Le bon vieux ju-jitsu

Un commentaire sur une de mes vidéos mise en ligne il y a quelques jours, évoquait « Le bon vieux ju-jitsu ». A un moment, j’ai fait un parallèle avec un titre de notre regrettée idole « Le bon temps du Rock’n Roll ». Que l’auteur de ce commentaire se rassure, loin de moi de l’avoir mal pris, au contraire.

Cela m’a inspiré quelques réflexions.

Oui, je suis fidèle à ce ju-jitsu que je pratique et enseigne depuis des décennies, sans jamais le renier, ce qui ne m’a pas empêché, dans le cadre d’une formation professionnelle complète, de pratiquer d’autres disciplines institutionnelles.

Le ju-jitsu a su traverser les siècles et, même s’il a connu des périodes de repli, il a toujours su renaître des ses cendres, il est intemporel, inoxydable. Il sait faire le dos rond face aux assauts de nouvelles méthodes (de toute façon nous avons tous deux bras deux jambes et c’est la façon dont on s’en sert qui fait la différence), il a pour lui la force de sa vérité. Beaucoup d’écoles existent, certaines fantaisistes, d’autres un peu contraires à l’esprit de base, il faut savoir faire le tri.

Cette pluralité de styles existait déjà au temps de Jigoro Kano, quand il a décidé de faire une synthèse pour créer sa propre école qu’il appela « judo ».

Pour ma part, je reste attaché à un style d’une richesse et d’une finesse technique exceptionnelles,  développant un état d’esprit constructif. Tous ces éléments sont autant de raisons qui font que ma fidélité lui est acquise et c’est toujours avec la même passion que je l’enseigne. Et pourquoi renier ce que l’on aime ?

Il n’est pas question d’immobilisme, moi-même, en son temps,  j’ai participé à des évolutions dans ma discipline, mais toujours à partir des mêmes racines techniques, des mêmes principes et du partage des mêmes valeurs. Je n’ai jamais confondu évolution et régression.

L’évolution, par définition, doit se faire dans le bon sens, non pas à rebours. Il y a des principes et des techniques qui doivent être respectés, faute de perte d’identité et de qualités.

Maintenant chacun est libre de pratiquer ce qui lui convient et d’enseigner en fonction de ses aspirations et… de ses compétences. A condition que cet enseignement soit éducatif, et non pas destructif.

Sur ce sujet, je suis inflexible : c’est l’éducation qui prime (éducation physique et mentale). J’ai quelques formules que mes élèves connaissent bien, elles valent ce qu’elles valent, mais elles ont le mérite d’être explicites. En voici quelques-unes : « sur ma carte professionnelle est inscrit éducateur sportif et non pas destructeur sportif ». « On est ici pour apprendre et non pour en prendre ». « Il faut construire un système de défense, plutôt que de se limiter à détruire ». « Apprendre à maîtriser en se maîtrisant ». Ce sont des formules avec des mots, et les mots ont leur importance, surtout lorsqu’il s’agit de transmission au service de l’éducation.

Autre réflexion à propos d’une question récurrente, à savoir « quelle est la méthode de self défense la plus efficace » ?  Si on me pose la question, je ne vais pas répondre que ce n’est pas la mienne. Je répondrais que tout d’abord c’est une méthode qui envisage le plus de réponses possibles à un maximum de formes d’agressions. Ensuite cela dépend évidemment qui l’enseigne et qui la pratique.

Pour ce qui me concerne, j’attache autant d’importance à l’éducation physique et mentale qu’à l’éducation utilitaire. Une bonne condition physique ne nuira pas en cas d’agression, et en plus elle permet de vivre en meilleure santé. Et une éducation mentale dans laquelle on trouvera certaines valeurs, aidera à ne pas faire n’importe quoi, à se maîtriser dans toutes les circonstances, mais aussi à se soumettre à quelques efforts et s’imposer une certaine rigueur dans la pratique, synonyme de résultats dans bien des domaines. Par exemple la recherche du détail, de la finesse technique, sans se satisfaire du minimum.

Maintenant, cela a été répété à maintes reprises, nous ne sommes pas tous égaux en situation de stress occasionné par une agression. Mais, il n’est pas question de provoquer un affrontement pour se tester. Même si certains prétendent que l’épreuve de la rue est la seule qui vaille !

J’ai raconté plusieurs fois que parmi mes élèves (de tous niveaux), il y a des hommes et des femmes qui se sont sortis de fâcheuses situations, sur des agressions diverses et cela suffit à me convaincre.

Maintenant, même si je connais des personnes qui s’en sont sortis avec peu de pratique, il est incontestable que c’est la régularité  et l’ancienneté qui offriront un maximum de chances.

Et puis, toujours à propos du ju-jitsu, j’aime bien la tenue qu’on appelle familièrement le kimono. Bien que judogi, kekogi, ou tout simplement dogi soient plus corrects. C’est mon « blanc de travail », pratique et hygiénique. Chaque sport a une tenue qui lui est propre et qu’il respecte.

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