Le rôle de Uke

Littéralement Uke signifie « celui qui subit ». Mais son rôle ne se limite pas à cette traduction, loin de là. Les pratiquants connaissent bien l’existence de ces deux personnages qui interviennent systématiquement dans les katas et autres exercices imposés et qui se nomment Tori et Uke. Ils sont les acteurs indissociables de nos séances d’entraînements, ils se fondent en nous à tour de rôle et deviennent au fil des années nos plus fidèles compagnons. Certains donnent une traduction très globale et simpliste de ces deux illustres personnages : Tori serait le gentil et Uke le méchant. C’est assez réducteur, surtout pour Uke. En effet, son rôle est capital. D’abord, pas d’Uke, pas de Tori. Pas d’action d’Uke, pas de réaction de Tori. De mauvaises attaques de la part d’Uke entraînent un mauvais apprentissage pour Tori. Lors de l’exécution d’un enchaînement pour un passage de grade ou bien une démonstration, son rôle ne se limite pas à celui d’un sac de riz que l’on envoie valdinguer à satiété. C’est lui qui donne le départ et puis le « tempo » de l’exécution. D’une certaine façon, il impose le rythme et peut relancer un Tori victime d’un éventuel « coup de mou ». Certes, aux yeux d’un public de néophytes, Tori a le beau rôle. Il se défait des attaques du « félon » d’Uke. Je suis bien placé pour le savoir. Mais j’ai eu aussi l’occasion de « jouer » les Uke, ainsi je peux affirmer que non seulement il est indispensable mais que son rôle est noble. On se confie corps et âme à une personne qui devra, grâce à nous, démontrer ses qualités techniques et surtout, surtout faire preuve de contrôle et de respect envers celui sans qui rien ne serait possible.

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Violence

Les faits divers regorgent d’actes de violence et ce n’est malheureusement pas nouveau. Mais, il y a une époque où ceux-ci n’étaient pas aussi largement relayés, comme ils le sont maintenant, notamment à l’aide des réseaux sociaux. Est-ce une raison pour s’en satisfaire et ne pas continuer le combat contre ce fléau qui enlaidit notre société depuis des lustres ? Chacun, à sa place, a son rôle à jouer. Celui des professeurs est important. Enseigner les arts martiaux avec une bonne pédagogie et surtout un état d’esprit qui présente nos disciplines comme étant des systèmes de self-défense, certes, mais aussi inculquer aux étudiants des principes de contrôle, de maîtrise et de respect, telle doit être la mission. Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme, nous pratiquons des disciplines de combat, mais il n’est pas utile de proposer une pratique violente dans les dojos. Se défendre, oui, mais ne pas oublier, comme cela était rappelé dans un conte que j’avais publié sur ce blog l’été dernier, que la meilleure victoire est celle que l’on obtient sans combattre. Maintenant, il n’est pas non plus nécessaire de diffuser des images de combat de disciplines aux règles « très larges » ou inexistantes dans lesquelles le respect de l’adversaire n’est pas flagrant. Assister, par exemple, à des frappes sur une personne à terre n’est pas forcément le meilleur remède à cette lutte contre la violence.
Il est certain que ni un enseignement mal adapté, ni des images par trop violentes ne sont les seuls responsables d’agissements violents, mais d’une certaine façon ils les cautionnent et leur existence et surtout leur diffusion ne vont certainement pas dans la bonne direction, la bonne voie : le fameux DO des arts martiaux.
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La responsabilité de chacun

Cette semaine, avec la rentrée scolaire, il s’agit de la véritable reprise. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Paris se vide à chaque congé d’enfants ; de la Toussaint aux grandes vacances en passant par Noël, février et Pâques. Cela doit être aussi le cas pour les autres grandes villes. À une époque, lors des vacances scolaires n’étaient en vacances que… les scolaires. Mais ce n’est pas le sujet de ce billet.

Avec celui-ci, je souhaiterais aborder l’enseignement dispensé aux enfants et plus particulièrement  les rôles respectifs du professeur et de celui des parents. Si, pour ce qui nous concerne, cela peut contribuer à une bonne acquisition du contenu de l’enseignement dispensé dans les dojos, ce billet sera utile.

Avant tout, il faut éviter un mélange des genres. Pour être clair, la définition des rôles de chacun est indispensable. L’enseignant est là pour transmettre un savoir bien particulier et non pas pour se substituer aux parents qui, eux, sont responsables de l’éducation. Certes, que ce soit à l’école ou dans un dojo, il y a des règles bien particulières à transmettre, propres à une bonne vie dans la collectivité en question. Mais il reste que les fondamentaux de l’éducation sont du ressort de la famille. Malheureusement, si l’enfant n’est pas habitué à les respecter, le professeur se trouvera attribuer une tâche supplémentaire. De fait, le temps consacré à la discipline sera pris sur celui de l’apprentissage.

En dehors du dojo, nous pouvons parfois constater que certains parents (une minorité !) ont une fâcheuse tendance  à transférer sur une autre personne la mission première qui est la leur. Un exemple constaté dans un avion (ceux-ci, mais également les trains, se transformant quelques fois en cours de recréation à peine surveillée) : « Attention, si tu n’es pas sage le monsieur va te gronder » prévient la maman en direction de son gamin. « Non madame, répondit le stewart (le monsieur en question), je suis là pour m’assurer de votre sécurité et de votre confort et non pas pour éduquer votre enfant. » Certes le rôle du professeur est un peu différent de celui d’une hôtesse de l’air ou d’un stewart.

À ce sujet, il est intéressant de faire le constat qu’au fil des années, sur les diplômes, le mot éducateur a remplacé celui de professeur. L’État se rendant d’une manière peut-être indirecte « complice » du transfert de responsabilité auquel nous assistons et de surcroît de la dévalorisation d’un métier et d’une mission. Même s’il est sans doute sous-entendu éducateur… sportif, pour nous en l’occurrence.

Autre point important, nous tolérons la présence des parents sur le bord du tatami durant les séances, mais il n’est pas possible de les laisser intervenir à l’aide de remarques faites parfois sur le ton d’une interpellation aussi bruyante qu’inconvenante et surtout perturbante. Que la majorité des parents se rassure, tous ne sont pas le reflet de la description faite ci-dessus, mais nous ne sommes pas sans ignorer que c’est bien souvent, dans de nombreux domaines, une minorité qui trouble la vie d’une majorité. Par conséquent, il est demandé que le plus grand calme règne autours du tatami et que les parents veillent à ce que les enfants qui accompagnent le grand frère ou la grande sœur ne gênent pas la séance.

Toujours sur le même thème,  vient de paraître un livre au  titre évocateur : La Tyrannie des parents d’élèves par Anna Topaloff.  Il est « quelque peu » en phase avec ce premier billet d’une saison que je vous souhaite excellente où que vous la passiez.

J’espère que le sujet, traité avec un peu d’humour, ne m’attirera pas les foudres de certains parents qui pourraient se sentir concernés. Comme ceux pour qui, si l’enfant ne réussit pas, ce ne peut être que de la faute du professeur. Maintenant, la perfection n’existe nulle part, pas même chez les enseignants, qui font quand même la plupart du temps du mieux qu’ils le peuvent dans des conditions parfois « un peu » compliquées.

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Pourquoi le ju-jitsu

A quelques jours de la reprise, certains n’ont peut-être pas encore fait le choix de l’art martial qu’ils pratiqueront à la rentrée. Loin de tout sectarisme et des querelles de chapelle qui, à une certaine époque, ont pu gâcher les bonnes relations entre les différentes méthodes de combat, ce billet est proposé dans un but informatif. Il n’est pas empreint d’un aspect partisan, mais simplement du souffle de la passion qui m’a fait choisir une discipline pour la pratiquer, la démontrer et l’enseigner.
Pour être tout à fait complet et objectif, la première raison de mon choix était héréditaire. Mais encore fallait-il que cela me plaise et me corresponde.
Défendre sa discipline peut se faire sans être obligé de dénigrer les autres. D’autant que je me suis souvent exprimé en affirmant qu’il n’y a pas de mauvaises disciplines mais que c’est bien souvent la façon dont elles sont transmises qui pose problème. Ceci étant, chacune a plus ou moins sa spécialité et ses objectifs. Aspect mental, orientation ultra-sportive, self-défense, etc. Cela guidera tel choix plutôt qu’un autre.
Le principal atout de notre art, c’est sa pluralité de techniques. Elle permet d’aborder, d’étudier et de se perfectionner dans tous les domaines du combat à mains nues. A l’inverse, certains pourraient parler d’handicap en reprochant – justement – un programme trop important. Cependant, j’adhère au proverbe ou dicton qui proclame « qu’abondance de biens ne nuit pas ». 
Travail debout, travail au sol, corps à corps, travail à distance ; poings-pieds, projections, contrôles, tous les aspects du combat sont étudiés. Ils permettent de se doter d’un bagage défensif incontestable, même si et surtout cela va dépendre de celui qui pratique. En clair, il ne suffit pas d’être en possession d’un bon outil pour être un bon ouvrier.  Sur l’aspect purement physique rien n’est « épargné ». Renforcement musculaire, tonicité, souplesse, condition physique ; Là aussi existe pléthore de bienfaits. Quant à l’aspect mental, il n’y a pas vraiment de pratique effective à ce niveau, mais davantage un acquis progressif quelque peu inconscient qui distribuera ses bienfaits avec le temps. Pour être tout à fait franc, il s’agit davantage d’une pratique externe plutôt qu’interne. Sachant que corps et esprit sont intimement liés, pour le pire et le meilleur.
Et, il ne faut pas oublier que tout en ne sacrifiant pas l’aspect traditionnel de notre pratique, notre enseignement a su résolument s’adapter et se moderniser.
Outre l’aspect utilitaire et physique, je dirai que le choix doit être aussi guidé par la fameuse impression qui se dégagera lors de l’indispensable séance à l’essai que l’on doit faire avant de se décider.  
Bonne reprise à tous.
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Le dojo

Dans quelques jours certains vont troquer le maillot de bain pour le kimono et il n’est pas inutile de faire quelques rappels. Aujourd’hui, intéressons-nous au dojo, cet endroit quelque peu particulier dans lequel nous assouvirons notre soif de progresser tout au long de la saison à venir.

Littéralement dojo signifie le « lieu où l’on trouve la voie », ou le chemin. Mais quelle voie, quel chemin ? Et s’il s’agissait tout simplement de la voie de la sagesse ? Et si l’enseignement dispensé dans ce lieu était un prétexte à cette recherche ? De toute évidence, on y enseigne et on y pratique des techniques particulières. Apprendre à nous servir de nos « armes naturelles » n’est pas banal. Aboutir à la maîtrise d’une personne, soit pour lui prouver (de façon prétentieuse, parfois et même souvent) notre supériorité, soit tout simplement pour ne pas se laisser faire, c’est-à-dire se défendre, n’est pas un apprentissage sans conséquences, pour peu qu’il ne soit pas entouré de sages précautions. L’on pourra revenir prochainement, plus en détail, sur le contenu de ce qui est enseigné dans un dojo et surtout sur la manière et le but. Aujourd’hui, l’objectif est de rappeler les quelques règles qui doivent et devront y être observées, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Une certaine forme d’indiscipline est synonyme d’un manque de concentration, celui-ci pouvant être fortement « accidentogéne ». Et puis il s’agit bien souvent d’une tradition empreinte de règles de politesse élémentaires.

Ainsi, lorsque l’on pénètre dans le dojo (et que l’on en sort), il est de coutume de saluer en inclinant le buste sur l’avant (à la japonaise pour simplifier). Et pas simplement lorsque l’on monte sur le tatami. Il est demandé d’en faire de même à chaque changement de partenaire, avant et après et qui plus est dans une tenue correcte. Quand le professeur démontre une technique, il est malvenu de sortir du tatami, pour quelque prétexte que ce soit ! Imaginons un seul instant que l’ensemble des élèves aient simultanément un comportement identique ! Idem, quand l’enseignant démontre, il est demandé d’éviter de changer de place au risque de lui donner le tournis et surtout de masquer l’explication aux autres élèves. Le professeur prend soin de démontrer la technique ou l’enchaînement sous différents angles. C’est la raison pour laquelle pour certaines disciplines les élèves sont en « seïza » (à genoux) durant les démonstrations et explications. En principe, si l’on doit quitter le tatami, en dehors des explications, on avertira le professeur. Il ne s’agit pas de demander la permission, mais simplement d’informer. On ne doit pas non plus parler fort lors de l’étude technique (on peut communiquer à voix basse avec son partenaire) et encore moins interpeller quelqu’un. Enfin, une règle très peu respectée : la bise sur le tatami est proscrite ! Et puis, après avoir salué son partenaire dans la coutume du pays d’origine de l’art pratiqué, il est tout à fait superflu d’ajouter un autre signe de politesse.

Que cela ne rebute pas les débutants qui pourraient trouver ces remarques trop « rigides ». Ces habitudes ne sont pas trop difficiles à mettre en place et à respecter. Elles sont les conditions d’une pratique sécuritaire, empreinte de politesse et de respect.

Un petit post-scriptum sur les règles d’hygiène élémentaires ne sera pas superflu. Celles-ci imposent une tenue parfaitement propre (les corps devront l’être aussi). De plus, il est absolument proscrit de marcher pieds nus en dehors du tatami. Enfin, pour finir, il est n’est pas inutile de rappeler l’importance de la ponctualité. Un cours n’est pas un self-service !

Je ne suis pas sans ignorer que ces recommandations ne sont pas forcément appliquées dans tous les dojos, mais est-ce une raison pour accepter l’envahissement d’un laisser-aller qui n’aura plus de limites ?

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Une belle leçon

« La meilleure utilisation que l’on puisse faire d’un sabre, c’est de ne pas l’utiliser. » En cette période plus calme qui peut aussi être propice à la réflexion, je ne résiste pas à citer à nouveau Jigoro Kano. Et pour illustrer cette maxime, j’ai pensé proposer une petite histoire issue du recueil Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon.  Bonne lecture et… bonne réception !

Le célèbre maître Tsukahara Bokuden traversait le lac Biwa sur un radeau avec d’autres voyageurs. Parmi eux, il y avait un samouraï extrêmement prétentieux qui n’arrêtait pas de vanter ses exploits et sa maîtrise au sabre. A l’écouter, il était le champion toutes catégories du Japon. C’est ce que semblaient croire tous les autres voyageurs qui l’écoutaient avec une admiration mêlée de crainte. Tous ? Pas vraiment, car Bokuden restait à l’écart et ne paraissait pas le moins du monde gober toutes ces sornettes. Le samouraï s’en aperçut et, vexé, il s’approcha de Bokuden pour lui dire :

— Toi aussi tu portes une paire de sabres. Si tu es samouraï, pourquoi ne dis-tu pas un mot ?

Bokuden répondit calmement :

— Je ne suis pas concerné par tes propos. Mon art est différent du tien. Il consiste, non pas à vaincre les autres, mais à ne pas être vaincu.

Le samouraï se gratta le crâne et demanda :

— Mais alors, quelle est ton école ?

— C’est l’école du combat sans arme.

— Mais dans ce cas, pourquoi portes-tu des sabres ?

— Cela me demande de rester maître de moi pour ne pas répondre aux provocations. C’est un sacré défi.

Exaspéré, le samouraï continua :

— Et tu penses vraiment pouvoir combattre avec moi sans sabre ?

— Pourquoi pas ? Il est même possible que je gagne !

Hors de lui, le samouraï cria au passeur de ramer vers le rivage le plus proche, mais Bokuden suggéra qu’il serait préférable d’aller sur une île, loin de toute habitation, pour ne pas provoquer d’attroupement et être plus tranquille. Le samouraï accepta. Quand le radeau atteignit une île inhabitée, le samouraï sauta à terre, dégaina son sabre, prêt au combat.

Bokuden enleva soigneusement ses deux sabres, les tendit au passeur et s’élança pour sauter à terre, quand, soudain, il saisit la perche du batelier, puis dégagea rapidement le radeau pour le pousser dans le courant.

Bokuden se retourna alors vers le samouraï qui gesticulait sur l’île déserte et il lui cria :

— Tu vois, c’est cela, vaincre sans arme !

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Ambiance vacances et ju-jitsu

Une ambiance de vacances pour ce billet conçu au milieu de l’été. Vacances et stages pour être plus précis. Durant plusieurs années, le mois d’août et parfois le mois de juillet ont vu se dérouler une semaine d’entraînement intensif, soit à la campagne dans le Lot-et-Garonne, ou bien au bord de la mer, principalement sur l’Atlantique, mais aussi sur les rivages méditerranéens. Sans oublier les périodes à la montagne, quand il s’agissait de stages fédéraux.
Il y a eu tout d’abord Beauvallon-sur-Mer, dans le golf de Saint-Tropez. Ensuite le Temple-sur-Lot et enfin Soulac-sur-Mer. Je n’oublie pas Chamonix, dont j’ai assuré la direction pendant plusieurs années, et qui relevait de l’initiative de la Fédération de judo, à l’époque où existait une osmose entre nous.
À quoi sert un stage ? Pourquoi ces différents sites ? Et pour finir, pour quelles raisons n’y en a-t-il plus de depuis quatre ans et pourrions-nous espérer une reprise ? Voilà les questions qui reviennent souvent, alors, je vais tenter d’y répondre.
L’utilité d’un stage est double. Se perfectionner et se divertir. Je parle pour les « amateurs » dans la mesure où pour les professionnels et/ou les sportifs de haut niveau la motivation se situe exclusivement dans le perfectionnement. Le perfectionnement, justement, à l’aide d’une pratique quotidienne intensive, il est quasiment assuré. Par contre, les deuxième et troisième jours sont redoutables au niveau fatigue et courbatures, pour le moins ! Les progrès réalisés le sont sur le plan technique et sur celui de la condition physique. Mais survient aussi et surtout un regain d’intérêt envers la discipline. En effet, il existe une véritable immersion et elle est abordée de façon différente et complémentaire à celle de la saison. Et puis, c’est l’occasion de rencontres avec des pratiquants d’horizons divers. Sur le plan des loisirs, le plaisir est réel quant à l’implication totale dans un domaine que l’on affectionne et puis on reste dans un environnement et une ambiance « vacances ».
Concernant les lieux, le premier stage, en 1977, s’est déroulé tout naturellement au camp du Golf-Bleu, en face de Saint-Tropez. Les non-initiés pourront s’instruire à l’aide du billet publié le 27 juin 2008 et connaître la fabuleuse histoire de cet endroit unique qui a su laisser de fantastiques et inoubliables souvenirs dans l’esprit de ceux qui s’y sont rendus. Ensuite il y a eu le Temple-sur-Lot au début des années 1980. La pleine campagne au bord du Lot, au milieu des arbres fruitiers, des canards, des oies et des pruneaux. Au goût de certains, cela relevait un peu trop de la nature et les activités de loisirs complémentaires n’étaient pas assez nombreuses, pour ne pas dire inexistantes. Cependant, cela permettait de se reposer ! Parallèlement, il y a eu les stages fédéraux.  C’est ainsi que plusieurs années de suite, la ville de Chamonix nous accueillait. Faisant découvrir les bienfaits de la montagne en été. Les stages fédéraux ont déménagé et moi je n’ai pas suivi le changement d’orientation imposé par la Fédération de judo en matière de ju-jitsu. Arriva ensuite Soulac, après une recherche active en direction de toutes les stations balnéaires allant de la pointe Bretagne au Pays basque. Soulac a été la première à répondre et surtout, la cité médocienne proposait une infrastructure capable de recevoir un tel rassemblement. C’est ainsi qu’à partir de 1986 et pendant vingt-cinq étés, et même parfois quelques printemps, nous nous sommes rendus dans cette station balnéaire située au-dessus de Bordeaux, à l’extrémité de la pointe de Grave. En vingt-cinq années, beaucoup de stagiaires sont passés et beaucoup de souvenirs sont restés ! Je n’oublie pas non plus un petit retour sur la côte d’Azur, plus précisément à Ramatuelle en 2009.
Et puis, depuis 2010, plus rien. Tout simplement parce qu’il existe des périodes de la vie où il est nécessaire de ne pas trop se diversifier, et aussi de se reposer, tout simplement. Mais comme dans la vie tout est bien souvent une question d’organisation ou plus exactement de réorganisation, il n’est pas exclu que l’aventure puisse se poursuivre sur l’un des beaux rivages de notre pays.
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Le judo est-il (encore) un art martial ?

Dans le numéro d’été de l’excellente revue L’Esprit du judo, dirigée par le non moins excellent Emmanuel Charlot, la question « le judo est-il (encore) un art martial ? » fait la une.
D’une certaine façon, la réponse est dans la question ou tout du moins, dans la façon de la poser. Mais immédiatement, on pense à la question qui devrait suivre : si la réponse est non, qu’est-il devenu, alors ? Un sport ? Cela ne peut osciller qu’entre ces deux hypothèses, art martial ou sport. Mais, à mes yeux, une troisième question surgit : le sport de l’époque de Kano était-il le même que le sport de maintenant ? Large débat là aussi !
La lecture de ce dossier très complet éclairera le lecteur et je me permets juste de donner mon opinion.
De façon directe, je répondrais non, le judo n’est plus un art martial,  mais, ce n’est pas si simple. A l’origine, son fondateur, Jigoro Kano, le considérait comme tel. Un héritage des méthodes de combat, dont il avait souhaité faire sa synthèse personnelle. Ceci étant, il n’était pas contre l’aspect sportif, mais à son époque, comme évoqué plus haut, la notion de sport n’était pas la même que de nos jours. D’ailleurs le sport n’existait pas vraiment. A notre époque, il y a sport et sport. Il y a le sport qui est considéré comme un entretien physique ayant pour simples buts le loisir et l’amélioration corporelle et il y a celui de la recherche de la performance avec parfois ses dérives et ses excès.
Je pense qu’il est ce que le professeur dispense dans ses cours. Il peut être un art martial si l’enseignant ne se limite pas à la simple étude des techniques autorisées en compétition.  Si tel est – malheureusement – le cas, il ne s’agit que d’un simple sport. Mais lorsque, au contraire, le maître des lieux prend soin d’élargir son enseignement à tout ce qui compose le judo originel, il contribue à faire durer le classement de celui-ci dans la famille des arts martiaux. Cette analyse peut paraître quelque peu rapide et simple (pour ne pas dire simpliste) aux yeux de certains, mais pour être tout à fait sincère, il s’agit de la volonté de simplifier l’analyse qui donnera envie – ou pas – d’aller plus loin dans la réflexion et la recherche d’informations pouvant  contribuer à cette analyse.
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Un beau métier

Les fidèles de ce blog connaissent mon attachement à la reconnaissance du métier d’enseignant et cela quelle que soit la matière ou la discipline enseignée. Chaque secteur à sa spécificité, certains   ? que je connais bien   ? sont plus contraignants physiquement, d’autres sont entourés d’une responsabilité on ne peut plus importante. C’est le cas, il me semble, des professeurs des écoles (les instits). La lourde tâche de réussir la construction de solides fondations sur lesquelles toute une vie devra s’appuyer leur incombe. Enthousiasmant, mais terriblement stressant, surtout quand ce métier est parfois stigmatisé et souvent dévalorisé, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies. Ceci étant, il serait peut-être trop simple et trop rapide de faire quelque amalgame que ce soit avec l’horrible drame qui s’est déroulé la semaine passée à Albi, mais c’est peut-être le moment pour rendre hommage à cette profession et pour saluer ses mérites, surtout à une époque où les fondamentaux de notre société sont en mal de repère et tout simplement d’existence.  
Autre réflexion, toujours à propos d’enseignement. Et dans un registre beaucoup plus agréable, mais en parfaite osmose avec le sujet précédent. La semaine passée, j’ai pu m’apercevoir que la reconnaissance professionnelle était une chose, mais que la reconnaissance   ?  mutuelle   ?  de valeurs humaines en était une autre et peut-être encore plus importante. Créer de tels liens grâce à notre dojo n’est pas une moindre fierté. C’est là que l’art martial prend toute sa valeur. Au-delà d’un accomplissement personnel, il permet aussi d’améliorer le quotidien des humains grâce à un relationnel apaisé, empreint de respect mutuel et de valorisation de sentiments affectifs puissants.   
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Les classiques de fin de saison

Une saison se termine, laissant place à une interruption toute relative pour ce qui nous concerne, puisque le club assurera une permanence pour les adultes durant cet été. Mais pour bon nombre d’entre vous ce sera le moment de savourer des vacances vraisemblablement méritées.
A cette période, inévitablement, une activité comme la nôtre voit refleurir certains faits. Cela va du sentiment du travail accompli, jusqu’à des événements précis propres à ce moment comme les départs annoncés pour la saison prochaine. Mais il y en a bien d’autres.
Prenons le cas des animations proposées aux enfants, avec à l’occasion d’une coupe technique ou d’une petite compétition, un classement qui est prétexte à créer une saine émulation. Invariablement, chaque année, le même scénario se présente, il y aura un ou plusieurs parents qui demanderont pourquoi leur enfant n’a pas eu de coupe. Il semble tellement évident que le principe de la coupe, c’est qu’il n’y en a pas pour tout le monde, il n’empêche que le même genre de réflexion s’impose. Il s’en dégage un mélange d’étonnement et de découragement. Étonnement qu’un adulte puisse formuler ce genre de réflexion et découragement quant à l’éducation qu’il peut en découler. Le simple fait de monter sur un tatami et de disputer une coupe technique ou une compétition est déjà un fort investissement personnel et pour certain une première victoire sur soi-même, celle qui est essentielle. « Se surpasser plutôt que dépasser ». Mais tout le monde ne bénéficie pas du  minimum de psychologie qui devrait être imposé. Le summum s’étant présenté l’an passé, lorsque la maman d’un élève, qui avait pourtant terminé troisième, m’a affirmé que comme sa progéniture n’avait pas gagné, elle en déduisait que son enfant n’était pas fait pour cette discipline et qu’à ce titre il était sans doute préférable qu’il ne persiste pas.
Heureusement, ce n’est pas le fait d’une majorité.
Dans la case des mauvaises nouvelles  de ce mois de  juin, comme indiqué plus haut, il y a les élèves qui nous quitteront pour cause de déménagement, souvent liés à des mutations professionnelles. Même si cela s’avère presqu’inévitable, on ne s’y fait pas facilement. Et puis, il y a tous ceux qui ne reprendront pas le chemin du dojo pour des raisons personnelles : situation familiale, santé, lassitude, etc., les motifs sont nombreux.
Dans la colonne des satisfactions, toujours côté enseignant, existe donc le plaisir du travail accompli qui se manifeste par le constat de progrès réalisés au cours de la saison, enfin pour tous ceux qui ont voulu – ou pu  –  faire preuve de régularité. Notamment cette année, au club, avec sept  nouvelles ceintures noires et un nouveau 2e Dan. Et puis, en juin et juillet il y a les premières demandes d’information pour la rentrée. C’est la perspective du plaisir de pouvoir proposer à nouveau une activité qui satisfera grands et petits, sportifs ou pas et je n’oublie pas que cela entraîne inévitablement  un brassage social que tout sport et tout art martial permet et qui voit des personnes de conditions sociales différentes et exerçant divers métiers s’entraîner ensemble et lier parfois de solides amitiés qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans inscription au dojo. La qualité des relations humaines qui se créent dans ce lieu n’est certainement pas l’élément le moins important de ce beau métier qui est le mien.
À nouveau, je souhaite un bel été à toutes et à tous et bon courage pour ceux qui ne prendront pas ou peu de congé. Comme énoncé la semaine dernière, ils auront en compensation le dojo à leur disposition.
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