Sur ce blog, le 5 juillet dernier dans un article intitulé « ce qui se conçoit bien… » j’évoquais les devoirs et les obligations attachés au métier de professeur. Dans ce prolongement, et à l’approche d’une nouvelle saison (les enseignants doivent être impatients de revêtir leur tenue préférée), il me semble naturel d’évoquer aujourd’hui les satisfactions offertes par cette noble mission, elle sont autant de bonnes raisons de l’aimer.
Pour ma part, j’en vois essentiellement cinq.
La première concerne tout simplement le plaisir de transmettre un savoir et des connaissances à propos d’une discipline, d’une matière ou encore à propos d’un art que l’on aime. Si tel n’est pas le cas, mieux vaut faire autre chose.
Deuxièmement, notamment dans les arts martiaux, il y a la satisfaction de voir les élèves progresser. Amener un débutant jusqu’à la ceinture noire en procure une très belle. Surtout si au départ ce n’était pas gagné ! (Certains reconnaitront une forme d’humour très personnel, et certains aussi se reconnaitront peut-être.) La ceinture noire et les dan qui lui succèdent ne sont pas les seules preuves de progrès, même si elles en sont des probantes.
Troisièmement, il s’agit de la reconnaissance et du respect qui nous viennent en retour, si nous avons été la hauteur de notre mission. Même si parfois certaines exceptions confirment la règle.
Quatrièmement, se sentir utile, même à l’extérieur du dojo. Si un élève vous confie que sa vie s’est améliorée au fur et à mesure de sa pratique, vous ne pouvez que ressentir un contentement indéniable, sans doute supérieur à celui donné par l’obtention d’un grade ou bien d’un quelconque titre sportif. Là aussi, il s’agit d’un l’enseignement dispensé sur du long terme.
Enfin la cinquième, qui se situe dans le prolongement de la précédente, et qui n’est pas la moindre, consiste à participer à l’amélioration de la vie en société. Dans le domaine qui concerne les arts martiaux, si au travers d’une pratique qui respecte les principes du shin-ghi-tai (l’esprit, la technique et le corps), chers à JIgoro Kano, nous pouvons, grâce à un enseignement qui ne néglige aucun aspect, participer au combat contre cette violence qui gangrène notre quotidien, il s’agira là encore d’une inestimable satisfaction.
Voilà cinq bonnes raisons qui me font aimer ce métier. Peut-être d’autres enseignants en trouveront des différentes et/ou complémentaires.
Follow

Sortir un peu des arts martiaux pour se demander jusqu’à quel niveau de démesure et même d’indécence nous amènerons les sommes qui transitent dans le monde du ballon rond.
Au cœur de l’été, découvrir ou redécouvrir quelques leçons de sagesse issues du précieux et délicieux recueil intitulé « contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon » ne peut qu’être bénéfique. En toute saison d’ailleurs. Pour les heureux bénéficiaires de congés, ceux-ci sont propices à une saine réflexion. Bonne lecture et bel été.
Le dernier article publié sur ce blog – relayé par Facebook – a littéralement explosé le compteur de ce que le réseau social appelle les personnes « atteintes ». Pour cible, le billet consacré au nouveau programme des passages de grades imposé par la fédération de judo-ju-jitsu. Que cela suscite autant d’intérêt signifie que ces titres revêtent une belle importance et que ces modifications ne laissent pas grand monde indifférent. Les réactions ont été nombreuses et vives, une écrasante majorité s’insurge contre ces chamboulements qui sont un nouveau coup dur pour le ju-jitsu. C’est ce qui m’a donné l’envie de faire une petite analyse afin d’essayer de comprendre ce qui pose problème pour notre art martial dans ce pays.
Bien qu’ayant pris depuis longtemps mes distances avec la fédération de judo-ju-jitsu pour des raisons connues de désaccord sur la gestion du jujitsu en son sein, (refusant de renier mes convictions, même si cela a un prix) je m’intéresse toujours à cette institution ainsi qu’à ses travaux et à son évolution. D’abord, parce qu’il s’agit de la fédération qui est en charge «officiellement » de la gestion du ju-jitsu et tout simplement parce que j’aime le judo, aussi ! Et puis la complémentarité entre le ju-jitsu et le judo est évidente à condition d’être pourvu d’un peu de bon sens et que les deux soient respectés. Malheureusement, j’ai appris, sans trop de surprise malgré tout, que le programme des passages de grades allait changer et que pour le 1er dan, la ceinture noire, les candidats de moins de trente ans auront l’obligation de passer par une épreuve de compétition (appelée épreuve d’efficacité).Ce sera également valable pour les trentenaires, mais dans une moindre mesure. Seuls les plus de quarante ans, qui représentent un infime pourcentage, seront complétement exemptés de confrontation.