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Après deux articles consacrés au « bon vieux ju-jitsu » je propose de « disséquer » cet art martial. D’abord en évoquant sa composition technique, puis en partageant mes préférences et les objectifs qui sont les miens au travers la méthode que j’enseigne.
D’abord sa pluralité technique, incontestablement c’est un atout majeur. Coups, projections et contrôles, travail debout et au sol. Percuter, projeter, contrôler ; développons.
Dans le travail des coups, on utilise les bras et les jambes. On apprend à donner les coups, mais aussi à s’en défendre. Il s’agit d’un travail à distance. Quand je dis donner des coups, c’est avec contrôle ou du matériel pour les amortir.
Les projections sont utilisées dans le corps à corps, mais aussi à l’aide d’un déplacement qui permet de ne pas prendre frontalement la poussée ou la tentative de saisie de l’adversaire pour faire en sorte de l’utiliser et qu’elle se retourne contre lui. Sur des saisies très rapprochées, elles sont pour ainsi dire irremplaçables.
Enfin, le domaine des contrôles est très vaste, avec des clefs en torsion et en hyper extension sur toutes les articulations, debout et au sol. Mais aussi des étranglements qui doivent être pratiqués avec beaucoup de maîtrise et de « dosage ». Enfin, les immobilisations qui, comme leur nom l’indique, permettent d’immobiliser quelqu’un.
Cette pluralité technique offre deux avantages essentiels : d’abord l’efficacité qui permet de répondre à beaucoup de situations d’attaques, à distance ou en corps à corps, debout et au sol. Ensuite de pouvoir, si la situation le permet, moduler la riposte. Certains coups et certaines projections peuvent s’avérer fatals, d’autres permettent de « calmer » sans détruire, quant aux contrôles, là aussi comme leur nom l’indique, ils offrent la possibilité de maîtriser une personne en attendant les secours ou arriver à lui faire retrouver ses esprits.
Pour ce qui concerne mes préférences. Venant du judo, j’avoue avoir un faible pour les projections. L’efficacité indiscutable, la recherche de la finesse technique et la beauté du geste en sont les raisons.
Mais ayant hérité aussi d’un bagage technique conséquent dans le domaine du travail au sol, je l’apprécie énormément notamment au cours des randoris, avec un engagement physique total, mais sans violence et une notion de jeux que l’on doit conserver. Sans compter que l’on peut s’y adonner très longtemps. Technique et stratégie étant déterminantes.
Pour le travail des coups, lorsqu’il est pratiqué avec quelqu’un qui possède un état d’esprit identique, c’est un exercice très agréable et très utile.
Enfin, les particularités de mon enseignement.
D’abord sur le plan technique, j’aime et je favorise ce que j’appelle les liaisons entre les différentes composantes du Ju-Jitsu. Maitriser chacune d’elle, c’est une chose, maîtriser une bonne liaison entre ces liaisons en est une autre. C’est l’intérêt majeur de cet art. La recherche du détail qui fait la différence est une quête qui ne cesse de m’animer.
Quant au physique, l’objectif est de l’améliorer et non pas de l’abîmer.
Sur le plan mental, je ne me lasse pas d’insister sur l’état d’esprit éducatif, constructif et non pas destructif qui doit entourer la pratique. Une nuance que l’on ne retrouve pas partout.
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Cet article est la suite de la première partie publiée la semaine dernière. Un article intitulé « le bon vieux ju-jitsu ». Cette expression émanait d’un pratiquant, suite à la mise en ligne d’une vidéo, cela évoquait le ju-jitsu pratiqué dans notre pays au siècle dernier.
–       C’est du judo ?
DISCIPLINE SPORTIVE, DISCIPLINE PERSONNELLE, DISCIPLINE COLLECTIVE, etc.
Je me souviens d’une époque assez lointaine où, dans certains dojos, à la fin des séances de judo on faisait « de la self ». En guise de retour au calme, pour rester collé à l’histoire ou pour se donner bonne conscience.
(Il n’est pas inutile de revenir régulièrement sur les fondamentaux techniques, mais aussi éthiques !)
Après la « forme de corps » la semaine dernière, voilà une autre qualité prisée par les pratiquants d’arts martiaux et des disciplines de combat.
Pour les samouraïs il s’agissait d’une valeur qui n’avait pas de prix ; presque systématiquement sa perte conduisait à l’acte ultime : le hara-kiri ou seppuku.
Bien qu’il soit facilement abordable, le ju-jitsu rassemble un nombre impressionnant de techniques et, de fait, une multitude d’enchaînements, de combinaisons et de contre prises.  C’est à la fois son inconvénient et son avantage, avantage qui l’emporte facilement sur l’inconvénient.
Ce sujet a déjà été abordé dans mes articles, mais il n’est jamais inutile d’insister, surtout lorsqu’il s’agit de bonnes causes.