Ju-jitsu : expression libre

Apprendre à construire un enchaînement libre est un exercice passionnant.
Pour cela, il sera indispensable de posséder un minimum d’organisation.
Il faudra présenter une diversité importante d’attaques : travail à distance, défenses sur coups de poing et de pied, sur saisies, sans oublier les techniques contre armes.
Face à ces attaques, il faudra faire état d’une diversité de combinaisons mettant en valeur une pluralité de techniques appartenant aux trois composantes du ju-jitsu.
Le soin apporté aux  finalités s’avérera incontournable.
Enfin, posséder une bonne condition physique procurera une véritable plus-value.
Dans notre école, les ceintures bleues et marron devront démontrer plusieurs techniques selon la formule qui consiste à en présenter une, puis une deuxième et – après un temps de concentration – les enchaîner vite et fort. Ainsi de suite jusqu’à la quatrième technique pour les ceintures vertes à bleues et jusqu’à la cinquième pour l’obtention de la ceinture marron.
Parmi les épreuves pour l’examen de la ceinture noire, il sera demandé aux candidats d’exécuter une démonstration  d’une durée d’une minute. C’est là qu’il sera encore plus utile de suivre les conseils énoncés en première partie de cet article.
Le prochain vendredi à thème (le 7 décembre à 19 h 00) permettra, sans nul doute, d’avancer dans ce domaine.
Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Le Parisien et le ju-jitsu

Ce matin, dans le journal « le Parisien », il y a un article sur les championnats du monde de ju-jitsu (?) et sur Vincent Parisi qui y participe pour la dernière fois.
Quelques réflexions me viennent spontanément à l’esprit.
– j’ai une admiration sans borne pour d’Angelo Parisi (le père de Vincent, évoqué dans l’article en question), premier Français champion olympique en 1980 à Moscou et surtout, pour moi, le plus beau judo.
– j’aime bien Vincent.
– je n’aime pas (ce n’est pas nouveau) la compétition en ju-jitsu.
– je n’aime pas du tout la définition du ju-jitsu que donne le journaliste : « Sport méconnu, le ju-jitsu mélange le judo, la lutte et la boxe. » Navrant !

Notre histoire

J’ai le plaisir de vous proposer un conte japonais qui pourrait s’intituler : « notre histoire » !
Le cœur de saule
Le médecin Shirobei Akyama était parti en Chine pour étudier la médecine, l’acupuncture et quelques prises de Shuai-Chiao, la lutte chinoise.
De retour au Japon, il s’installe près de Nagasaki et se met à enseigner ce qu’il avait appris. Pour lutter contre la maladie il emploie de puissants remèdes. Dans sa pratique de la lutte il utilise beaucoup sa force. Mais devant une maladie délicate ou trop forte, ses remèdes sont sans effets. Contre un adversaire trop puissant, ses techniques restent inefficaces. Un à un ses élèves l’abandonnent. Shirobei, découragé, remet en question les principes de sa méthode. Pour y voir plus clair, il décide de se retirer dans un petit temple et de s’imposer une méditation de cent jours.
Pendant ses heures de méditation, il bute contre la même question sans pouvoir y répondre : «  Opposer la force à la force n’est pas une solution car la force est battue par une force plus forte, alors comment faire ? »
Or, un matin, dans le jardin du temple où il se promène, alors qu’il neige, il reçoit enfin la réponse tant attendue : après avoir entendu les craquements d’une branche de cerisier qui cassa net sous le poids de la neige, il aperçoit un saule au bord de la rivière. Les branches souples du saule ployent sous la neige jusqu’à ce qu’elles se libèrent de leur fardeau. Elles reprennent alors leur place, intactes.
Cette vision illumine Shirobei. Il redécouvre les grands principes du Tao. Les entences de Lao-Tseu lui reviennent en tête :
Qui se plie sera redressé
Qui s’incline restera entier
Rien n’est plus souple que l’eau
Mais pour vaincre le dur et le rigide
Rien ne la surpasse
La rigidité conduit à la mort
La souplesse conduit à la vie
Le médecin de Nagasaki réforme complètement son enseignement qui prend alors le nom de Yoshinryu, l’école du cœur de saule, l’art de la souplesse, qu’il apprendra à de nombreux élèves.

Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Bataillon de Joinville

Appelé Bataillon de Joinville parce qu’à ses débuts il était implanté près du bois de Vincennes sur le territoire de Joinville-le-Pont, petite ville chic de l’Est parisien, plus célèbre pour ses guinguettes, ce régiment a ensuite été déplacé à Fontainebleau, au sein de l’École interarmées des sports. C’était l’époque où le « service-militaire » existait encore.payday loansCeux qui avaient la chance de pouvoir être affectés au BJ ne perdaient pas leur temps, ils pratiquaient intensément leur sport. La plupart des disciplines y étaient présentes, du judo au rugby en passant par l’escrime et le tennis. Après cinq semaines de classes où les sportifs de tous horizons étaient mélangés, chacun rejoignait sa brigade pour se consacrer, onze mois durant, à sa discipline de prédilection. J’ai eu la possibilité d’y être incorporé et c’est là que mes progrès les plus importants en judo ont été réalisés. Entraînements techniques et physiques quotidiens, activités de plein air dans la magnifique forêt, etc., bref, des conditions idéales. J’ai eu la grande joie d’être sélectionné pour le CISM (championnat du monde militaire) et le grand regret de ne pouvoir y participer pour cause d’épaule abîmée. Durant cette période des relations privilégiées se sont formées, mais hélas, comme bien souvent dans la vie, la distance est assassine et de solides amitiés ne peuvent pas toujours y résister. Je n’ai gardé malheureusement que peu de contacts. J’ai néanmoins conservé d’excellents souvenirs de tous ceux avec qui j’ai partagé cette année. Une passion commune nous réunissait. En fouillant dans la boîte à souvenirs, j’ai retrouvé une photo. Elle accompagne cet article, je n’ai pas résisté au plaisir de la publier. Il a fallu creuser un peu dans ma mémoire pour me souvenir exactement des prénoms et noms de ceux qui y figurent. À certains il manque le nom, pour d’autres, c’est l’inverse. Si parmi ceux qui sont présents sur la photo, il y en a qui souhaitent laisser un commentaire, qu’ils n’hésitent surtout pas, ce sera un grand plaisir.

De gauche à droite, debout : Emile Couzinié (entraîneur), Alain Landart, ……. Pawlack, …….. Crestey, …….. Tchechiak (?), Philippe Marquez, Commandant Giraud (?), Adjudant-chef Alonzo. De gauche à droite, à genou : Gérard Sylvestre, Charlie Micner, Jean-Claude Leroy (mon ami, qui nous a quitté beaucoup trop tôt), votre serviteur, Yannick Viaud et Raymond-Yves Caraishi.

Souvenir d’une préface

Christian Quidet a été un grand journaliste français spécialisé dans le sport et notamment dans le tennis et le judo.
Dans les années 1970/80, il a participé à la vulgarisation du judo en essayant de le rendre le plus « télégénique » possible. Il a également publié différents ouvrages consacrés à l’histoire du sport, dont trois sur les arts martiaux.
Cela fait maintenant deux années qu’il nous a quittés.
Suite au dernier article publié sur mon blog concernant l’atémi-ju-jitsu, j’ai repensé aux moments importants qui ont jalonné l’histoire de cette reconquête. Il était une personnalité que j’appréciais et à ce titre je lui avais demandé s’il pouvait signer la préface de mon premier livre. Il s’intéressait à tous les arts martiaux et la remise en valeur de notre discipline ne le laissait pas indifférent. Il a très gentiment accepté et j’ai été comblé au-delà de mes espérances.
En relisant cette préface, j’ai trouvé ce texte (écrit en 1985) toujours terriblement d’actualité. Alors, pourquoi ne pas en faire profiter les amateurs de ju-jitsu du XXIe siècle.

La publication d’une progression française de ju-jitsu est un acte plus important qu’il n’y paraît. C’est la restauration, en France, du trésor des samouraïs qui, au fil de l’histoire, ont porté l’art du combat individuel à un degré de perfectionnement et de raffinement unique au monde.
        Cette version moderne de la self-défense japonaise, présentée par Eric Pariset, met à la disposition des éducateurs sportifs une méthode claire, précise et efficace.
        Elle offre à celles et à ceux qui s’en inspirent un bagage technique inestimable. Non pour leur apprendre à se battre mais pour dissuader les autres d’attaquer.
         C’est en ce sens que je crois beaucoup à la vulgarisation de la self-défense dans notre pays. Comme un remède à l’agressivité qui enlaidit notre société actuelle.
        Je félicite Eric Pariset de s’être intéressé et de s’être spécialisé dans le ju-jitsu qui est le meilleur complément à la pratique du judo.
        Le ju-jitsu ne doit pas être mis entre toutes les mains et ne peut être enseigné valablement que par ceux qui ont adhéré à l’esprit de son fondateur, le maître Jigoro Kano.
        Eric Pariset est de ceux-là. Il a été élevé dans une famille ou les arts martiaux étaient considérés comme un Art et pratiqués comme une passion. Son père, Bernard Pariset, a participé au premier championnat du Monde au Japon en 1956 et a obtenu une superbe quatrième place. Plusieurs fois champion d’Europe il a légué, comme  les maîtres japonais d’autrefois, son savoir et sa sagesse à Eric.
       Ceinture noire, 5e Dan de Judo-Ju-Jitsu, Eric Pariset a été champion d’ile de France de Judo en 1983.
        Il s’est ensuite, spécialisé dans les démonstrations de Ju-Jitsu et de self-défense pour devenir, à   31 ans, le meilleur spécialiste français de cette discipline.
       « N’enseigne pas toute ta science à ton élève, qui sait s’il ne deviendra  pas un jour ton ennemi ».
        Fort heureusement, Eric Pariset n’a pas appliqué cette devise  chère aux anciens Maitres d’armes japonais.
        Je l’en remercie et j’espère que vous serez nombreux à profiter de sa générosité.
   
Christian Quidet.
Responsable du service des Sports d’Antenne 2*
Avril 1985.
* A l’époque France 2 s’appelait Antenne 2.

Site du club Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
                                        

Petit historique de l’Atemi-ju-jitsu

Bien que commencent les vacances de la Toussaint, nous sommes encore en début de saison et il est toujours utile et intéressant d’apporter des précisions sur certains événements ! !
Au début du  XXe siècle, les arts martiaux japonais ont fait leur apparition en France sous la forme du ju-jitsu avec cette appellation et/ou celle de judo. Les deux étant naturellement liés historiquement. L’aspect quelque peu mystique attaché a cette discipline et l’utilisation que l’on pouvait en faire au niveau purement pratique s’avéraient être de sérieux atouts. Ensuite pour différentes raisons ? propres au genre humain ?, la compétition  s’imposa au judo et lui fit perdre par la même son but premier.
A la fin des années 60, d’autres arts martiaux sont arrivés en France. Le karaté et l’aïkido commencèrent à attirer les déçus d’un judo devenu trop physique qui rebutait les personnes ne pouvant rivaliser avec les athlètes qui composaient les différentes équipes nationales. Les professeurs de judo voyaient ainsi leur échapper une population intéressée initialement par la pratique et les principes de bases du judo : le plus faible pouvant maîtriser le plus fort. Il n’était pas question de combattre sottement quelque concurrence que ce soit, mais simplement d’éviter de laisser partir un ensemble de techniques qui appartenaient au judo. C’était l’idée réaliste qu’eut mon père Bernard Pariset. Ancien champion de judo lui-même, il possédait l’avantage de mener de front une activité de professeur dans son célèbre club de la rue des Martyrs, ce qui le laissait au contact du grand public et parallèlement il était en charge de responsabilités au sein de la fédération de judo. C’était à l’époque ou un certain Henri Courtine occupait le poste de directeur technique national. Mon père n’a donc pas eu trop de mal (un peu quand même) à convaincre son meilleur ami de la nécessité de mettre en place, et en parallèle de la progression française de judo, une méthode utilitaire. Celle-ci permettant d’ajouter une corde à l’arc des enseignants de judo. Tout cela en se servant à la fois des techniques de projections et de contrôles au sol en y ajoutant les atemis (les coups), partie existante du patrimoine judo-ju-jitsu mais abandonnée avec l’avènement de la compétition. C’est ainsi que fut créée, au tout au début des années 70, la méthode « atemi ju- jitsu ». Le mot atemi étant accolé pour souligner la revalorisation d’un secteur délaissé.
La méthode fut éditée par la fédération dans un grand livre où j’ai eu l’honneur d’être l’un des deux acteurs en compagnie de mon ami Jean Claude Leroy, disparu bien trop vite.
Ensuite, cette méthode fut proposée en « super 8 » (toute une époque), puis en vidéo.
De nombreux stages pour les enseignants ont été organisés, beaucoup de sections virent le jour dans toute la France. Puis, au début des années 90, la fédération a décidé de modifier sa politique en matière de ju jitsu et d’abandonner cette méthode. Pas moi !

Kit défense

« Je souhaiterais apprendre à me défendre et ensuite pratiquer un art martial. » Curieuse demande de renseignement !
J’explique à la jeune femme que ju-jitsu et self-défense sont la même chose. Que le ju-jitsu, c’est de la self-défense et inversement.
Malgré tout, elle insiste et me fait part de son souhait de suivre une petite série de cours de défense afin d’apprendre « quelques clefs pour dans la rue » et ensuite passer sérieusement à l’étude d’un art martial.
Dans un premier temps, on ne peut que constater le manque d’information de la part du grand public. Le nombre important d’arts martiaux, d’écoles, de styles et de sous-styles entretient un grand flou. La self-défense n’est pas le principal but de l’ensemble des arts martiaux, mais tous y puisent leur raison d’être. Certains privilégient l’aspect sportif, d’autres le côté mental, ou encore la forme artistique. Mais tous ont comme raison d’être une gestuelle qui représente des scènes de combat. Rechercher un art plutôt axé sur le côté utilitaire paraît évident quant il s’agit de la première motivation, mais penser que self-défense et art martial sont deux entités différentes laisse songeur.
Ensuite, il est préoccupant de constater que des personnes puissent croire qu’en quelques séances, ils vont être capables d’affronter des situations d’agression et d’y faire face.
La faute à qui ? Sûrement pas au néophyte, certes un peu crédule, mais néophyte quand même. Pour trouver le ou les responsables, il faut se tourner vers ceux qui proposent une sorte de « kit-défense ». À plusieurs reprises, je me suis plu à expliquer que l’efficacité s’acquiert mais qu’elle se perfectionne aussi et surtout dans le temps et tout simplement s’entretient. Bien sûr une technique apprise est apprise, comme on dit banalement, c’est comme le vélo. Mais il y a une grande différence entre une promenade bucolique improvisée à bicyclette et la nécessaire fuite face à un grand danger, où là, il sera souhaitable d’être affûté.
Peut-être qu’à l’heure actuelle une majorité de nos contemporains n’est pas habitée par la persévérance dans certains domaines, mais dans celui-ci, la franchise est garante d’honnêteté et de sécurité.

Juste le plus fort !

L’intérêt du judo, tel que le concevait Jigoro Kano, se situait dans la capacité du plus faible à pouvoir triompher du plus fort. Pas à l’aide d’une quelconque magie, mais tout simplement grâce à l’utilisation de procédés physiques qui utilisent la force de l’adversaire, par exemple.
Il faut bien constater que le nivellement technique et les catégories de poids ne permettent plus à ces principes de base d’être appliqués et c’est souvent le plus affûté physiquement qui prend le dessus.
Le mythe du petit qui pouvait battre le grand n’existe plus, c’est pourtant cela qui avait propulsé le judo dans les années 50.
Cependant, les techniques et les principes de base existent toujours, mais en quelque sorte ils ont été spoliés par la compétition. Celle-ci ayant une fâcheuse tendance à dénaturer pas mal d’éléments et pas simplement dans les arts martiaux.
Pourtant, ces principes sont un fondement et un rêve accessible avec un peu de volonté.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, si c’est juste le plus fort qui gagne, quel intérêt ? Sur le plan sportif, la logique est certes respectée, mais le rêve a disparu. Sur le plan de la self-défense, c’est embêtant ; c’est la démystification totale. Dans ce domaine, il ne s’agit pas de faire croire à des balivernes, mais d’affirmer que ces principes ont un fondement réel, si on assimile, pratique et perfectionne le patrimoine technique existant.
En compétition – paradoxalement – cela pourrait encore être le cas notamment dans la catégorie des poids lourds. En effet, c’est dans celle-ci qu’existent les plus grandes différences de poids. Elles peuvent aller jusqu’à 50 kilos. Malheureusement, l’application d’un travail exclusivement basé sur la primauté du kumi-kata exclut toute surprise. Comme nous avons pu le constater à Londres avec Teddy Riner. Ses adversaires tentaient avant tout d’imposer un improbable « kumi kata » (la garde). La seule possibilité de vaincre notre champion serait peut-être ce que l’on appelle l’ « attaque à la reprise » et de fait, l’empêcher de prendre sa garde. Celle-ci laisse les autres véritablement enlisés dans le tatami et exclut toute possibilité d’attaque, ni plus ni moins. Mais n’est-ce pas tout simplement incompatible avec l’évolution de cet art martial devenu sport olympique ?
Nous sommes loin de l’idée où l’art martial ne permet pas simplement au plus fort physiquement de vaincre, mais au plus habile.
Il n’y a pas que le problème de kumi-kata, il y a aussi l’ensemble des techniques exclues (à juste titre) parce que trop dangereuses en affrontement direct. Et c’est là que se pose la question de la compatibilité de la compétition avec les budos. Si pour que l’affrontement direct puisse se réaliser en toute sécurité (ce qui est souhaitable) le retrait de techniques trop dangereuses intervient, il est clair que l’on se prive d’éléments redoutablement efficaces. Pour une méthode de défense, c’est gênant. Au demeurant, en dehors des compétitions, rien n’empêcherait de les étudier. Mais les règles qui régissent la compétition font qu’à l’entraînement les techniques interdites ne sont plus étudiées ni pratiquées.
C’est pour cette raison que je ne suis pas favorable à la compétition en affrontement direct en ju-jitsu. Bien sûr, des combats d’entraînement aux règles strictes sont inclus dans notre programme, mais ils font partie d’un ensemble dans lequel sont inclus également la répétition de la totalité des techniques qui composent notre patrimoine. Les katas, par exemple, avec un arsenal complet, doivent être considérés comme des méthodes d’entraînement ; aux défenses contre armes, notamment. Pourrions-nous imaginer des compétitions avec un couteau ?
Art martial et compétition peuvent-ils faire « bon ménage » ? Beaucoup de professeurs cèdent à la facilité en succombant à la fascination de la médaille et de fait ne font étudier que les techniques autorisées en compétition. Certes celle-ci peut valoriser quelques individualités assez vite, mais la vraie valeur de la transmission ne doit-elle pas s’inscrire dans la durée, davantage que dans de brefs et relatifs coups d’éclat.
Plus largement, la compétition peut s’avérer saine, mais est-elle absolument indispensable ? Pour quelques heureux, combien fait-elle de malheureux et d’humiliés ? Son développement répond-il à une saine émulation ou bien à d’autres enjeux ? Bref, la liste des interrogations est bien plus longue et nous sortons un peu du débat initial.

Le ju-jitsu au pays du marronnier

En terme journalistique, un « marronnier » est un article récurrent et propre à une même période de l’année : les arnaques de l’été,  le prix des fournitures scolaires, les foires aux vins, etc.
Ce blog n’y échappe pas complètement. Après les vacances, beaucoup de personnes souhaitent commencer ou reprendre une activité physique et le problème du choix se pose.  Choix de l’activité avant tout, mais aussi choix du club. Le 24 août 2011, j’avais publié un article sur ce blog intitulé « casse-tête », en suggérant quelques conseils. Je ne vais donc pas imposer une relecture à ceux qui en avaient pris connaissance en son temps, et j’invite les autres à le retrouver.
Maintenant, côté club, ce ne sont pas les mêmes interrogations qui se posent, mais la réflexion est bien présente.
Une nouvelle saison, c’est d’abord tenter d’améliorer ce qui a posé problèmes lors de la précédente et c’est aussi essayer d’innover. Ce n’est pas toujours simple quand il faut composer avec des éléments extérieurs qui sont indépendants de notre volonté et le fruit de personnes nuisibles, indélicates ou carrément malhonnêtes. Parfois le combat n’est pas que sur les tatamis.
Mais revenons sur la saison qui s’ouvre. Les femmes vont avoir le plaisir de trouver un vestiaire tout propre. Il en sera prochainement de même pour les hommes et pour l’ensemble du dojo.
Concernant le côté info et communication, après un nouveau blog, un compte Twitter et une page Facebook, nous proposerons une « application ».
Pour ce qui est de l’entraînement proprement dit : la poursuite des vendredis à thèmes en essayant de diversifier le plus possible, davantage d’entraînement ceintures marron et noires, la reconduction de séances « spécial féminin » et de temps en temps des cours supplémentaires bien ciblés, le lundi soir ou le samedi. Sans oublier la programmation régulière de stages de week-end. La grande nouveauté se situera peut-être en toute fin de saison avec la reprise d’un grand stage d’été. Vous êtes en ce moment nombreux à voter sur le site pour choisir entre le Var et la Gironde.
Il ne reste plus qu’à souhaiter beaucoup de courage à ceux qui voient se terminer les vacances et une bonne rentrée dans tous les domaines. Pour ce qui nous lie plus particulièrement : beaucoup de plaisir et de progrès sur les tatamis.
Site du club ju jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Jeux olympiques

Bien que pratiquant et enseignant le ju-jitsu, je suis aussi judoka. Comment en aurait-il pu être autrement héréditairement parlant.
À ce titre, je m’intéresse tout naturellement et passionnément au  parcours des équipes de France.
Saluons donc les résultats de Londres. Ils  confirment le judo en grand pourvoyeur de médailles.
En tout premier Teddy Riner et Lucie Decosse tout d’or vêtus.
Personnellement j’ai un petit faible pour Audrey Tcheuméo. Elle m’avait Impressionné  lors de sa finale victorieuse aux championnats du Monde en 2011 à Paris, sur la Japonaise numéro un mondial, et cela avec un superbe balayage. Elle aurait dû battre l’Anglaise à Londres et être sacrée championne olympique, ce sera pour la prochaine fois. Une belle médaille de bronze, tout de même.
Certains trouveront bizarre que,  m’intéressant  tant au judo et produisant un ju-jitsu qui se trouve être plus proche de la « technique de la souplesse » et par conséquent de la « voie de la souplesse », je me trouve en dehors de la fédération de judo. Cela fait partie des paradoxes de la vie. Effectivement, j’enseigne et pratique un ju-jitsu plus apparenté au judo que celui qui est pratiqué au sein de la fédération de… judo. Mais, ceci explique peut-être cela : avec un ju-jitsu voisin du judo, il pourrait exister une forme de concurrence ? Alors qu’avec ce qui est pratiqué dans la « grande institution », le risque est sans doute plus mince. J’ajoute que c’est un choix que j’ai fait il y a maintenant dix-huit ans. Ce choix, je l’assume et ne le regrette pas. Si cette décision n’avait pas été prise,  l’impression de « vendre mon âme » m’aurait habité, ni plus ni moins. Je précise que ce sont uniquement des divergences  techniques importantes qui ont été le moteur de cette prise de distance.
Cela ne m’empêche pas d’aimer le judo,  ses champions et ses championnes.
Site du Club Ju-Jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com