Internet, cet outil de communication – que vous êtes d’ailleurs, tout comme moi, en train d’utiliser – est bien capable du meilleur comme du pire.
La capacité que possède l’homme à engendrer de merveilleuses inventions qui peuvent parfois se retourner contre lui, comme une bête immonde incontrôlable, ne lasse pas d’étonner.
L’actualité ne démentira pas ces propos.
Pour ce qui concerne les arts martiaux, le problème n’est pas aussi grave, mais préoccupant !
Beaucoup se font plaisir au travers de vidéos postées, montrant leurs exploits ou bien ceux de leurs proches. Certaines, présentant de jeunes enfants, sont parfois plus dérangeantes, surtout lorsqu’il s’agit de combats ressemblant à des bagarres de chiffonniers aux interdits très relatifs.
Le danger se situe aussi dans l’apprentissage que certains essaient d’expérimenter au dojo dans les jours qui suivent la découverte d’images.
En effet, ceux qui désirent appliquer en combat des techniques trouvées sur Internet, présentées sans mise en garde, doivent être informés quant à la dangerosité de telles initiatives. Surtout que parfois, ce qui est proposé, émane de pratiques plus ou moins reconnues et souvent dangereuses. Tout le monde n’est pas en capacité d’appliquer ou de subir n’importe quelle technique. Ensuite, chaque discipline possède ses interdits et tenter d’appliquer quelque chose de non autorisé (en connaissance de cause ou pas) n’est pas raisonnable et peut entraîner de graves blessures.
Concernant les katas, ou exercices imposés, l’élève s’y perd quelque peu et certains accros du Web reviennent chaque semaine avec la dernière version trouvée en ligne au risque de remettre en question celle de la semaine passée et surtout l’enseignement du professeur à qui l’on doit faire confiance et qui reste la référence ! Et puis, l’internaute peut être désorienté face à une multitude de conceptions et d’approches sur des techniques pourtant basiques. De quoi y perdre son japonais !
Enfin, la propagation de vidéos aux images parfois choquantes ne participe pas à la lutte contre la violence et pourtant !
Cependant, à l’inverse, il n’est pas non plus exclu de pouvoir se régaler en visionnant de belles séquences techniques ou de beaux combats au travers desquels les acteurs feront partager un haut niveau ainsi qu’un état d’esprit exemplaire.
Site du club de ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
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L’EAJJ
L’EAJJ (École atemi ju-jitsu) a été créée en 2001. Il s’agit d’une association sous la loi de 1901. Son objet est de rassembler en France les clubs qui se réclament du ju-jitsu traditionnel, plus particulièrement sous la bannière et le nom “atemi-ju-jitsu”. Un ju-jitsu à but non compétitif, ou la self-défense est l’incontournable prétexte à l’étude d’une méthode d’éducation physique et mentale.
Lors de la création de ce rassemblement, l’objectif n’était absolument pas de s’ériger contre quelque institution que ce soit, mais simplement d’œuvrer pour permettre aux pratiquants qui ne se retrouvaient plus dans les pratiques offertes de pouvoir s’épanouir dans un art accessible à tous, reconnu et considéré.
L’association dispose de moyens relatifs et son moteur essentiel réside dans la volonté et la passion de ses dirigeants. Partant du célèbre adage qui dit que l’union fait la force, depuis quelques saisons, l’EAJJ s’est affiliée à la FEKAMT (Fédération européenne de karaté et d’arts martiaux traditionnels). Au-delà d’une union sous une houlette à l’état d’esprit commun, ce regroupement offre de riches et sympathiques moments d’échanges.
J’ai été « quelque peu » à l’origine de cette initiative et à titre personnel j’ai l’honneur d’en assurer la direction technique. Malheureusement, la vie nous réserve parfois des périodes durant lesquelles la possibilité d’assurer exactement tout ce que l’on voudrait ne nous est pas systématiquement offerte. Les meilleures volontés sont parfois contrariées. Cependant, il n’est pas de problème qui ne trouve sa solution, alors…
Tous ceux qui souhaitent obtenir davantage de renseignements pourront le faire via le site de l’association : www.atemi-jujitsu.org
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Compétition et ju-jitsu
Le week-end dernier se déroulaient à Paris les championnats du monde de ju-jitsu, organisés par la F.F.J.D.A. (Fédération française de judo et disciplines associées). À plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, j’ai donné mon opinion sur ces compétitions et il n’a pas changé. Certains avanceront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, mais s’il suffisait de renier ses convictions les plus profondes pour ne plus l’être (imbécile), cela se saurait. Non, effectivement, je n’ai pas changé de point de vue.
Les participants à ces combats d’affrontement direct font preuve de belles qualités dans une discipline qui, à mon sens, n’est pas du ju-jitsu. Certes, cela est très encadré, assez spectaculaire et n’a rien de « barbare » dans la pratique, mais appelons cela plutôt judo–boxe ou karaté-judo. Le ju-jitsu est un art martial dans lequel sont travaillées toutes les techniques que le corps peut utiliser dans un but de survie. À ce titre, notre art, d’une extrême richesse technique, ne peut être pratiqué en affrontement direct sans risque, sauf à perdre sa principale raison d’être à savoir sa pluralité. Puisque systématiquement le règlement qu’impose toute compétition dans un sport, qui se veut civilisé, réduira le panel technique afin d’en interdire les techniques les plus dangereuses, retirant ainsi les plus efficaces. Et puis, et c’est ainsi, lorsqu’il y a compétition dans une discipline, lors des séances d’entraînement, les enseignants et les pratiquants privilégient uniquement les techniques autorisées lors des affrontements, mettant systématiquement au rebut celles bannies de la compétition. Voilà pour l’aspect combat, dans lequel, d’autre part, est proposé un arbitrage assez compliqué, tout du moins pour les novices.
Quant à l’expression technique, le « duo-system », affrontement en couple par prestations techniques interposées, à l’instar de la gymnastique et du patinage artistique, je ne suis pas opposé à la forme, bien au contraire, mais ce sont les attitudes qui posent problème. Outre une robotisation parfois dérangeante, elles ne sont pas en phase avec le ju-jitsu ancestral. Que l’on ne me parle pas là non plus de manque d’ouverture d’esprit, d’adaptation et d’évolution, c’est tout le contraire. Avons-nous vu quelqu’un se battre que ce soit dans la réalité, sur un ring ou un tatami avec de telles postures, qui de surcroît ne sont pas compatibles avec les principales projections. C’est d’ailleurs un paradoxe que de constater que c’est au sein de la fédération de judo qu’existent des gardes absolument inadaptées à ce qui fait la substance même du judo, à savoir l’art de la projection.
Comme indiqué au début de cet article, rien ne remet en question les qualités des participants et ils n’y sont pour rien ! Maintenant, chacun est libre de pratiquer ce qu’il veut, et plus encore d’être en phase avec une certaine idée de son Art dans le souci de ne pas trahir ses racines. Enfin, loin de moi de me situer comme “anti-compétition” en général, bien que nous puissions disserter et débattre sur les dérives et les excès qu’engendre parfois une championnite aiguë. Mais ça, c’est une autre histoire.
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Sondage de novembre et nouveaux promus
49 % des votants qui ont participé au sondage de novembre pensent que le secteur de l’atemi-waza est le plus efficace dans notre discipline. 33 % optent pour les projections et donc 17 % choisissent le travail au sol.
Ce résultat est somme toute assez logique. L’atemi-waza (le travail des coups) permettra d’empêcher l’agresseur de venir au contact. Ensuite s’il franchi la barrière des bras et des jambes, ce seront les projections qui seront utilisées. Enfin, si cela se déroule un peu plus mal, c’est au sol que cela se conclura.
Maintenant, reste à savoir si ce résultat est celui du cœur ou celui de la raison. Nous avons tous nos préférences, qui sont bien souvent celles dans lesquelles nous sommes le plus à l’aise. Mais ce n’est pas une raison pour affirmer que les domaines que nous maîtrisons le moins ne sont pas efficaces pour autant. Tentons de développer davantage.
Sur le plan logique, ce sont les « coups » qui seront les plus adaptés. Pour des questions de distance. Puis contre plusieurs adversaires, question de rapidité. Maintenant, il ne faut surtout pas négliger les projections. Saisies par derrière, sans avoir eu le temps d’entendre l’arrivée de l’agresseur et défense contre plusieurs adversaires, en cas d’impossibilité d’avoir pu les garder à distance sont autant de raisons majeures. Quant au travail au sol, il sera l’ultime rempart. Mais outre le fait que fatalement nous ne pourrons éviter de « salir le costume », les actions seront forcément plus limitées et notamment contre plusieurs adversaires. Cependant, il serait assez présomptueux de ne pas se sentir concerné par cette éventualité, en se targuant de ne pas douter un seul instant de ses capacités à empêcher un agresseur de franchir ce que l’on pourrait appeler le « périmètre de sécurité ».
En plus d’une bonne efficacité dans l’ensemble des domaines, l’avantage de tous les aborder permettra d’en parler en connaissance de cause et tout simplement d’enrichir sa « culture technique ».
Un nouveau sondage sera mis en ligne pour le mois de décembre.
Je profite de ce billet pour féliciter les trois nouveaux promus du club au grade de ceinture noire EAJJ. Gary Dominguez, Rémi Hénon et Alexandre Salzmann.
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…Ce héros !
Il y a dix ans, le 26 novembre 2004 précisément, disparaissait mon père, Bernard Pariset. S’il ne s’agissait que d’une simple histoire de famille, la pudeur m’imposerait le silence en dehors d’un cercle restreint. Mais il n’était pas simplement mon père, il était aussi une personne qui a marqué son époque, laissé son empreinte et à qui le judo et le ju-jitsu français doivent beaucoup. Il ne m’a pas seulement appris la vie, il m’a transmis quelques passions et notamment celle pour les arts martiaux.
Un caractère et une personnalité exceptionnels lui ont permis d’accomplir le parcours qui fut le sien.
A l’aide de ce résumé, les plus jeunes pourront découvrir une personne atypique, qui n’a pas laissé indifférents ceux qui ont eu la chance de le connaître.
Le champion qu’il a été – mais également le professeur, l’entraîneur, le dirigeant et le visionnaire – mérite ces quelques lignes, en forme d’hommage.
Le champion tout d’abord. C’est par ses exploits de compétiteur qu’il se fit connaître. Depuis, des palmarès plus étoffés ont été constitués, mais le sien réalisé grâce aux « toutes catégories » avait une saveur incomparable. 1, 70 m et 70 kilos lui ont quand même permis de remporter plusieurs titres de champion de France, un titre de champion d’Europe et une médaille de bronze aux championnats du monde à Tokyo en 1958. Tout cela avec d’énormes différences de poids. Son plus grand exploit fut sans aucun doute sa victoire contre le géant hollandais Anton Geesink, en finale des championnats d’Europe, contre un adversaire à qui il rendait 30 kilos et 30 centimètres et qui, par la suite, n’a plus jamais été vaincu, c’était en 1955. Soit dit en passant, avec peu ou pas d’écart de poids, le judo n’est plus tout à fait le même. S’il reste incontestablement un sport et une discipline où l’efficacité des combattants est indiscutable, il fait sans doute un peu moins rêver qu’à l’époque où le petit pouvait battre le grand. D’ailleurs, parmi les formules que mon père se plaisait à employer, il y a celle-ci : « Les catégories de poids ont été inventées pour mettre les grands à l’abri des petits. » Sans commentaire. Pour se forger son palmarès, il possédait trois atouts de choc. Un terrible seoe-nage (mouvement d’épaule), une maîtrise du ne-waza (travail au sol) redoutable et surtout une volonté indestructible ainsi qu’une détermination sans faille qui le faisait combattre jusqu’à la dernière seconde. Une autre de ses formules empruntée sans doute à la légende et qui met en scène une maman spartiate auprès de qui son fils se plaint d’avoir une épée trop courte pour le combat : « Eh bien, tu feras un pas de plus » ; tout est dit.
Il a été aussi un professeur d’exception, armé d’une pédagogie naturelle, celle qui ne s’apprend pas dans les livres, mais qui transmet la connaissance par l’évidence.
Il fut également entraîneur et directeur de l’équipe de France de judo dans les années 1970, cette équipe qui, entre autres, avait remporté aux Jeux olympiques de Munich, en 1972, trois médailles avec cinq athlètes engagés.
Il a également assumé différentes charges au sein de commissions de la FFJDA.
Enfin, il était un excellent visionnaire et n’anticipait pas uniquement sur les tatamis. C’est lui qui, toujours dans les années 1970, a ressenti le besoin de procéder à la résurrection du ju-jitsu que nous pratiquons aujourd’hui.
Sa formation, il l’avait commencée en 1947, à l’âge de 17 ans, en poussant la porte du dojo du 11 de la rue des Martyrs à Paris. Ce club qu’il a ensuite dirigé jusqu’à la fin de ses jours et qui avait contribué à sa notoriété en l’identifiant à cette salle mythique. Incorporé à 20 ans pour deux ans à l’école des sports de combat d’Antibes, il put parfaire sa formation dans tous les domaines du combat à mains nues.
Sur le plan de la notoriété, on ne peut évoquer sa carrière sans lui associer celle d’Henri Courtine. Sur les tatamis, avec deux styles complètement différents, ils ont été les « meilleurs adversaires ». Dans la vie, une amitié indéfectible les a unis tout au long de leur vie. Quant à leur carrière elle a été riche et exemplaire. Parmi leurs « faits d’armes », ils ont été les premiers 6e dan en 1968. Porter une ceinture blanche et rouge à cette époque n’était jamais arrivé à des Français. Il en a été ainsi jusqu’au 9e Dan. Puis mon père a laissé son alter ego obtenir seul le titre exceptionnel de 10e dan en 2007. M. Courtine vivant maintenant une retraite active et méritée dans le Sud de la France.
Dans cette vie d’une intensité exceptionnelle, mon père a eu le temps d’assouvir sa seconde passion qui s’appelait « le cheval ». Il possédait aussi un don pour la sculpture, preuves en sont les quelques figurines qu’il nous a laissées.
Rigoureux, mais animé d’une grande tolérance qui pouvait paraître en contradiction avec une autorité naturelle, il faisait preuve à la fois d’une certaine relativité face aux événements, mais aussi d’une terrible détermination lorsque cela le méritait, parfois jusqu’à l’excès !
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?Animations
L’activité d’un club comme le nôtre se résume principalement dans la dispense de cours, durant lesquels les élèves essaient de s’imposer une régularité et où les professeurs s’attellent à leur mission d’apprentissage et de progrès, le tout accompagné d’un épanouissement personnel.
Mais, le fait de proposer des animations ponctuelles réservées soit à l’ensemble des élèves, ou bien à telle ou telle catégorie ne peut que renforcer l’investissement des adhérents par une implication supplémentaire source de nouvelles motivations. Ainsi, dans les semaines à venir seront programmées des séances aux thèmes particuliers s’adressant, pour la plupart, à des groupes précis. Le samedi 18 octobre, un entraînement regroupant les ceintures marron et noires a fédéré encore davantage un groupe qui a valeur d’exemple. Au mois de novembre, un stage de renforcement à l’attention de tous les niveaux permettra de subir une sorte de formation accélérée. Dans le même mois, une séance particulière proposera aux ceintures noires et marron de se sensibiliser à l’assistanat durant les cours et pourquoi pas susciter des vocations. Enfin, au mois de décembre une séance spécifiquement féminine offrira la possibilité de se retrouver entre gabarits approchants pour aborder certains thèmes qui nécessitent un apprentissage plus progressif que d’autres. Par exemple le travail au sol.
Toutes ces animations permettent à la fois de progresser techniquement, physiquement et « relationnellement ».
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La roulette japonaise
Cette semaine le thème du vendredi éponyme sera consacré aux méthodes d’entraînement. Il s’agit, au travers de multiples exercices, de se perfectionner et de se renforcer dans des domaines où l’acquisition technique est déjà plus ou moins réalisée. Le but n’est pas d’apprendre, mais d’essayer de faire encore mieux, en renforçant ou en affinant ses acquis.
Répétitions seul ou bien avec un ou plusieurs partenaires, exercices d’opposition codifiés servant au perfectionnement d’un mouvement ou d’une phase bien précise, ou plus largement encore d’un domaine qui compose notre art. Ainsi nous trouvons les uchi-komis (inlassables répétitions d’un mouvement ou d’une partie), les exercices d’opposition dans un domaine très précis et les randoris (sortes de combat avec de solides règles). Ces derniers constituant la phase ultime de ces fameuses méthodes. Mais toujours avec le souci du respect de la codification et par conséquent d’une opposition qui permet de s’affronter avec le moindre risque possible. Aujourd’hui intéressons-nous à cette catégorie. Il y a des randoris au sol, d’autres debout, dans le domaine des coups et dans celui des projections. Enfin, il y a le « randori de self-défense ». Celui-ci pouvant se pratiquer contre un ou plusieurs adversaires. Mais là encore ce sera la sécurité qui devra primer. Certains regrettent qu’il ne puisse pas y avoir une sorte d’affrontement total ; « comme dans la réalité », disent-ils. Je pense que pour la majorité, c’est en toute bonne foi qu’ils soutiennent cette hypothèse. Mais le problème est que la réalité, c’est la réalité ! Et l’entraînement sert à s’en approcher, mais en aucun cas à la remplacer ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il serait indispensable que les deux protagonistes soient dotés d’une bonne foi qui ne doit pas exister ? ou que très rarement ? chez le genre humain. Certes, les animaux arrivent à s’entraîner entre eux sans se faire mal et sans les interdits dont nous devons inévitablement nous affubler afin que les assauts et autres randoris ne tournent pas au massacre. Mais nous ne sommes que des humains et sans de stricts interdits les limites du raisonnable sont vite franchies. Tout cela pour répondre aux protagonistes du randori-où-tout-serait-permis, qui ne peut exister sans risques de graves blessures qui hypothèqueront la longévité d’une carrière que chacun espère la plus pérenne possible ! Le facteur chance aurait aussi un rôle â jouer dans des oppositions entre combattants de valeurs approchantes ; une sorte de « roulette japonaise ».
Conservons les méthodes d’entraînement qui permettent de s’affûter à l’aide d’exercices conventionnels et laissons le « tout est permis » au combat que l’on devrait mener uniquement en cas d’agression et en souhaitant que cela ne se présente jamais. Il est vrai que certains proposent malgré tout ce genre d’entraînement, mais est-ce vraiment comme dans la réalité ? Il y a forcément quelques interdits. Suffisamment pour que ce ne soit pas la réalité, mais pas assez pour que ce ne soit pas dangereux. Je sais que dans des termes approchant, le sujet a déjà été abordé sur ce blog, mais dans le domaine de l’information et de la prévention, là aussi, il ne faut pas hésiter à faire des « uchi-komis », c’est-à-dire des répétitions, quitte à… se répéter !
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Vive les katas !
Le premier vendredi à thème de la saison consacré aux katas a tenu ses promesses en termes de fréquentation. Cela prouve, si besoin est et entre autres, que ces formes de travail ont une utilité. Certes on pourrait penser que la nécessité de devoir les maîtriser afin d’accéder aux grades supérieurs en est la principale raison, mais ce n’est pas mon sentiment. D’abord parce que les réfractaires à ces exercices imposés auraient choisi une discipline qui ne s’embarrasse pas avec ces exercices. Et puis, la présence de ceux qui n’en n’ont pas un besoin immédiat se révèle être une indication qui va dans ce sens. Enfin, les échanges que j’ai avec les élèves me renforcent dans mon opinion.
A plusieurs reprises j’ai consacré des billets sur le thème des katas, mais j’avais envie, aujourd’hui, d’insister plus particulièrement sur l’aspect rigoureux qui doit inévitablement accompagner leur exécution. Bien qu’ils appartiennent avant tout à des méthodes d’entraînements pratiquées dans le but de se perfectionner dans le domaine de l’efficacité, ils sont aussi des exercices de style. Ils permettent de « véhiculer » la science du combat au fil des années, mais ils se révèlent être également des exercices de rigueur que l’on pourrait qualifier d’intellectuelle. Rigueur dans l’obligation de fournir des efforts de mémorisation, de déplacement, de placement, de coordination et de tenue. Se concentrer sur tout cela lors de leur démonstration ne peut s’effectuer sans se servir un peu de sa tête. A l’inverse, l’évidence de ne pas se contenter de leur seule pratique s’impose à nous. Les enchaînements, disons, plus « modernes », les répétitions techniques, les autres méthodes d’entraînement et bien sûr les randoris sont indispensables. Mais je pense que se priver des katas dans la pratique d’un art martial serait une hérésie et pas seulement en fonction de leur poids historique. Et puis, pour avoir recueilli le sentiment de quelques jeunes qui découvraient ce travail vendredi dernier, j’ai été confirmé dans mon sentiment. Comme quoi, faire preuve d’une certaine rigueur, même dans le temps des loisirs, n’est pas inenvisageable, pour les pratiquants appartenant à une catégorie d’âge souvent montrée du doigt pour l’intérêt très relatif qu’elle porterait à tout ce qui se rapporte au mot « effort ». Certes, le professeur devra faire preuve d’originalité quant à la présentation de ces formes de travail en évitant de les servir comme une purge qu’il faudrait s’administrer avant les passages de ceintures !
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La responsabilité de chacun
Cette semaine, avec la rentrée scolaire, il s’agit de la véritable reprise. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Paris se vide à chaque congé d’enfants ; de la Toussaint aux grandes vacances en passant par Noël, février et Pâques. Cela doit être aussi le cas pour les autres grandes villes. À une époque, lors des vacances scolaires n’étaient en vacances que… les scolaires. Mais ce n’est pas le sujet de ce billet.
Avec celui-ci, je souhaiterais aborder l’enseignement dispensé aux enfants et plus particulièrement les rôles respectifs du professeur et de celui des parents. Si, pour ce qui nous concerne, cela peut contribuer à une bonne acquisition du contenu de l’enseignement dispensé dans les dojos, ce billet sera utile.
Avant tout, il faut éviter un mélange des genres. Pour être clair, la définition des rôles de chacun est indispensable. L’enseignant est là pour transmettre un savoir bien particulier et non pas pour se substituer aux parents qui, eux, sont responsables de l’éducation. Certes, que ce soit à l’école ou dans un dojo, il y a des règles bien particulières à transmettre, propres à une bonne vie dans la collectivité en question. Mais il reste que les fondamentaux de l’éducation sont du ressort de la famille. Malheureusement, si l’enfant n’est pas habitué à les respecter, le professeur se trouvera attribuer une tâche supplémentaire. De fait, le temps consacré à la discipline sera pris sur celui de l’apprentissage.
En dehors du dojo, nous pouvons parfois constater que certains parents (une minorité !) ont une fâcheuse tendance à transférer sur une autre personne la mission première qui est la leur. Un exemple constaté dans un avion (ceux-ci, mais également les trains, se transformant quelques fois en cours de recréation à peine surveillée) : « Attention, si tu n’es pas sage le monsieur va te gronder » prévient la maman en direction de son gamin. « Non madame, répondit le stewart (le monsieur en question), je suis là pour m’assurer de votre sécurité et de votre confort et non pas pour éduquer votre enfant. » Certes le rôle du professeur est un peu différent de celui d’une hôtesse de l’air ou d’un stewart.
À ce sujet, il est intéressant de faire le constat qu’au fil des années, sur les diplômes, le mot éducateur a remplacé celui de professeur. L’État se rendant d’une manière peut-être indirecte « complice » du transfert de responsabilité auquel nous assistons et de surcroît de la dévalorisation d’un métier et d’une mission. Même s’il est sans doute sous-entendu éducateur… sportif, pour nous en l’occurrence.
Autre point important, nous tolérons la présence des parents sur le bord du tatami durant les séances, mais il n’est pas possible de les laisser intervenir à l’aide de remarques faites parfois sur le ton d’une interpellation aussi bruyante qu’inconvenante et surtout perturbante. Que la majorité des parents se rassure, tous ne sont pas le reflet de la description faite ci-dessus, mais nous ne sommes pas sans ignorer que c’est bien souvent, dans de nombreux domaines, une minorité qui trouble la vie d’une majorité. Par conséquent, il est demandé que le plus grand calme règne autours du tatami et que les parents veillent à ce que les enfants qui accompagnent le grand frère ou la grande sœur ne gênent pas la séance.
Toujours sur le même thème, vient de paraître un livre au titre évocateur : La Tyrannie des parents d’élèves par Anna Topaloff. Il est « quelque peu » en phase avec ce premier billet d’une saison que je vous souhaite excellente où que vous la passiez.
J’espère que le sujet, traité avec un peu d’humour, ne m’attirera pas les foudres de certains parents qui pourraient se sentir concernés. Comme ceux pour qui, si l’enfant ne réussit pas, ce ne peut être que de la faute du professeur. Maintenant, la perfection n’existe nulle part, pas même chez les enseignants, qui font quand même la plupart du temps du mieux qu’ils le peuvent dans des conditions parfois « un peu » compliquées.
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Pourquoi le ju-jitsu
A quelques jours de la reprise, certains n’ont peut-être pas encore fait le choix de l’art martial qu’ils pratiqueront à la rentrée. Loin de tout sectarisme et des querelles de chapelle qui, à une certaine époque, ont pu gâcher les bonnes relations entre les différentes méthodes de combat, ce billet est proposé dans un but informatif. Il n’est pas empreint d’un aspect partisan, mais simplement du souffle de la passion qui m’a fait choisir une discipline pour la pratiquer, la démontrer et l’enseigner.
Pour être tout à fait complet et objectif, la première raison de mon choix était héréditaire. Mais encore fallait-il que cela me plaise et me corresponde.
Défendre sa discipline peut se faire sans être obligé de dénigrer les autres. D’autant que je me suis souvent exprimé en affirmant qu’il n’y a pas de mauvaises disciplines mais que c’est bien souvent la façon dont elles sont transmises qui pose problème. Ceci étant, chacune a plus ou moins sa spécialité et ses objectifs. Aspect mental, orientation ultra-sportive, self-défense, etc. Cela guidera tel choix plutôt qu’un autre.
Le principal atout de notre art, c’est sa pluralité de techniques. Elle permet d’aborder, d’étudier et de se perfectionner dans tous les domaines du combat à mains nues. A l’inverse, certains pourraient parler d’handicap en reprochant – justement – un programme trop important. Cependant, j’adhère au proverbe ou dicton qui proclame « qu’abondance de biens ne nuit pas ».
Travail debout, travail au sol, corps à corps, travail à distance ; poings-pieds, projections, contrôles, tous les aspects du combat sont étudiés. Ils permettent de se doter d’un bagage défensif incontestable, même si et surtout cela va dépendre de celui qui pratique. En clair, il ne suffit pas d’être en possession d’un bon outil pour être un bon ouvrier. Sur l’aspect purement physique rien n’est « épargné ». Renforcement musculaire, tonicité, souplesse, condition physique ; Là aussi existe pléthore de bienfaits. Quant à l’aspect mental, il n’y a pas vraiment de pratique effective à ce niveau, mais davantage un acquis progressif quelque peu inconscient qui distribuera ses bienfaits avec le temps. Pour être tout à fait franc, il s’agit davantage d’une pratique externe plutôt qu’interne. Sachant que corps et esprit sont intimement liés, pour le pire et le meilleur.
Et, il ne faut pas oublier que tout en ne sacrifiant pas l’aspect traditionnel de notre pratique, notre enseignement a su résolument s’adapter et se moderniser.
Outre l’aspect utilitaire et physique, je dirai que le choix doit être aussi guidé par la fameuse impression qui se dégagera lors de l’indispensable séance à l’essai que l’on doit faire avant de se décider.
Bonne reprise à tous.
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