Utilité de la beauté du geste

Lecture d’été.

Voilà un conseil de lecture approprié en ce milieu d’été et au moment où les Jeux Olympiques battent leur plein. L’auteur Thierry Grillet propose « Petit traité du geste, pour la beauté du sport ». Ci-dessous, la quatrième de couverture.

« En cette année olympique, cet essai entre dans le sport par le « geste ». Depuis la sculpture antique du Discobole, on n’a cessé de célébrer le geste, brique première des disciplines sportives. Il fascine, émeut et inspire. Ce petit traité en propose une lecture, qui révèle, au-delà de la performance physique, sa beauté et sa charge culturelle.

Prenant appui sur des performances mythiques de champions – le service de Federer, la paneka de Zidane, le « tir » à l’arc d’un maître de kyudo, le saut révolutionnaire « cool » de Fosbury, etc. -, l’auteur puise dans l’histoire de huit disciplines sportives mais aussi dans celle des arts et des idées, et bâtit ainsi une « petite mythologie du geste », invitant le lecteur à percer aux côtés de sociologues, d’artistes,  de scientifiques, le mystère du geste parfait. »

Personnellement, j’appartiens pleinement à la catégorie de ceux qui défendent cette thèse, celle qui consiste à ne pas opposer l’efficacité à la beauté du geste, bien au contraire, y compris dans les disciplines de combat. Chacun peut et doit tenter l’effort de conjuguer beauté du geste et efficacité, ce qui aboutit au « geste parfait ». Celui qui semble le plus naturel dans son exécution, en devenant une seconde nature après des sommes de répétions.

Lorsqu’une performance sportive est spectaculaire, elle est encore plus  appréciée du public.

Maintenant, on peut argumenter, avec raison, que dans les méthodes de self défense et en cas de survie, on se moque de la beauté du geste. Mais, à moins d’être un soldat en guerre, on ne sauve pas sa vie tous les jours et à l’entraînement les efforts pour aboutir au geste parfait, alliant efficacité et esthétisme, ne gâcheront rien.

On peut aussi utiliser le mot d’élégance. L’élégance technique et physique, mais aussi  l’élégance comportementale, dans la victoire, dans la défaite et dans la vie de tous les jours.

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Essayiste, Thierry Grillet a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’art et au cinéma. Longtemps maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris, il a aussi dirigé le département culturel de la BNF. Il est commissaire de l’exposition « Le sport, pour la beauté du geste qui s’ouvre début 2024 aux Franciscaines à Deauville.

Cinq bonnes raisons d’aimer ce métier

tai-otoshiSur ce blog, le 5 juillet dernier dans un article intitulé « ce qui se conçoit bien… » j’évoquais les devoirs et les obligations attachés au métier de professeur. Dans ce prolongement, et à l’approche d’une nouvelle saison (les enseignants doivent être impatients de revêtir leur tenue préférée), il me semble naturel d’évoquer aujourd’hui les satisfactions offertes par cette noble mission, elle sont autant de bonnes raisons de l’aimer.

Pour ma part, j’en vois essentiellement cinq.

La première concerne tout simplement le plaisir de transmettre un savoir et des connaissances à propos d’une discipline, d’une matière ou encore à propos d’un art que l’on aime. Si tel n’est pas le cas, mieux vaut faire autre chose.

Deuxièmement, notamment dans les arts martiaux, il y a la satisfaction de voir les élèves progresser. Amener un débutant jusqu’à la ceinture noire en procure une très belle. Surtout si au départ ce n’était pas gagné ! (Certains reconnaitront une forme d’humour très personnel, et certains aussi se reconnaitront peut-être.) La ceinture noire et les dan qui lui succèdent ne sont pas les seules preuves de progrès, même si elles en sont des probantes.

Troisièmement, il s’agit de la reconnaissance et du respect qui nous viennent en retour, si nous avons été la hauteur de notre mission. Même si parfois certaines exceptions confirment la règle.

Quatrièmement, se sentir utile, même à l’extérieur du dojo. Si un élève vous confie que sa vie s’est améliorée au fur et à mesure de sa pratique, vous ne pouvez que ressentir un contentement indéniable, sans doute supérieur à celui donné par l’obtention d’un grade ou bien d’un quelconque titre sportif. Là aussi, il s’agit d’un l’enseignement dispensé sur du long terme.

Enfin la cinquième, qui se situe dans le prolongement de la précédente, et qui n’est pas la moindre, consiste à participer à l’amélioration de la vie en société. Dans le domaine qui concerne les arts martiaux, si au travers d’une pratique qui respecte les principes du shin-ghi-tai (l’esprit, la technique et le corps), chers à JIgoro Kano, nous pouvons, grâce à un enseignement qui ne néglige aucun aspect, participer au combat contre cette violence qui gangrène notre quotidien, il s’agira là encore d’une inestimable satisfaction.

Voilà cinq bonnes raisons qui me font aimer ce métier. Peut-être d’autres enseignants en trouveront des différentes et/ou complémentaires.

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