
Voilà une expression connue des pratiquants d’arts martiaux, lorsqu’il s’agit de projections et de travail au sol, bien qu’on puisse aussi trouver cette qualité dans les techniques de percussions. C’est la capacité à bien adapter son corps à toutes les situations d’initiative et de défense.
On dit parfois d’un pratiquant qu’il a une bonne « forme de corps ». De quoi s’agit-il exactement ? Est-ce un don du ciel, ou bien le fruit du travail ?
C’est déjà une belle appréciation. Cette bonne forme de corps permet, au moment de l’exécution d’une technique, de ne faire qu’un avec la technique en question, de l’épouser pleinement. C’est la parfaite adaptation du corps à la technique.
Pour posséder cette qualité, on peut être doté de quelques prédispositions, mais ce sont surtout les inlassables répétitions qui permettent d’obtenir un tel résultat. On doit « sculpter » son corps, un peu comme l’artiste travaille « la masse » pour produire une belle sculpture. (Toujours la valeur travail !)
D’ailleurs, à propos d’artistes, ceux qui pratiquent les arts martiaux n’en sont-ils pas ? Ne sommes nous pas admiratifs devant la beauté d’un geste qui associe efficacité et esthétisme ?
Cette forme de corps rassemble plusieurs qualités : principalement la précision, la souplesse, la tonicité et la vitesse. Je ne parle pas de force physique, mais d’une utilisation optimale de l’énergie dont chacun est pourvu, tout en utilisant celle de l’adversaire. On est dans le principe du « maximum d’efficacité avec le minimum d’effort (physique) ».
Pour revenir aux prédispositions, il y a des morphologies plus adaptées à telle ou telle pratique martiale, il y a des personnes plus talentueuses, mais quelques soient ces prédispositions, il faudra les révéler, les renforcer et les conserver. Les révéler grâce au professeur, les renforcer et les conserver avec l’entraînement.
Cette forme de corps utilise nos armes naturelles dans un ensemble où sont réunis plusieurs éléments qui s’enchaînent, ou s’associent et s’imbriquent avec naturel, mais aussi avec un bon déplacement qui offre le bon placement : le bon geste au bon moment. Une bonne forme de corps, qui n’est pas utilisée au bon moment ne sera pas très utile.
Quoiqu’il en soit, c’est toujours et encore la volonté et le travail qui permettent de trouver et de renforcer cette qualité. Il faudra trouver le bon professeur qui offrira un bon apprentissage et les bonnes méthodes d’entraînement pour affûter et ciseler un ensemble qui conduira à une finesse technique.
Pour acquérir cette « forme de corps », il faut d’abord le vouloir (le pouvoir presque tout le monde le peut, le vouloir c’est autre chose). On se doit d’être sans cesse à la recherche de l’amélioration , non pas de la perfection qui n’existe pas, mais tout simplement de l’élévation : aller plus haut !
Les figurines qui illustrent cet article son l’œuvre de mon père, Bernard Pariset. Il n’a pas été qu’un « monument » du judo français et international, la preuve !
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Suite à un échange qui m’a été récemment rapporté, j’ai jugé utile de proposer à nouveau un article récemment publié.
Pour les samouraïs il s’agissait d’une valeur qui n’avait pas de prix ; presque systématiquement sa perte conduisait à l’acte ultime : le hara-kiri ou seppuku.
Cette semaine, l’article prend la forme d’un bloc-notes qui rassemble quelques réflexions.
Bien qu’il soit facilement abordable, le ju-jitsu rassemble un nombre impressionnant de techniques et, de fait, une multitude d’enchaînements, de combinaisons et de contre prises. C’est à la fois son inconvénient et son avantage, avantage qui l’emporte facilement sur l’inconvénient.
Ce sujet a déjà été abordé dans mes articles, mais il n’est jamais inutile d’insister, surtout lorsqu’il s’agit de bonnes causes.
Ce court article propose juste une anecdote savoureuse sur la forme, douloureuse sur le fond. Elle souligne le côté néfaste de certaines pratiques. Celles-ci ne sont pas majoritaires, heureusement.
« L’habit ne fait pas le moine », un peu quand même !
Dans la suite de l’article de la semaine dernière consacré à l’atemi ju-jitsu, il est assez naturel de revenir sur un enchaînement que j’apprécie particulièrement et qui fait toujours partie de mon enseignement : « Les 16 techniques ».