Les arts martiaux : violents ?

Cet article vient en complément à celui proposé la semaine dernière.

« Les arts martiaux ? Mais c’est très violent, ce n’est pas pour moi ! ». Malheureusement, voilà ce que j’entends de plus en plus souvent de la part de néophytes.

Il fût un temps où les arts martiaux bénéficiaient d’une réputation plus apaisante. Avant, quand j’évoquais ma pratique et mon métier, se manifestaient de la curiosité et l’envie de découvrir des disciplines dans lesquelles se mariaient efficacité et sagesse. On admirait ces méthodes de combat où la force mentale et la finesse technique s’associaient  pour terrasser la brutalité. Les raisons de ce changement ne sont pas difficiles à deviner. La récurrence d’images violentes n’est pas faite pour rassurer et donner envie.

À l’inverse, de la part de personnes friandes de nouveautés, de mode et de sensationnel, émanent  des réflexions qui qualifient les arts martiaux traditionnels de méthodes du passé, presque ringardes.  Le judogi (avec des noms un peu différents en fonction de la discipline, bref la tenue) semble d’un autre âge et beaucoup de traditions avec.

Concernant la tenue, avec ironie, je dis souvent que je serais convaincu lorsque je verrais des footballeurs en judogi sur un terrain de foot. La plupart des disciplines sportives respectent leur tenue, il est surprenant que les nôtres, dites « à tradition »,  s’en affranchissent. Chacun est libre, mais jusqu’à une certaine limite, celle d’un règlement. Certes, c’est loin d’être une généralité, mais prenons garde. On commence par ne pas respecter la tenue, peut s’en suivre les saluts, l’ambiance apaisée qui doit régner dans un dojo et bien d’autres valeurs qui ont traversé les années et même les siècles.

Il est vrai que la tendance est d’aller vite, de zapper, de ne pas s’encombrer avec des us et coutumes qui sont arriérés pour certains. Cependant pour acquérir une technique, mais aussi et surtout la faculté de la contrôler, c’est-à-dire de l’utiliser à bon escient, il faut du temps, de la patience et de la  rigueur. A quoi sert une technique si elle ne sert qu’à détruire ?

La sagesse comportementale est plus longue à acquérir que la gestuelle. Une technique permet de sauver sa vie de deux façons : avec son application et prioritairement avec la dissuasion.

Dans un art martial, l’enseignement tend vers l’acquisition de l’efficacité, mais aussi du respect, notamment celui de l’intégrité physique. Mais aussi de le maîtrise corporelle et de l’élévation mentale. Ce qu’on appelle des valeurs.

Même si ce n’est pas la tendance actuelle, avec une société qui baigne dans la violence, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, pour la combattre. Pourquoi renoncer ?

Autre aspect dérangeant, un peu en marge du sujet  : le reniement de sa « discipline de base » ou de l’enseigner sous un autre nom plus à la mode. La fidélité envers des  racines, une École, une méthode, est une vertu non négociable, semble-t-il.

Il n’est pas question de refuser l’évolution, mais elle doit réellement en être une et d’autre part elle doit se faire sur les bases solides en respectant des principes intemporels.

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Plaidoyer pour une certaine pratique

Une pratique dans laquelle ne « suinte » pas la violence, parce qu’une pratique violente n’est pas la meilleure façon de combattre ce fléau.

Une pratique dans la maîtrise de soi.

Une pratique qui respecte l’intégrité physique.

Une pratique qui donne confiance en soi, qui ne décourage pas.

Une pratique sans obligation de compétition, pour les disciplines qui en proposent, sans renier cet aspect, ni sans ostracisme envers ceux qui ne font pas ce choix.

Une pratique dans laquelle on ne sauve pas sa vie, mais où on apprend des gestes qui offrent la possibilité de la sauver.

Une pratique efficace, davantage tournée vers la subtilité technique et tactique que vers la brutalité.

Une pratique tonique, mais adaptée aux différents âges et différentes conditions physiques.

Une pratique encadrée qui limite les blessures, parce qu’être souvent blessé est la meilleure façon de ne pas progresser.

Une pratique qui respecte les valeurs léguées par les arts martiaux. Ces arts martiaux qui ont traversé les siècles pour nous apprendre beaucoup.

Une pratique qui offre à la plus grande partie de la population la possibilité de s’exprimer, de se défendre, de se détendre, de se mettre – ou remettre- en condition physique.

Enfin, une pratique qui offre des moments de partages, de rencontres, de concorde, de brassages sociaux et de loisirs.

Tout ce qui permet d’inscrire cette pratique dans la durée, en évitant la lassitude, les blessures, en élevant le niveau mental en partageant des valeurs telles que le respect et le goût de l’effort. Une pratique récompensée par les progrès, certes, mais aussi par un accomplissement personnel qui renforce l’estime de soi-même.

Sur le plan technique, ce sera la recherche de la finesse technique, du détail qui fait la différence, tout le contraire d’une brutalité bien trop facile. La maîtrise de soi pour mieux maitriser, se contrôler pour mieux contrôler. Tout ce que nous avons appris des arts martiaux et qu’on semble parfois oublier.

Une pratique éducative et non pas destructive.

Voilà ce qu’est la mission d’un éducateur sportif.

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Self défense

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Il y a un an, l’article qui suit avait déjà été publié. Mais comme « le cercle » s’est élargi avec de nouveaux abonnés et qu’il n’est jamais inutile d’enfoncer le clou, une rediffusion n’est pas superflue !

A propos de self défense

Entre ceux qui disent que ça ne sert à rien d’apprendre à se défendre, ceux qui affirment que leur méthode est la meilleure ou encore ceux qui soutiennent que la vraie expérience est celle de la rue, il y a de quoi être perplexe, sinon perdu.

On se doute que mon opinion est plus modérée et plus pragmatique.

UNE BONNE MÉTHODE, UN BON PROFESSEUR,  UNE BONNE RÉGULARITÉ

D’abord je pense qu’il n’y a rien sans travail. A la base, nous possédons tous un potentiel, plus ou moins important en matière de défense personnelle. Un potentiel que l’on pourrait graduer de 1 à 100. Et bien, chaque séance permettra de l’augmenter, en sachant qu’on n’arrivera jamais à 100, c’est-à-dire à l’invincibilité.

Pour se sortir d’une mauvaise situation, il y a d’abord deux éléments à prendre en considération. Premièrement essayer de ne pas s’y retrouver. Deuxièmement, si on y est, tenter de désamorcer le conflit afin d’éviter un affrontement qui finira forcément mal, pour l’un des deux, l’agressé ou l’agresseur, ou encore pour les deux.

Ensuite, c’est mon point de vue, au moins trois éléments sont déterminants : la chance, le stress et la pratique.

Concernant la chance, nous n’y pouvons rien, par définition. Même si quelques fois il nous est possible de la forcer.

Pour ce qui concerne le stress, là aussi c’est très personnel, nous ne sommes pas tous égaux dans ce domaine. Même entraîné physiquement et affuté techniquement, on ne sait pas comment nous réagirons.

Cependant, si nous n’avons jamais été confrontés à ce genre de situation, il n’est pas envisageable d’en provoquer une, juste pour voir…

Enfin, ce qui est certain, comme indiqué plus haut, c’est qu’une pratique inscrite dans la durée et la régularité est indispensable. A moins d’être dans les mains d’un enseignant incompétent et/ou pratiquer une méthode incomplète.

Le professeur est déterminant, comment pourrait-il en être autrement ? Il doit donner l’envie de commencer et surtout  de continuer. De continuer en proposant une pratique efficace dans laquelle la lassitude ne s’installera pas et surtout qui limite les blessures. En effet, la régularité est indispensable pour faire des progrès. Être souvent blessé est la meilleure façon de ne pas s’entraîner et donc de ne pas progresser.

Enfin, il doit proposer une pratique dans laquelle ne suinte ni brutalité, ni violence. Loin du stress de la vie quotidienne, une pratique apaisée, mais efficace. La maîtrise de soi facilitera une réactivité adaptée aux différentes situations. Un problème de place de parking ou une attaque à main armée, ce n’est pas pareil !

Ceux qui affirment que la réalité est brutale et violente et que de ce fait il faut faire la même chose à l’entraînement ne sont pas très raisonnables. La réalité c’est la réalité, on sauve sa vie, mais l’entraînement c’est l’entraînement. Dans un dojo nous ne sommes pas en survie, bien heureusement. Dans un dojo on s’élève techniquement, physiquement et mentalement !

En conclusion, la méthode est déterminante, certes, mais celui qui l’enseigne l’est tout autant. Une bonne méthode mal enseignée n’est d’aucune utilité, bien au contraire !

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Nage Waza

Rédhibitoire pour certains à cause des chutes, le « nage-waza » (technique de projections) offre beaucoup d’intérêts, comme nous le verrons un peu plus loin. D’autres font des choix différents ou ne s’y intéressent pas, à moins qu’une mauvaise expérience soit à l’origine de ce désintérêt.

C’est pour cette raison que l’apprentissage des projections va de paire avec celui du « savoir chuter ». Si mon partenaire ne maîtrise pas les chutes, je ne peux pas pratiquer les projections. Cet apprentissage doit être progressif pour ne pas décourager.

Apprendre à bien chuter sera utile dans un dojo, mais aussi dans la vie de tous les jours, (sans forcément que ce soit tous les jours, on ne passe pas nos journées à tomber).

Des différences existent dans les opportunités et les finalités, selon que l’on pratique le judo ou le ju-jitsu, mais la forme de corps est la même et les méthodes d’entraînements sont proches.

Sur le plan purement utilitaire, il serait dommage de s’en passer, sur certaines formes d’agressions, l’utilisation du nage-waza est redoutable, sur des saisies par exemple, mais pas que.

Le nage-waza demande beaucoup de travail, de répétitions et donc de patience (c’est peut-être pour cela que certains s’en désintéressent), mais en supplément de la plus-value en termes d’efficacité, on découvrira une véritable science du combat, une science qui répond à des principes techniques très fins, à une utilisation des déséquilibres qui nécessite une parfaite coordination. La fluidité dans « le geste juste au moment  juste » sera déterminante; soit en utilisant directement l’énergie du partenaire (ou de l’adversaire) ou après l’avoir fait réagir, avec un coup (en ju-jitsu), ou avec le principe « action réaction » (principalement en judo) .

Tous ces mécanismes qui entrent en jeu sont plus naturels que l’on croit, simplement tant que nous ne les avons pas utilisés, nous l’ignorons, il faut juste les mettre au grand jour à l’aide d’un révélateur. Ce révélateur, c’est le professeur et ses qualités de pédagogue.

Enfin, on découvrira un monde dans lequel la recherche de la finesse technique, l’esthétisme et l’expression corporelle ont toutes leurs places. Elles seront autant de plaisirs procurés. Certaines projections sont magnifiques dans leur exécution.

N’oublions pas les bienfaits physiques procurés par une pratique régulière de ce secteur : un développement musculaire naturel, une bonne condition physique et bien d’autres qualités.

Il est faux d’affirmer que tout le monde ne possède pas la capacité d’exceller dans ce domaine, c’est davantage le manque d’envie et/ou de volonté qui limite les progrès.

Au travail !

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Le premier dojo

J’ai souvent évoqué le premier professeur, celui qui nous a donné l’envie de commencer et de continuer, celui qui a été l’artisan de nos bases, celui à qui on doit beaucoup. Parallèlement nous n’oublions pas notre premier dojo.

Le premier professeur et le premier dojo sont associés, avec des formes de souvenirs complémentaires. L’un est une personne, l’autre un lieu. Mais un dojo n’est pas un lieu comme les autres. Rien de religieux, cependant il y règne une ambiance particulière, incontestablement une ambiance dotée d’une âme. Après tout, n’est-il pas un personnage à part entière ? Il est souvent identifié au professeur, lorsque celui-ci reste assez longtemps dans la place.

On lui doit un respect particulier, nous sommes censés y trouver la voie, c’est d’ailleurs sa traduction littérale (la voie de la sagesse, entre autres valeurs). On salue en y entrant, idem avec le tatami, avant de l’investir et lorsqu’on en descend.

C’est un lieu qui mérite le respect, il a pour mission d’améliorer l’humain. (Et non pas le détériorer.)

Certes les grands dojos municipaux ne nous offrent plus tout à fait la même ambiance que celle qui régnait dans ceux qui ont marqué les débuts des arts martiaux dans notre pays.

Pour ma part, c’est tout naturellement dans le dojo où mon père avait lui-même commencé sa pratique, que j’ai revêtu mon premier judogi, je veux parler du mythique dojo parisien de la rue des Martyrs.

Créé en 1945 par Roger Piquemal, professeur de sports devenu professeur de judo et de jiu-jitsu (comme on l’écrivait à l’époque). Il a transformé ce qui avait été une écurie et/ou un lavoir en un lieu qui a marqué des générations de pratiquants.

En 1947, Bernard Pariset, un jeune homme de dix-sept ans franchit la porte du 11 de la rue des Martyrs, dans le neuvième arrondissement de Paris. Ce fût le début d’une carrière qui a marqué le judo et même plus largement le sport français avec un palmarès exceptionnel.

A la mort de Roger Piquemal, en 1954, il reprend les rênes de cet endroit, jusqu’à sa propre disparition en 2004. C’est là que, tout naturellement, j’ai revêtu mon premier judogi à la fin des années 1950. J’y ai appris presque tout ce que je sais et c’est là que j’ai exercé mon métier durant de nombreuses années.

Grâce au lien en bas de ces quelques lignes, on accédera à un article de l’année dernière qui offre un historique plus complet concernant cet endroit qui a été contraint de fermer ses portes en 2005.

https://www.ericpariset.com/un-petit-tour-par-la-rue-des-martyrs/

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Ju-jitsu

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En ce début de saison je serais mal inspiré de ne pas évoquer l’art martial que je pratique, démontre et enseigne depuis plusieurs décennies.

Pour moi, c’est comme un ami qui ne m’a jamais trahi et que je ne trahirai jamais (je me comprends). C’est évidemment davantage, c’est une parfaite entente avec la technique et l’esprit et c’est mon métier.

Le ju-jitsu a traversé les siècles, même s’il a connu des périodes de repli, il a toujours su renaître de ses cendres, il est intemporel, inoxydable. Il sait faire le dos rond face aux assauts des modes (de toutes les  façons nous avons tous deux bras et deux jambes et c’est la manière dont ils sont utilisés qui fait la différence, et plus encore l’enseignement).

Cet art martial a pour lui la force de sa pluralité technique et de ses valeurs morales. Il est à la fois moderne dans le domaine des combinaisons techniques et traditionnel au regard de sa longue histoire et des ses valeurs.

C’est avant tout une méthode complète de self défense, (lorsqu’il n’est pas dénaturé). Sa pluralité technique permet d’étudier toutes les ripostes face à différentes situations, debout et au sol. Il offre la possibilité de « graduer » les ripostes. On apprendra à maîtriser en se maîtrisant, à contrôler en se contrôlant, sans rechercher systématiquement l’anéantissement. On recherchera la finesse technique qui renforce le corps, mais aussi l’esprit. On défend les valeurs de partage, d’amitié, d’entraide, mais aussi de rigueur, d’effort et de respect.

Il existe différents styles et écoles. Pour ma part je reste attaché à une forme de travail qui défend les valeurs énoncées plus haut et qui offre une fluidité dans les liaisons techniques et surtout dans le respect des principes de base : le non opposition, l’utilisation de la force de l’adversaire, le principe d’action réaction, etc. Autant de principes qui s’obtiennent avec de la patience et qui rendent cet art accessible à tous les gabarits. A condition de ne pas arrêter dès les premières semaines.

Ma fidélité lui est acquise, comment pourrait-il en être autrement ?

Cela ne m‘empêche pas d’apprécier et de respecter beaucoup d’autres arts martiaux « éducatifs ». En tant que professionnel j’en ai pratiqué quelques uns, tout comme je respecte les experts qui les véhiculent. J’en ai côtoyé beaucoup, et des prestigieux, à une époque où florissaient les galas d’arts martiaux.

Il ne faut ni être sectaire, ni refuser toute évolution, mais il faut savoir faire la différence entre évolution et régression. Si c’est pour abandonner des siècles de travail au profit d’une relative modernité, nous sommes dans la régression ! L’évolution, par définition, doit se faire dans le bon sens. Il y a des principes et des techniques qui doivent être respectés, faute de perte d’identité et de qualités. Peut-être suis-je « old school », mais je ne changerai ni ma façon de pratiquer, ni celle d’enseigner ; l’aspect constructif et éducatif étant les priorités. Nous en avons besoin, il me semble  !

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Conseils et recommandations

Quelques conseils et recommandations de début de saison.

Quand on a enfin choisi sa discipline, d’autres questions peuvent se poser. En premier, la fréquence des cours. D’ailleurs certains ne débutent pas, pensant que ne pouvant consacrer qu’une seule séance par semaine, ça ne sert à rien. Certes deux fois c’est l’idéal, mais une fois c’est mieux que zéro fois. Quitte à monter en puissance et à la condition que ce soit régulier. Ça nous amène à la régularité.

Plus que la quantité, c’est la régularité qui prime. Pour cela il faut se discipliner et retourner la pyramide. À savoir que, sauf cas de force majeure, le cours doit être prioritaire dans l’agenda, et non pas le contraire. Malheureusement c’est de moins en moins la tendance, la séance trouvant sa place quand on n’a rien de mieux à faire. Ce n’est pas une généralité, mais un penchant qui s’affirme ; dommage. Dans les premières semaines, des fois, l’envie de pratiquer intensément se manifeste et on voit certaines personnes venir presque tous les soirs. Par expérience, je me méfie d’un enthousiasme trop débordant.

Ensuite, il faudra respecter les consignes et les traditions liées à la discipline que l’on pratique. La tenue par exemple, il y a qui  s’en affranchissent. C’est au professeur de faire le nécessaire, nous n’avons jamais vu des footballeurs en judogi sur un terrain de foot.

Puis, respecter le salut. Pareil, il s’agit du salut propre à l’art ou à la discipline choisie. Dans les arts martiaux japonais, on ne se contente pas d’un vague signe de la tête ou d’un « check », ou encore pire de l’ignorer.

Autre chose importante : la ponctualité. Le salut du début, fait partie de la séance. Les arrivées en retard perturbent les cours. Tout le monde peut subir un retard, mais lorsque c’est systématique, et même fréquent, ça pose un problème. D’ailleurs, lorsque c’est le cas, on doit attendre sur le bord du tatami que le professeur vous invite à y monter.

Lorsqu’on doit quitter le tatami pour différentes raisons, il ne s’agit pas de demander la permission au professeur, mais tout simplement de l’informer. Un tatami et un dojo ne sont pas des moulins.

Toujours dans le cadre du respect du professeur et des lieux, on ne parle pas pendant les explications et lors de l’étude, des échanges peuvent se faire entre pratiquants, mais à voix basse, nous ne sommes pas sur un chantier.

Ne pas marcher pieds nus en dehors des tatamis, c’est tout simplement du bon sens hygiénique, surtout pour les disciplines qui ont du « travail au sol ». A propos d’hygiène, la tenue doit être propre, pensez à vos partenaires ! Toujours à propos de propreté et de sécurité, les ongles doivent être coupés courts et il faut bannir tout objet métallique lors des entraînements.

Tous ces us et coutumes peuvent paraître rébarbatifs et/ou d’un autre siècle, mais ils sont  tout simplement indispensables à une pratique saine et sécuritaire et plus largement à une société qui semble avoir besoin de ces fondamentaux. Pour qu’ils soient respectés, il en est de l’autorité du professeur, le « Maître des lieux ». Il n’est pas question de « discipline de fer », mais de respect. Si dans nos ARTS ces quelques règles ne sont pas respectées, où le seront-elles ?

Cela n’empêche pas – et même bien au contraire – de prendre du plaisir, nous sommes aussi dans le loisir.

Une dernière recommandation : lorsqu’on commence une saison, il faut aller jusqu’au bout.  Cependant, nous ne sommes pas toujours maître de notre destin.

Certains abandonnent en pensant que finalement, ils se sont trompés, que cette discipline ou cet art ne sont pas faits  pour eux.

Peut-être faut-il se poser la question suivante : est-ce la discipline qui n’est pas faite pour le pratiquant, ou le pratiquant qui n’est pas fait pour la discipline ?

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Bientôt la rentrée…

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C’est bientôt la rentrée, ci-dessous quatre cas de figure

Il y a ceux qui reprendront le chemin d’un dojo et d’un enseignement qu’ils connaissent bien, il y a ceux qui désirent changer de discipline et il y a ceux qui souhaitent entrer dans le monde des arts martiaux et des sports de combats. Enfin il y a ceux qui ne continueront pas.

Prenons dans l’ordre ces quatre cas de figure.

D’abord commençons par ceux qui persévéreront dans une pratique commencée il y a un an ou plus. Ils sont en terrain connu, ils souhaitent continuer à progresser et à découvrir. Oui, on découvre toujours quelque soit son niveau. Ils continueront à franchir les étapes et surtout ils seront heureux du travail fourni les saisons passées et qui leur a assuré d’inévitables progrès, avec leur lot de satisfactions personnelles. Ils seront récompensés d’une indispensable régularité ponctuée d’efforts physiques et mentaux.

Ensuite, concernant ceux qui changeront de discipline. Ils le feront, pour découvrir d’autres cieux ou bien se perfectionner dans un domaine très précis. Ou encore, en cédant aux phénomènes de mode, ce qui est valable aussi pour les débutants.

Justement ceux qui entrent dans l’univers des arts martiaux et des disciplines de combat le font souvent « par relations », c’est-à-dire grâce à un membre de la famille, un copain ou encore un collègue de bureau. Cela peut être aussi de leur propre initiative, attirée par une des nombreuses facettes proposées dans l’univers en question. Mais, comme indiqué plus haut, le phénomène de mode est bien présent, quitte à être déçu ou s’apercevoir que ce n’est pas ce qu’on croyait. Il existe aussi un critère qui n’est pas souvent évoqué, bien que réel, il s’agit de celui de la proximité d’un club par rapport au domicile ou au bureau.

Enfin, il y a ceux qui abandonnent et là aussi les raisons sont multiples. Existent les problèmes de santé, l’âge (?), un changement de vie, professionnelle et/ou personnelle, la lassitude (c’est dommage) et enfin ceux qui abandonnent à tout, mais ceux-là n’ont même pas attendu la fin du premier trimestre pour arrêter.

Voilà, à une bonne semaine de la rentrée, un résumé de chacune de ces catégories.

Quoiqu’il en soit et quelle que soit l’option choisie, il faut savoir que le choix d’un professeur est aussi important que celui de la discipline. J’y reviendrai la semaine prochaine avec ce qu’on appelle un « marronnier » : terme journalistique qui désigne un sujet ressorti chaque année à la même période : la rentrée des classes, le palmarès des cliniques, le spécial vin (peut-être aurait-il été plus judicieux d’inverser l’ordre des deux derniers), etc. Je ne manquerai pas de céder à cette tradition dans le prochain article.

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Trois mouches

Voilà une petite histoire qu’il me plait de proposer régulièrement en été.

Découvrir ou redécouvrir une leçon de sagesse issue du précieux et délicieux recueil intitulé « contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». Cela ne peut qu’être instructif et bénéfique. En toute saison d’ailleurs.

Le livre en question aborde plusieurs thèmes illustrés par différentes petites histoires. Le récit proposé ci-dessous matérialise l’art de vaincre sans combattre, ce qui est pour le moins une conduite dans laquelle intelligence et efficacité se marient à merveille.

Trois mouches

Dans une auberge isolée, un samouraï est installé, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d’un calme surprenant. Trois rônins entrent à leur tour dans l’auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l’homme isolé. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s’assoient à une table voisine et mettent tout en œuvre pour provoquer le samouraï. Celui-ci reste imperturbable, comme s’il n’avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes rapides, le samouraï attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu’il tenait à la main. Puis calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu’il venait de provoquer parmi les rônins. En effet, non seulement ceux-ci s’étaient tus, mais pris de panique, ils n’avaient pas tardé à s’enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu’ils s’étaient attaqués à un homme d’une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était le fameux Miyamoto Musashi.

(Ronin, selon la définition du Larousse : »Samouraï qui quittait le service de son maître et se mettait à parcourir le pays en quête d’aventures.)

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À chacun son rôle et sa responsabilité

La lutte contre la violence est un vaste programme, un immense chantier, mais chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Il y a la punition, mais pour ce qui nous concerne, il y a avant tout l’éducation. C’est une mission ambitieuse, à laquelle le pire serait de renoncer ou même de l’escamoter.

Dans les organismes qui gèrent un sport, que ce soit une fédération ou une association de base, à tous les niveaux chacun possède sa part de responsabilité dans cette lutte.

Elle commence par le respect des règles élémentaires. Justement le respect des professeurs par les élèves, des élèves par le professeur, mais aussi des lieux et des us et coutumes attachés au dojo.

Le professeur est en première ligne, c’est lui qui dispense l’enseignement. Un enseignement qui ne se limite pas à la diffusion de techniques, mais aussi à l’éducation dans sa globalité. Il a la responsabilité d’un tatami sur lequel tout comportement violent doit être banni. Progresser dans la réalisation du geste parfait, mais aussi dans la maîtrise et le contrôle des actions et des réactions. N’est-il pas ÉDUCATEUR sportif, comme indiqué sur sa carte professionnelle ?

Dans les disciplines où sont pratiquées les compétitions, l’entraîneur – qui a un rôle différents de celui du professeur, (dans beaucoup de club c’est la même personne, avec une « casquette » différente) – s’attache à faire respecter le fair-play qui doit animer les combattants, il doit être intransigeant en transmettant le goût de la victoire dans le respect des règles et de l’adversaire. Il doit aussi apprendre à gérer la défaite, en la dédramatisant et en respectant les décisions de l’arbitre. Apprendre à gagner avec humilité et à perdre sans dramatiser.

Quant à l’élève, il accepte les remarques du professeur, respecte les règles du dojo, si un problème se pose il demande un entretien avec le professeur pour lui faire part d’un possible ressentiment.

Enfin le dirigeant est un peu le chef d’orchestre qui doit s’assurer qu’à tous les échelons les valeurs qui symbolisent les arts martiaux (avec compétitions ou pas) sont respectées.

Il existe bien sûr des différences entre un modeste dojo où est pratiqué un art martial sans compétition et une grosse «écurie», mais chacun doit endosser et assumer son rôle et lutter contre ce fléau.

Alors, au cœur de l’été, ce court rappel n’est peut-être pas inutile de façon à bien préparer la rentrée et être ainsi utile à la société toute entière.

Bel été à tous.

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