Quelques anecdotes et réflexions
On se doute que ma carrière ne manque pas d’expériences en tout genre, mais aussi d’anecdotes surprenantes, parfois croustillantes et qui amènent autant de réflexions. Je profite de cette période où certains ont la chance de profiter d’un peu de vacances pour en proposer trois.
On commence avec une remarque particulière. Un soir, il y a quelques années, après une séance à l’essai, une personne me confie qu’elle ne s’inscrira pas, au motif que la séance n’était pas assez violente. Je lui ai confié qu’il s’agissait, pour ce qui me concerne, d’un beau compliment. Devant ma réaction cette personne m’a dit qu’elle avait du s’exprimer maladroitement, qu’elle voulait dire qu’elle souhaitait davantage de contact, comme dans la réalité. Pour la énième fois j’ai répété que la réalité c’était la réalité et l’entraînement c’était l’entraînement. Que nous étions là pour construire, non pas pour détruire.
Un autre exemple, il n’y a pas si longtemps, dans le nouveau dojo parisien que je venais d’ouvrir en 2019, avant la crise sanitaire destructive du Covid. Un homme me confiait qu’il avait fait quelques cours dans un club, qu’il en gardait un mauvais souvenir dans la mesure où, à chaque fois il mettait plusieurs jours à s’en remettre. A tel point qu’il se demandait s’il n’était pas préférable de ne rien pratiquer, quitte à « se faire casser la g…… » quelques fois, plutôt que de subir un tel traitement deux fois par semaine. Il n’était pas démuni d’humour. Sans doute, il aurait été approprié que la seconde personne donne cette adresse à la première.
Enfin, un dernier pour aujourd‘hui. Nous sommes dans les années 1980, à Paris dans le célèbre dojo de la rue des Martyrs. Je démontre et explique une défense sur saisie par l’arrière à la gorge, avec une riposte classique en technique d’épaule : ippon seoi nage. D’un seul coup, entre deux explications alors que les élèves étaient encore autour de moi avant d’aller répéter, je sens quelqu’un me saisir brutalement de la même manière que pour l’attaque étudiée. Sans réfléchir, et faisant même l’économie d’un coup de coude de déséquilibre, j’applique la technique démontrée juste avant. La personne s’est retrouvée quelques mètres devant moi, assise jambes écartées après avoir « ricoché » sur le tatami. C’était son premier cours, il venait faire un essai. Je m’approche et lui demande pourquoi il a fait ça ? Il m’a répondu : « Pour voir » ! A mon tour je lui réponds : « Et bien vous avez vu » ! Il s’est inscrit.
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Entre ceux qui disent que suivre des cours de self défense ne sert à rien, ceux qui affirment que leur méthode est la meilleure ou encore ceux qui soutiennent que la vraie expérience est celle de la rue, pour un néophyte, il y a de quoi être perplexe, sinon perdu.
« Bravo, félicitations à une personne qui a toujours continué sur sa voie malgré les modes. Bravo ». Voilà une appréciation qui m’avait été adressée en 2023 ; elle me touchait particulièrement.
La période estivale n’empêche pas quelques réflexions, surtout sur un sujet comme le travail au sol (le ne waza). Un domaine efficace, formateur et amusant.
Bon, c’est vrai nous sommes en vacances scolaires, alors prenons cela comme des devoirs de vacances.
Dans mes articles j’évoque souvent le combat contre la violence. Ce combat est légitime et indispensable. Dans le cas contraire je ne le mènerais pas, pareil si dans notre milieu certaines dérives n’existaient pas.
Il y a des périodes où insister sur le rôle du professeur est d’une nécessité absolue.