de judogi sur le tatami.

On devra être ponctuel, sauf cas de force majeure et/ou impératif professionnel. Dans ce cas on informe le professeur. Si on est en retard, on attend sur le bord du tatami un signal de celui-ci avant d’y monter. Lorsqu’on doit le quitter, on l’informe également.

On évite de parler trop fort, on communique discrètement avec son partenaire et bien évidement on ne s’exprime pas pendant les explications du professeur.  On peut se désaltérer pendant le cours, juste après une explication du professeur, par exemple.

L’entraide mutuelle est sacrée, les plus anciens aident les moins anciens. On doit se souvenir que l’on a tous été débutant. Et dés la deuxième séance, on en connait un peu plus que celui qui en est à sa première, on peut déjà lui donner quelques conseils.

Enfin, on est attentif aux informations données par le professeur. Notamment lorsqu’il signifie, à l’aide du « maté », la fin d’un randori. C’est une question de respect des consignes, du partenaire, mais aussi de sécurité.

Toutes ces recommandations ont pour unique but que se déroulent les cours dans une parfaite harmonie. La recherche de l’acquisition et du perfectionnement technique ainsi que l’engagement physique doivent se dérouler dans la convivialité. Aucune violence ne doit être tolérée. Combattre la brutalité que certains portent en eux sera un objectif à court terme.

Il ne s’agit pas d’être un « Père Fouettard », mais simplement d’assumer son rôle d’éducateur. Avec un minimum de rigueur, cette rigueur qui impose des efforts, qui fait qu’on ne fait pas n’importe quoi, n’importe comment, et qui  permet un mieux vivre en société et donc de pratiquer, de progresser et de se défouler physiquement et mentalement, tout en s’amusant : nous sommes également dans le loisir.

En toute chose, il faut chercher le bon équilibre. Une discipline de fer ne fera que rebuter, à l’inverse le laxisme sera contreproductif et dangereux, encore davantage dans nos disciplines.

C’est au professeur que revient la responsabilité de diffuser ces consignes et recommandations (et de les faire respecter).

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Le bon vieux ju-jitsu

Un commentaire sur une de mes vidéos mise en ligne il y a quelques jours, évoquait « Le bon vieux ju-jitsu ». A un moment, j’ai fait un parallèle avec un titre de notre regrettée idole « Le bon temps du Rock’n Roll ». Que l’auteur de ce commentaire se rassure, loin de moi de l’avoir mal pris, au contraire.

Cela m’a inspiré quelques réflexions.

Oui, je suis fidèle à ce ju-jitsu que je pratique et enseigne depuis des décennies, sans jamais le renier, ce qui ne m’a pas empêché, dans le cadre d’une formation professionnelle complète, de pratiquer d’autres disciplines institutionnelles.

Le ju-jitsu a su traverser les siècles et, même s’il a connu des périodes de repli, il a toujours su renaître des ses cendres, il est intemporel, inoxydable. Il sait faire le dos rond face aux assauts de nouvelles méthodes (de toute façon nous avons tous deux bras deux jambes et c’est la façon dont on s’en sert qui fait la différence), il a pour lui la force de sa vérité. Beaucoup d’écoles existent, certaines fantaisistes, d’autres un peu contraires à l’esprit de base, il faut savoir faire le tri.

Cette pluralité de styles existait déjà au temps de Jigoro Kano, quand il a décidé de faire une synthèse pour créer sa propre école qu’il appela « judo ».

Pour ma part, je reste attaché à un style d’une richesse et d’une finesse technique exceptionnelles,  développant un état d’esprit constructif. Tous ces éléments sont autant de raisons qui font que ma fidélité lui est acquise et c’est toujours avec la même passion que je l’enseigne. Et pourquoi renier ce que l’on aime ?

Il n’est pas question d’immobilisme, moi-même, en son temps,  j’ai participé à des évolutions dans ma discipline, mais toujours à partir des mêmes racines techniques, des mêmes principes et du partage des mêmes valeurs. Je n’ai jamais confondu évolution et régression.

L’évolution, par définition, doit se faire dans le bon sens, non pas à rebours. Il y a des principes et des techniques qui doivent être respectés, faute de perte d’identité et de qualités.

Maintenant chacun est libre de pratiquer ce qui lui convient et d’enseigner en fonction de ses aspirations et… de ses compétences. A condition que cet enseignement soit éducatif, et non pas destructif.

Sur ce sujet, je suis inflexible : c’est l’éducation qui prime (éducation physique et mentale). J’ai quelques formules que mes élèves connaissent bien, elles valent ce qu’elles valent, mais elles ont le mérite d’être explicites. En voici quelques-unes : « sur ma carte professionnelle est inscrit éducateur sportif et non pas destructeur sportif ». « On est ici pour apprendre et non pour en prendre ». « Il faut construire un système de défense, plutôt que de se limiter à détruire ». « Apprendre à maîtriser en se maîtrisant ». Ce sont des formules avec des mots, et les mots ont leur importance, surtout lorsqu’il s’agit de transmission au service de l’éducation.

Autre réflexion à propos d’une question récurrente, à savoir « quelle est la méthode de self défense la plus efficace » ?  Si on me pose la question, je ne vais pas répondre que ce n’est pas la mienne. Je répondrais que tout d’abord c’est une méthode qui envisage le plus de réponses possibles à un maximum de formes d’agressions. Ensuite cela dépend évidemment qui l’enseigne et qui la pratique.

Pour ce qui me concerne, j’attache autant d’importance à l’éducation physique et mentale qu’à l’éducation utilitaire. Une bonne condition physique ne nuira pas en cas d’agression, et en plus elle permet de vivre en meilleure santé. Et une éducation mentale dans laquelle on trouvera certaines valeurs, aidera à ne pas faire n’importe quoi, à se maîtriser dans toutes les circonstances, mais aussi à se soumettre à quelques efforts et s’imposer une certaine rigueur dans la pratique, synonyme de résultats dans bien des domaines. Par exemple la recherche du détail, de la finesse technique, sans se satisfaire du minimum.

Maintenant, cela a été répété à maintes reprises, nous ne sommes pas tous égaux en situation de stress occasionné par une agression. Mais, il n’est pas question de provoquer un affrontement pour se tester. Même si certains prétendent que l’épreuve de la rue est la seule qui vaille !

J’ai raconté plusieurs fois que parmi mes élèves (de tous niveaux), il y a des hommes et des femmes qui se sont sortis de fâcheuses situations, sur des agressions diverses et cela suffit à me convaincre.

Maintenant, même si je connais des personnes qui s’en sont sortis avec peu de pratique, il est incontestable que c’est la régularité  et l’ancienneté qui offriront un maximum de chances.

Et puis, toujours à propos du ju-jitsu, j’aime bien la tenue qu’on appelle familièrement le kimono. Bien que judogi, kekogi, ou tout simplement dogi soient plus corrects. C’est mon « blanc de travail », pratique et hygiénique. Chaque sport a une tenue qui lui est propre et qu’il respecte.

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Shime-waza, le travail des étranglements

Retour sur un secteur important du ju-jitsu.

Pour les néophytes, le mot étranglement est souvent effrayant. C’est une peur bien légitime, puisque cela signifie la perte de connaissance si la technique n’est pas maitrisée. Les pratiquants ne ressentent  pas la même crainte, puisqu’avec une parfaite  maitrise technique et le respect des signes d’abandons, les étranglements peuvent être travaillés sans danger. Inutile de préciser qu’ils sont d’une redoutable efficacité.

Leur étude consiste à les appliquer, mais aussi à apprendre à s’en défendre. Que ce soit contre des étranglements « sommaires » ou très techniques.

Les étranglements se pratiquent essentiellement à l’aide des membres supérieurs, mais lorsqu’on se trouve au sol, ils peuvent aussi  s’appliquer avec les jambes ; exemple, le fameux sankaku-jime.

On peut les appliquer en étant de face ou placé derrière le partenaire et cela debout comme au sol.

Il y a les étranglements sanguins et les étranglements respiratoires. Les premiers empêchent l’arrivée du sang au cerveau (ce qui permet de savoir si nous sommes pourvus de cet « instrument »). Les seconds provoquent l’asphyxie en bloquant la respiration. Dans le premier cas on s’endort, dans le second on étouffe !

On trouve aussi deux groupes dans cette famille de techniques. Un premier dans lequel on applique l’étranglement « à mains nues » et un second où l’on utilise les revers d’une veste.

Il est évident que leur étude doit s’entourer de précautions et de mise en garde. Au signal d’abandon qui consiste à frapper deux fois au sol ou sur une partie du corps avec la paume de la main, ou avec le pied (kime-no-kata), l’exécutant doit immédiatement arrêter son action.

Dans la réalité, il faudra être en mesure de « doser » l’action en question. Celle-ci consistant à mettre hors d’état de nuire l’agresseur, sans mettre ses jours en danger, en évitant d’être obligé de recourir aux techniques de réanimation : les techniques apprises lors des cours de secourisme ou dans l’étude des fameux « kuatsu ». Durant toute ma carrière de professeur, je n’ai jamais eu à déplorer d’incidents majeurs. Il est arrivé que des personnes perdent connaissance, mais la retrouvent immédiatement.

S’ils sont terriblement efficaces, il faut souligner que les appliquer sur quelqu’un qui résiste, requiert une longue pratique. Une longue pratique qui fournira de l’efficacité, mais aussi et surtout une indispensable sagesse.

Comme la plupart des techniques pratiquées dans les arts martiaux, les étranglements sont dangereux, mais pas davantage qu’un coup porté sur un point vital ou bien qu’une projection au cours de laquelle la tête de celui qui chute heurte violemment un sol dur.

Encore une fois, c’est au professeur qu’incombe la responsabilité d’apprendre correctement les  techniques, en entourant leur apprentissage des indispensables consignes de sécurité.

Les grades

Martial arts black belt knot

La semaine dernière, avec une actualité un peu compliquée, il n’y a pas eu l’article technique hebdomadaire. On se rattrape dès ce lundi avec quelques lignes consacrées aux grades.

Dans les arts martiaux, les grades occupent une place importante. Cependant, il ne faut ni les surévaluer, ni les négliger.

Ils permettent de situer le niveau de maîtrise technique et d’ancienneté dans la pratique, mais aussi d’évaluer le parcours du pratiquant, cela en fonction de la couleur de la ceinture qu’il porte autour de la taille.

Au début, les ceintures de couleur n’existaient pas, seules la blanche, la marron et la noire « tenaient » la veste du judogi. C’est à l’initiative de Maître Kawaishi , lorsqu’au milieu du siècle dernier il prit en main le judo français, que les ceintures de couleur ont fait leur apparition. Il avait bien compris l’esprit européen (et français en particulier) toujours friand de reconnaissances à arborer.

Jigoro Kano, fondateur du judo en 1882, a souhaité hiérarchiser les valeurs pour l’accession à ces différents niveaux avec le fameux « shin-gi-tai » ! Ce qui signifie : l’esprit, la technique et le corps. L’ordre établi n’est pas le fruit du hasard. L’esprit (le mental) arrive en premier, il nous habite jusqu’au bout. Ensuite, il avait placé la maîtrise technique, que l’on peut démontrer assez longtemps et enseigner tout le temps. C’est assez logiquement que le corps (le physique) arrive en dernier, avec l’âge, même si on en prend soin, le déclin est inéluctable.

L’expérience qui m’anime me fait dire qu’il y a deux ceintures très importantes dans la vie d’un budoka : la ceinture jaune et la ceinture noire. La ceinture jaune, tout simplement parce que c’est la première et la ceinture noire parce que, malgré tout, elle représente toujours un symbole très fort. Une sorte de graal !

Cependant, il ne faut pas oublier qu’elle n’est pas une finalité, mais simplement une étape importante. Elle est une belle récompense, la preuve d’une pratique qui s’est inscrite dans la durée, synonyme de rigueur. Cependant, elle doit représenter aussi un contrat signé avec l’art martial que l’on pratique et… avec soi-même. Un engagement qui signifie, qu’à partir de son obtention, s’impose le devoir de ne  jamais abandonner les tatamis, sauf cas de force majeur.

Les grades sont des encouragements à ne pas lâcher la pratique et même à la renforcer dans la dernière ligne droite de chaque préparation.

Dans un dojo, l’idéal est de retrouver tout le panel. Si un club « n’affiche » que des ceintures foncées, on peut se poser la question de la place réservée aux débutants. A l’inverse, s’ils n’y a pas de hauts grades, il est légitime de se demander si l’enseignement est adapté pour accueillir les « ceintures noires de demain ».

Certains assimilent les grades à des « hochets », ou bien leur donnent une connotation militaire et les négligent. Il est tout à fait possible de pratiquer et de s’en passer, mais nous sommes dans un système où ils existent et nous devons les accepter et les respecter. Même si parfois on peut s’interroger légitimement sur quelques attributions cocasses.

Peut-être que leur valeur prend vraiment son sens par rapport à l’organisme ou à la personne qui les décernent. De toute façon, arrivé à un certain niveau, le pratiquant ne peut pas tricher avec lui-même.

Quoiqu’il en soit, l’obtention d’un grade (mérité) provoque une grande satisfaction pour l’ensemble des pratiquants d’arts martiaux. Ne seraient ils qu’une motivation supplémentaire à poursuivre la pratique, leur utilité serait démontrée.

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Le randori

Il y a quelques semaines j’avais consacré un article aux méthodes d’entraînement. Parmi elles, il y a le randori, l’équivalent en boxe de l’assaut que l’on nommait aussi « l’assaut courtois », il y a un certain temps.

Le randori, ou l’assaut, c’est un peu la récompense de fin de séance. C’est le moment où l’on peut tester nos techniques dans un système d’affrontement très codifié et axé sur l’initiative, c’est-à-dire sur l’attaque ; l’aspect ludique ne doit jamais être absent de ces joutes respectueuses  avec lesquelles on perfectionne aussi la défense, puisqu’il est nécessaire de tenter d’esquiver les initiatives du partenaire.

Malheureusement, trop souvent le randori  est quelque peu dénaturé et confondu avec le « shai », c’est-à-dire le combat, la compétition (en judo, par exemple). C’est dommage. Ceci étant tout dépend des objectifs, ceux-ci ne sont pas les mêmes selon que l’on se situe dans une pratique loisir ou bien à l’occasion d’entraînements  de haut-niveau ; même si à ce stade là il devrait -aussi – être indispensable de ne pas négliger cet exercice.

En ju-jitsu on peut le pratiquer dans le domaine des coups (atemi-waza), des projections (nage-waza) et du sol (ne-waza).

Le but du randori est avant tout de se perfectionner et d’essayer (en fonction du secteur dans lequel on souhaite le faire) de « passer » des techniques, d’aboutir et de résoudre différentes situations d’opposition ; pour les projections, de tenter de faire tomber un partenaire qui s’oppose intelligemment. C’est volontairement que j’utilise le mot de partenaire et non pas d’adversaire. Du latin par (avec) et ad (contre).

C’est-à-dire que dans le randori, le partenaire travaille avec moi et non pas contre moi, il m’aide à progresser en proposant une opposition raisonnée, m’obligeant à travailler ma vitesse d’exécution, ma réactivité, ma condition physique, mais aussi – fatalement –  un système de défense axé exclusivement sur les esquives et non pas à l’aide de blocages qui annihilent toute initiative et par conséquent tout progrès. Imaginons deux joueurs de tennis à qui on « confisque » la balle !

Dans certains randori de projections ont peut même exclure toute technique de « contre direct » et n’autoriser que les contres répondant à l’appellation « sen o sen » (l’attaque dans l’attaque). Le contre peut faire des dégâts physiques, mais aussi phycologiques en  limitant les initiatives de peur de subir un contre ravageur ; ce qui limitera obligatoirement les progrès.

Il y a très longtemps je bénéficiais de l’enseignement d’un professeur de boxe française, Marcel Le Saux, qui comparait l’assaut poing-pied à une conversation. Chacun s’exprimant à tour de rôle en développant ses arguments, évitant de parler en même temps et trop fort, pouvant couper la parole poliment si l’opportunité se présente, mais surtout en ne proférant ni invective, ni grossièreté. Belle métaphore !

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La loi du plus fort ?

En sport, cela peut paraître étrange d’affirmer que lorsque c’est le plus fort qui gagne et que l’échelle des valeurs est respectée, un manque d’intérêt peut se manifester. Mais finalement, pas tant que cela.

D’abord, assister au renversement de l’ogre par le « le Petit Poucet » est toujours sympathique, et pour ce qui concerne les disciplines de combat comme le judo, que les principes de bases et les techniques affutées permettent à David de triompher de Goliath l’est tout autant et même davantage.

Avant l’instauration des catégories de poids, le petit qui projetait le grand participait à la « magie du judo ». Ces catégories ont eu aussi comme conséquences ( la compétition dénature forcément quelque peu l’art martial ) de déshabituer les pratiquants les plus petits à utiliser des techniques et des stratégies permettant de se défaire des plus grands et des plus lourds.

Même si les catégories de poids ont permis à davantage de combattants de s’exprimer, elles ont retiré un peu de l’exaltation que procurait le fait de voir le moins fort (physiquement) triompher.

Cependant, il n’était pas question de magie, mais de techniques affûtées, ciselées et surtout de principes dans lesquels était offerte la possibilité que la force de l’adversaire se retourne contre lui. Et plus cette force était importante, plus le « retour » était efficace.

Lorsque l’on ne bénéficie pas de suffisamment de puissance, se servir de celle de l’adversaire semble être du bon sens. Encore faut-il savoir le faire, faut-il l’avoir appris ! C’est d’autant plus important que si ces préceptes permettent – aussi – de se sortir d’une mauvaise situation en cas d’agression, leur transposition dans la vie sociétale qui ferait que le chêne rompe, mais pas le roseau, que la force se retournerait contre celui qui l’utilise, l’espoir d’une société plus juste renaîtrait sans doute !

La compréhension de tels principes et l’assimilation des ces techniques réclament de la patience, cette qualité ne caractérise pas une époque dans laquelle l’immédiateté semble devenir la règle, et la patience obsolète.

La photo qui illustre cet article (extraite d’un magazine de l’époque) à été prise lors de la finale des championnats d’Europe toutes catégories à Paris en 1955. On peut traduire (approximativement) la légende de la façon suivante : Geesink en “Hollandais volant” contre son gré. Son adversaire qui le « travaille » si bien dans les airs est le très petit judoka français Bernard Pariset.

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Souvenirs d’une jolie préface

Christian Quidet (1932-2010) a été un très grand journaliste spécialisé dans le sport et notamment dans le judo. Dans les années 1970 il a aidé cette discipline à franchir la barrière des médias.

Dans les années 1980 Il a occupé le poste de  directeur des sports sur « Antenne 2 », l’ancienne appellation de France 2.

Nos disciplines martiales l’intéressaient énormément, il leur a consacré un magnifique ouvrage : « La fabuleuse histoire des arts martiaux ».

En 1985, avant la parution de mon premier livre, je lui avais demandé s’il voulait bien m’honorer d’une préface ; il a accepté spontanément.

A  l’attention de ceux qui ne connaissaient pas ces quelques belles lignes, c’est avec plaisir, et humilité, que je les mets à nouveau  en ligne. Cette préface est toujours d’actualité, il me semble.

Voici ces quelques mots :

« La publication d’une progression française de ju-jitsu est un acte plus important qu’il n’y paraît. C’est la restauration, en France, du trésor des samouraïs qui, au fil de l’histoire, ont porté l’art du combat individuel à un degré de perfectionnement et de raffinement unique au monde.

Cette version moderne de la self-défense japonaise, présentée par Eric Pariset, met à la disposition des éducateurs sportifs une méthode claire, précise et efficace.

Elle offre à celles et à ceux qui s’en inspirent un bagage technique inestimable. Non pour leur apprendre à se battre mais pour dissuader les autres d’attaquer.

C’est en ce sens que je crois beaucoup à la vulgarisation de la self-défense dans notre pays. Comme un remède à l’agressivité qui enlaidit notre société actuelle.

Je félicite Eric Pariset de s’être intéressé et de s’être spécialisé dans le ju-jitsu qui est le meilleur complément à la pratique du judo.

Le ju-jitsu ne doit pas être mis entre toutes les mains et ne peut être enseigné valablement que par ceux qui ont adhéré à l’esprit de son fondateur, le maître Jigoro Kano.

Eric Pariset est de ceux-là. Il a été élevé dans une famille où les arts martiaux étaient considérés comme un Art et pratiqués comme une passion. Son père, Bernard Pariset, a participé au premier championnat du Monde au Japon en 1956 et a obtenu une superbe quatrième place. Plusieurs fois champion d’Europe il a légué, comme  les maîtres japonais d’autrefois, son savoir et sa sagesse à Eric.

Ceinture noire, 5e Dan de Judo-Ju-Jitsu, Eric Pariset a été champion d’ile de France de Judo en 1983.

Il s’est ensuite spécialisé dans les démonstrations de Ju-Jitsu et de self-défense pour devenir, à   31 ans, le meilleur spécialiste français de cette discipline.

« N’enseigne pas toute ta science à ton élève, qui sait s’il ne deviendra  pas un jour ton ennemi ».

Fort heureusement, Eric Pariset n’a pas appliqué cette devise  chère aux anciens Maîtres d’armes japonais.

Je l’en remercie et j’espère que vous serez nombreux à profiter de sa générosité.»

Christian Quidet.

Responsable du service des Sports d’Antenne 2*

Avril 1985.

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Vacances et ju-jitsu à Soulac-sur-Mer

VACANCES ET JU-JITSU à SOULAC-SUR-MER (Gironde).

Ci-dessous quelques informations sur le stage de l’été prochain. (Et quelques arguments pour y participer.)

Du 13 au 18 août 2023 et pour la deuxième année consécutive, on renoue avec les stages d’été à Soulac-sur-Mer.

Durant vingt-cinq saisons, de 1986 à 2010, les stagiaires venus de toute l’Europe ont pu découvrir le charme de la station balnéaire située à l’extrémité de la Pointe de Grave.

Un tel stage, c’est un moment privilégié qui permet d’associer vacances et immersion totale dans l’art martial. A une intensité technique et physique conséquente, mais adaptée, viennent s’ajouter les rencontres avec des pratiquants venus d’écoles et de pays différents.

L’été dernier ce fût donc un vrai plaisir de retrouver les tatamis et l’océan. On attaque la saison suivante en pleine forme. Reposé et affûté !

Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me le faire savoir assez vite.

Ce stage est ouvert à tous les pratiquants d’arts martiaux.

– Période : Du dimanche 13 au Vendredi 18 août 2023

– Participation : 180 € la semaine.

– Stage ju-jitsu : trois heures d’entraînement le matin de 9 h 00 à  12 h 00, dont trente minutes en extérieur. Tous les aspects du ju-jitsu traditionnel seront travaillés. L’après-midi est entièrement libre. Une semaine « ju-jitsu et vacances ».

– Soulac-sur-Mer : Situé à 80 kilomètres de Bordeaux, Soulac, c’est : des kilomètres de plages de sable fin, des hectares de forêt et un microclimat.

– Accès : du Nord de la France, prendre le Bac à Royan. Du Sud : Bordeaux – Soulac.

– Activités annexes : toutes les activités proposées par une station balnéaire digne de ce nom. Il y a la plage et l’océan, mais aussi toute la Pointe de Graves qui offre de belles surprises, et pas simplement dans les vignes.

– Ouverture du stage : Dojo municipal à côté du gymnase municipal, en face de la gendarmerie, le dimanche 13 août à 9 h 00. Clôture le vendredi 18 à 12 h 00.

– Hébergement : toutes les formules d’hébergement sont proposées : camping, maisons d’hôtes, Airbnb, etc. Office du tourisme 05 56 09 86 61 et le site Internet de la ville.

Pour toute autre information : 06 14 60 18 25  eric@pariset.net

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Contrôler et se contrôler

Le contrôle peut être interprété de deux manières  différentes mais forcément liées.

Il y a le contrôle que l’on connaît bien dans nos disciplines qui, à l’aide des « katame waza”, permet de maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger. Puis le contrôle qui amène une maîtrise de soi.

Donc, un contrôle physique de l’adversaire et un contrôle personnel (celui-ci n’étant pas forcément le plus facile).

Sur le plan technique, la famille des katame waza regroupe des immobilisations, des clefs sur les articulations et des étranglements. Contrôler avec un étranglement semble contredire ce qui est affirmé  plus haut, mais il faut savoir qu’à un certain niveau de maîtrise, on peut (justement) « modérer » ce genre de technique.

Cette famille de techniques qui permettent de maîtriser quelqu’un en limitant les atteintes à son intégrité physique, demande beaucoup de travail. Pour bien maîtriser une clef, par exemple, il faut de la patience et de la ténacité.

Je n’ignore pas que cela est parfois rebutant ; c’est dommage. D’abord parce qu’en self défense leur efficacité est incontestable, mais il est également indispensable de prendre en considération cette notion de légitime défense et de respect de la vie ; ces techniques permettent de moduler la riposte. Certes….quand on sauve sa vie…

Ensuite, il y a notre propre contrôle, ce contrôle qui permet de maîtriser nos réactions physiques, ce qui dans certaines situations est plus facile à dire qu’à réaliser.

Cependant, la pratique régulière d’un art martial doit aussi nous élever dans ce domaine, sinon à quoi bon ? Construire un système de défense qui ne rime pas forcément avec détruire, ce n’est pas inutile à bien des égards.

La pratique d’un art martial est faite pour s’améliorer techniquement et physiquement, mais aussi pour s’élever mentalement.

Alors étudions les contrôles et apprenons à nous maîtriser !

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Soulac 2023

Il y a tout juste un an, j’avais le plaisir d’annoncer le retour du stage de Soulac-sur-Mer pour le mois d’août 2022. Et cela après quelques années d’interruption. Aujourd’hui j’ai le plaisir de vous annoncer que l’édition 2023 aura lieu du 13 au 18 août prochains.

Soulac et le ju-jitsu, c’est une longue histoire. Elle a commencé en 1986, elle a duré jusqu’en 2010, soit vingt-cinq sessions. En 2011, j’avais donc décidé de faire une pause. L’été dernier nous retournions sur les bords de l’Atlantique.

Nous sommes dans le département de la Gironde, sur la Pointe de Graves. Venant du Sud de la France, on y accède en passant par Bordeaux qui se situe à 80 kilomètres. Venant du Nord, à partir de Royan, il faut emprunter le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde jusqu’au Verdon qui se trouve à quelques kilomètres de Soulac.

Les grandes plages, l’océan, la forêt : Soulac, c’est la nature, mais aussi une ambiance familiale, une ambiance qui sied parfaitement au déroulement d’un stage de ce type. Vacances et ju-jitsu se marient à merveille pour une semaine inoubliable.

C’est l’occasion d’aborder le ju-jitsu d’une façon différente, de s’immerger dans l’art martial intensément, de se perfectionner techniquement et de se faire ou refaire une parfaite condition physique. Les entraînements ont lieu le matin, l’après-midi étant libre ; nous sommes aussi en vacances ! La baignade, le repos, mais également les activités proposées par la station. Impossible de s’ennuyer pour les accompagnateurs.

Soulac, c’est aussi un ensemble de magnifiques villas au style si particulier.

Comme cela se passe au mois d’août, il est prudent de ne pas tarder pour les réservations concernant l’hébergement.
Le plus simple, c’est  de se renseigner auprès de l’office du tourisme : camping, chambres chez l’habitant, locations de vacances et gîtes, chambres d’hôtes, hôtels, villages vacances, résidence de tourisme, air de camping-car, etc.

Comme indiqué plus haut, nous sommes dans une cité  balnéaire à dimension humaine, on peut tout autant s’y amuser que s’y reposer en famille.

Je reviendrai régulièrement sur ce stage, les brochures sont disponibles et dès à présent, vous pouvez me contacter pour obtenir toutes les informations que vous souhaiteriez.

A noter que le stage est ouvert à tous les pratiquants d’arts martiaux.

Je ne cache pas ma joie d’avoir pu renouer avec ce rendez-vous. D’après les échos qui  me parviennent  régulièrement, je ne suis pas le seul à conserver d’inoubliables souvenirs de ces étés soulacais.

A très vite.

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