Professeur et entraîneur : ce n’est pas pareil.

Même si une personne peut endosser les deux rôles, les objectifs ne sont pas les mêmes, chacun a sa propre mission.

Ci-dessous deux définitions données par le Larousse :

« Professeur : Personne qui enseigne, qui dispense les connaissances relatives à une matière, à une discipline, en général dans le cadre d’une activité.

Entraîneur : Personne qui, par des exercices gradués, entraîne un athlète, un boxeur, un nageur, une équipe, etc., et les prépare à une compétition. »

Les compétences réclamées pour chacun de ces postes ne sont pas identiques, même si, comme indiqué plus haut elles peuvent s’associer. Le professeur dispense la technique, y compris et surtout les bases et l’entraîneur demande des résultats, en s’appuyant sur les fondations précitées, en renforçant la condition physique et le mental (l’œil du tigre !).

Le premier doit faire preuve de pédagogie, le second de psychologie.  Le premier doit maîtriser les méthodes d’apprentissage et le second les méthodes d’entraînement.

Le public auquel s’adresse le professeur n’est pas le même que celui de l’entraîneur. Souvent existe une confusion, une confusion qui peut être fâcheuse, quand on confond (volontairement ou pas) les rôles.

L’entraîneur sera dans la lumière pour peu que « ses entraînés » obtiennent des résultats. Le professeur est dans l’ombre, pourtant c’est lui qui fait le travail le plus important. Sans professeur, pas d’entraîneur !

Certains professeurs confondent parfois les deux rôles et préparent à la compétition des élèves qui n’ont pas encore le bagage technique suffisant pour y participer, ou bien, pire encore, qui ne le veulent pas ; situation qui entraîne des abandons qu’on a tendance à oublier.

Cependant,  un professeur peut aussi être capable de préparer des élèves aux championnats, si le club n’a pas la possibilité d’avoir un entraîneur spécifiquement dédié, mais il faudra qu’il fasse la part des choses, en évitant de stigmatiser ceux qui n’ont pas cette vocation.

La compétition est une bonne expérience si elle n’est pas une finalité, qu’elle n’est pas la guerre et qu’elle ne doit pas faire oublier les autres aspects de nos pratiques.

Et puis, j’y reviens souvent, certains arts martiaux perdent une grande partie de leur substance lorsque, pour des raisons évidentes de sécurité, beaucoup de techniques ne sont plus autorisées en compétition.

Conclusion. Professeur et entraîneur : deux passions et des compétences différentes (qui peuvent s’additionner), mais aussi deux missions distinctes, avec chacune sa spécificité et ses objectifs.

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La conscience professionnelle

Conscience professionnelle (utile en début de saison).

Elle a toujours guidé mon action et encore davantage au fil des ans. L’expérience venant s’ajouter à l’idée que l’on se fait de la profession exercée.

La conscience professionnelle ne se limite pas à arriver à l’heure pour donner ses cours, et même en avance afin d’accueillir les élèves, ni d’éviter de se faire remplacer sauf cas de force majeur ; ce sont des évidences.

On veillera également à la façon de s’adresser à ses élèves (le respect, ça se partage), tout comme être exemplaire en termes d’hygiène corporelle et vestimentaire. La conscience professionnelle, c’est aussi faire en sorte que ce qui est enseigné soit entouré de précautions limitant les risques de blessures. Certes, dans les disciplines de combat, comme dans toute activité, forcément on ne peut éviter quelques « bobos ». C’est au professeur de proposer une pratique sécuritaire, lors de l’étude technique et surtout dans les combats d’entraînement. La priorité est d’éduquer et non pas d’abîmer. Apprendre des techniques de combat pour se rassurer, mais aussi pour évoluer physiquement. Comment progresser si on est souvent blessé ?

Il est raisonnable et même indispensable de faire un choix pour ne proposer que les techniques et les méthodes d’entraînement qui répondent à deux critères : efficacité et sécurité. On les distingue avec l’expérience, un peu de bon sens et…de la conscience professionnelle !

La conscience professionnelle c’est aussi se maintenir en forme physique pour avoir valeur d’exemple. Sur le plan technique, elle dicte la poursuite du perfectionnement personnel, des recherches, non pas pour inventer des techniques, mais pour proposer des enchaînements, des variantes, sur les bases solides livrées par nos professeurs, sans jamais renier les fondamentaux qui y sont attachés.

Dans le domaine pédagogique, ne jamais oublier que ce qui est important ce n’est pas ce que nous démontrons, mais ce que les élèves retiennent. C’est se remettre en question, s’adapter au niveau des étudiants, et de leurs aspirations. Etre capable de s’adapter rapidement avec une pédagogie d’instinct et de terrain, mais aussi avec des méthodes d’apprentissage et des formules qui marquent.

Enfin sur le plan mental, la conscience professionnelle (la conscience tout court), c’est de rester fidèle à ses engagements et à ses convictions. Certes, on peut évoluer, sans pour autant confondre évolution et reniement. Les sirènes de la mode sont puissantes, mais un esprit fort est capable d’y résister.

La conscience professionnelle du professeur c’est aussi ne pas oublier la transmission de valeurs telles que le goût de l’effort, de la rigueur, et du respect des règles du dojo. Ces règles auront un effet sur la vie en société. Les séances doivent se dérouler dans un climat de convivialité et d’entraide et sûrement pas dans une ambiance où suinte la violence. Le professeur n’est pas qu’un passeur de techniques, il est bien plus que ça. Sa conscience professionnelle ne doit cesser de le lui rappeler.

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