
La semaine dernière la première partie de cet article évoquait les malheurs du ju-jitsu dans notre pays. Aujourd’hui tentons de savoir pourquoi rien n’a été fait pour y remédier et quelles sont les perspectives.
Dire que rien n’a été tenté pour obtenir une autonomie, serait faux, cela l’a été à différentes reprises et de différentes manières. Seulement, plusieurs raisons ont contrarié ces tentatives.
Tout d’abord, la fédération officiellement en charge n’est pas une petite fédération et ses pouvoirs sont grands. Pour beaucoup de clubs, la quitter et rejoindre un mouvement autonome serait s’exclure de fait de « l’instance-mère » pour leur autre activité qui est le judo, hypothéquant ainsi leur avenir. Ensuite, le ju-jitsu souffre de la qualité de ses défauts dans la mesure où existe un nombre important de petits groupes difficiles à « fédérer » (Il en a d’ailleurs toujours été ainsi pour cet art martial), chacun étant attaché à ses spécificités. Cela ne favorise pas un rassemblement dont l’ampleur faciliterait une reconnaissance « officielle ». Après tout, si nous n’étions pas dans un pays souvent étranglé par une boulimie de réglementations (parfois utiles, mais souvent excessives) ces écoles pourraient vivre en parfaite autonomie, c’est d’ailleurs ce qu’elles font, en se privant d’une officialisation qui est souvent montrée du doigt, cela ne les empêche pas de vivre (quelquefois survivre). Et puis, réaliser l’indépendance du ju-jitsu dans de telles conditions est une tâche qui réclament de la disponibilité et de l’énergie. Faire état de la doctrine de Jigoro Kano : « minimum d’énergie, maximum d’efficacité » est plus facile à réaliser sur le tatami que dans certaines épreuves de la vie, parce que bien souvent lorsqu’il s’agit de réunir des personnes, même animés de volonté et de sincérité, on réunit d’abord des problèmes !
Cependant, « tomber sept fois, se relever huit » ce beau proverbe japonais pourraient bien convaincre de l’opportunité de poursuivre un combat et une quête qui semblent légitimes à bien des personnes de bonne volonté…
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Le dernier article publié sur ce blog – relayé par Facebook – a littéralement explosé le compteur de ce que le réseau social appelle les personnes « atteintes ». Pour cible, le billet consacré au nouveau programme des passages de grades imposé par la fédération de judo-ju-jitsu. Que cela suscite autant d’intérêt signifie que ces titres revêtent une belle importance et que ces modifications ne laissent pas grand monde indifférent. Les réactions ont été nombreuses et vives, une écrasante majorité s’insurge contre ces chamboulements qui sont un nouveau coup dur pour le ju-jitsu. C’est ce qui m’a donné l’envie de faire une petite analyse afin d’essayer de comprendre ce qui pose problème pour notre art martial dans ce pays.
Bien qu’ayant pris depuis longtemps mes distances avec la fédération de judo-ju-jitsu pour des raisons connues de désaccord sur la gestion du jujitsu en son sein, (refusant de renier mes convictions, même si cela a un prix) je m’intéresse toujours à cette institution ainsi qu’à ses travaux et à son évolution. D’abord, parce qu’il s’agit de la fédération qui est en charge «officiellement » de la gestion du ju-jitsu et tout simplement parce que j’aime le judo, aussi ! Et puis la complémentarité entre le ju-jitsu et le judo est évidente à condition d’être pourvu d’un peu de bon sens et que les deux soient respectés. Malheureusement, j’ai appris, sans trop de surprise malgré tout, que le programme des passages de grades allait changer et que pour le 1er dan, la ceinture noire, les candidats de moins de trente ans auront l’obligation de passer par une épreuve de compétition (appelée épreuve d’efficacité).Ce sera également valable pour les trentenaires, mais dans une moindre mesure. Seuls les plus de quarante ans, qui représentent un infime pourcentage, seront complétement exemptés de confrontation.
Bien maitriser une technique et un savoir est une chose, pouvoir les transmettre correctement en est une autre. Le métier de professeur, quelque soit ce que l’on enseigne est un beau et noble métier, mais aussi un des plus difficiles.

La semaine dernière sur Facebook j’évoquais Soulac-sur-Mer, où durant vingt-cinq années le ju-jitsu était à l’honneur à chaque période estivale. Le nombre de « like » et de commentaires favorables m’ont donné l’envie de développer le sujet.