Montréal 1995 et…abominable actualité !

img206

Sur la photo, je suis en compagnie d’André Ohayon, (sur la droite de l’image), Jean Frenette, Olivier Hermeline et Laurent Rabillon (sur la gauche.)

Il était prévu de consacrer l’intégralité de ce billet à l’évocation des vingt ans de la démonstration que j’avais effectuée à Montréal en 1995. Cependant on ne peut mettre de côté les événements dramatiques que nous venons de subir et vaquer à nos occupations comme si de rien n’était. Ne pas oublier (comment le pourrions-nous??), mais aussi continuer à vivre normalement. En 1995, déjà, notre pays subissait une vague d’attentats meurtriers. Quelques jours après l’horreur que nous venons de vivre, il est désolant de constater que la violence et l’abominable ne nous lâchent malheureusement pas !

Bien que dans les moments que nous vivons, chaque mot peut se transformer en allusion inappropriée et surtout mal interprétée, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a là une raison supplémentaire pour lutter contre toute forme de violence dans tous les domaines y compris et surtout dans l’enseignement, la pratique et la promotion des activités physiques, dont les arts martiaux font partie !

Revenons donc à cet anniversaire et à Montréal.

Cela va faire exactement vingt?ans. C’était le troisième jeudi de novembre, celui du beaujolais nouveau?! Dans l’avion qui nous menait dans la belle province du Québec, nous avions d’ailleurs eu droit à un ballon de cette boisson qui partage les opinions. Il ne s’agit pas d’une chronique œnologique, mais cette évocation fait figure de point de repère. Le troisième jeudi du mois de novembre?1995, en compagnie d’Olivier Hermeline, d’André Ohayon et de Laurent Rabillon, je m’envolais pour Montréal afin de démontrer notre ju-jitsu outre-Atlantique. C’était à l’occasion d’un gala d’arts martiaux organisé par Jean Frenette, le karatéka champion de kata artistique qui avait véritablement enflammé Bercy quelques années auparavant.

En fait, ce jeudi-là, nous n’étions que trois. L’un de mes partenaires ayant oublié son passeport, il avait dû remettre son départ au lendemain. Le fait que l’on parle français à Montréal était sans doute la cause de cet acte manqué.

Comme toujours, lors de tels déplacements, l’activité principale n’est pas touristique. Outre la démonstration, nous sommes tributaires des organisateurs et des différentes obligations de communications qui leur sont imposées. Beaucoup de temps passé en car, dans cette mégapole dont les rues mesurent parfois plusieurs kilomètres.

Vers le 20 novembre, l’été indien est bel et bien terminé, l’hiver a largement pris ses quartiers. Quatre jours de froid intense avec en prime une belle tempête de neige dans la nuit du samedi au dimanche. A l’inverse de notre pays dans lequel quelques flocons peuvent entraîner une paralysie partielle et parfois totale, là-bas la vie continue normalement même avec un tapis de neige imposant.

Concernant le gala par lui-même, je n’ai plus souvenir de l’intégralité du programme proposé, mais Jean Frenette avait pensé le spectacle en deux parties, en «?panachant » intervenants français et nord-américains. Dans la délégation française figurait mon ami Christian Tissier, aux démonstrations d’aïkido toujours impeccables. Notre hôte était un peu la star de la soirée. Quant à nous, nous avons présenté la prestation qui était celle produite quelques mois auparavant dans l’enceinte de Bercy. Une petite entorse de la cheville en tout début de démo a ajouté une pression imprévue et c’est en serrant les dents dix minutes durant que j’ai pu assurer le spectacle.

La contrepartie fut une terrible boiterie pendant plusieurs jours et la conjugaison de cette blessure avec les trottoirs enneigés a donné à ce dimanche des allures de chemin de croix. Quatre jours éprouvants mais enthousiasmants, tout comme la qualité des souvenirs qui me reviennent vingt années plus tard.

La semaine prochaine, nous continuerons à « disséquer » nos 16 techniques.