Ceinture noire, côté prof

Avec Florent Dumuret et Julien Fernandes, le club compte deux nouvelles ceintures noires depuis le week-end dernier. Cela porte à sept le nombre de nouveaux promus à ce grade pour cette saison, plus un 2e dan. À plusieurs reprises je me suis exprimé sur cette ceinture noire qui reste emblématique. En complément des articles précédents, j’aimerais poursuivre sur le sujet, mais en l’évoquant cette fois, côté professeur. Dans un premier temps, il y a de la fierté. En toute objectivité, qui pourrait affirmer le contraire ? Ensuite et surtout il y a ce sentiment du devoir accompli et de l’objectif atteint. Le sentiment du devoir accompli me semble très important, même si la réflexion peut paraître banale, il s’agit simplement d’un travail, dans le meilleur sens du terme, qui a manifestement été fait correctement. Ce n’est pas le professeur qui est sur le tatami le jour de l’examen, mais il y est un peu pour quelque chose quant à la qualité, ou pas, de la prestation. Pour ce qui est de l’objectif atteint, cela va de pair. Participer à la réalisation d’une quête apporte une immense satisfaction. Pouvoir former quelqu’un et lui faire acquérir ce qui représente quelque chose de très important, apporte une grande satisfaction. Et puis cela prouve une utilité. D’autant que ? et ceux qui me connaisse un peu ne seront pas surpris par ce trait d’ironie ? pour certains, ce n’était pas gagné d’avance ! Je crois d’ailleurs – et sans aucune malice – que je peux l’affirmer : le plaisir est d’autant plus important dans ce cas de figure. Encore toutes mes félicitations à l’ensemble des promus de cette saison. Et je souhaite à tous les élèves qui n’ont pas encore atteint cette distinction de connaître un jour le plaisir que son accession procure.

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L’arme fatale

L’arme fatale…
… ou dissection de l’étranglement.
Vous devez être nombreux à vous souvenir de la fin du premier opus de L’Arme fatale. A cette occasion,  Mel Gibson terrasse son ultime adversaire à l’aide d’un superbe sankaku-jime. Superbe au niveau de l’efficacité, moins sur le plan de la pureté technique. Il s’agissait davantage d’une forme hybride, mi-étranglement, mi-clef de cou. Peu importe, cela entraîne l’élimination de l’adversaire. Certaines des techniques qui composent l’arsenal de notre discipline sont d’une dangerosité extrême. Toutes sont efficaces, mais force est d’admettre qu’une clef au bras, même portée sans aucune maîtrise, n’aura pas les mêmes conséquences dévastatrices qu’un étranglement. Non contrôlé, il est forcément fatal. A moins de faire preuve d’une parfaite connaissance des techniques de réanimation. L’efficacité pure des strangulations n’est pas leur seul atout. Il faut aussi compter sur l’aspect psychologique. D’abord pour celui qui subit et notamment le débutant, rien qu’à l’évocation du nom, cela déclenche chez lui une certaine angoisse. Il n’est qu’à observer les regards dans lesquels passent des lueurs d’effroi lorsque pour la première fois ils entendent prononcer le mot sur le tatami. Ensuite, pour celui qui porte la technique. En l’occurrence, chez les pratiquant qui s’adonnent au randori (combat d’entraînement). Administrer un étranglement à son adversaire est psychologiquement très puissant. Il est bien souvent intéressant de constater qu’apparaît sur le visage de la personne qui vient de conclure par une telle technique, un faciès différent de celui qui aura dominé par une clef ou une immobilisation. Il y a là une réelle impression de maîtrise. Même s’il n’est pas dans nos habitudes de tirer quelque gloriole que ce soit de la domination d’un être sur un autre, si cen’est le plaisir de constater les progrès réalisés. Mais c’est ainsi, certaines techniques, lors de leur application, génèrent un véritable enthousiasme interne qui est décelable sur qui ne maîtrise pas totalement ses émotions ! 
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Tenue de ville, ou pas ?

Pour cause de 1er mai, la parution de l’article hebdomadaire est avancée.
Tenue de ville ou pas ?
Ce sera la question du prochain sondage. Depuis pas mal de temps déjà elle fait débat. Il y a ceux qui pensent que dans la mesure où l’on pratique de la self-défense, la tenue de ville est de rigueur. Et il y a ceux qui pensent le contraire.
Avantages et inconvénients de la tenue dite « de ville ».
Le premier avantage peut résider dans l’aspect purement matériel, puisqu’il n’y a pas d’investissement. Un vieux jean et un tee-shirt feront l’affaire. Ensuite, on pourra travailler les techniques et les automatismes dans une tenue proche de celle du quotidien. Enfin, pour les réfracteurs à un habit identique qui, selon eux, pourrait déjà révéler une forme d’embrigadement, c’est la liberté totale.
Les inconvénients existent. Le premier d’entre d’eux s’appelle l’hygiène. Transpirer dans un pantalon de ville n’est ni très sain, ni très confortable. Ensuite, on n’est jamais vraiment en tenue de ville, tout du moins dans celle de tous les jours. À moins de travailler avec des chaussures — ce qui n’est pas pratique et plutôt dangereux — et sans oublier les vêtements qui, pour des raisons de cohérence, doivent varier au fil des saisons. Manteau, imperméable pour l’automne et l’hiver, tenues très légères pour le printemps et l’été. De quoi sacrifier une bonne partie de sa garde-robe. On ne peut ignorer que les vêtements seront soumis à rude épreuve pendant toute la durée des cours.
Il existe aussi la solution « médiane », celle qui consiste à travailler en survêtement. Elle s’adresse à ceux qui souhaitent, à juste titre, un certain confort pour transpirer sainement, mais qui refusent ce qu’ils assimilent à des contraintes, à savoir la tenue, le salut et les grades. Tenue de ville ou jogging, ce sont les habits de ceux dont l’intérêt est essentiellement utilitaire.
Maintenant, il faut bien admettre que les adeptes du kimono (on doit dire judogi, ou keikogi, mais il faut reconnaître que l’appellation kimono est pratique et tout le monde sait de quoi on parle) sont quand même nombreux et ils ont de solides arguments.
En premier, un vêtement conçu pour être confortable et qui pourra absorber des hectolitres de sueur ; une tenue pratique, commode ! Une uniformité considérée comme une unité sociale. On ne viendra pas frimer sur les tatamis avec le dernier kimono à la mode, ça n’existe pas. Et puis qui dit kimono dit grades. Pour certains, il s’agit de récompenses qui sont autant d’encouragements, donc de motifs de régularité. Enfin, il ne faut pas oublier que l’efficacité passe par de nombreuses répétitions et que d’une certaine façon, ce fameux kimono est étudié pour !
Il s’agit d’un vrai débat dans lequel, par définition, chacun peut donner son sentiment. Cela peut être fait sur le blog ou sur Facebook.
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Le salut

Le salut est avant tout un signe de politesse et de respect et de fait une tradition qui ne doit pas être sacrifiée. Il est aussi un moment de brève et intense concentration  avant une démonstration, une répétition ou un combat. Et puis, un temps de courte réflexion dans l’instant qui suit ces exercices.
Dans les arts martiaux japonais, le salut est emprunté aux coutumes du pays. C’était tout simplement dans le quotidien la façon de se dire bonjour. Soit dit en passant, c’était aussi un moyen de limiter la prolifération de certaines maladies transmissibles. Parions qu’il y avait moins de gastros  dans le Japon médiéval.
Nous utilisons le salut principalement de deux façons. Debout ou à genoux. Logiquement, avant et après avoir effectué un travail debout, on salue debout ;  il en est de même pour le travail au sol. Dans certains katas ce rite se pratique à genoux (Kime-no-kata et katame-no-kata) et debout pour les autres. Au début et à la fin d’un cours il s’exécute  en principe en position agenouillée, mais rien ne s’oppose à ce qu’il soit réalisé debout. La position des élèves les plus haut gradés est toujours sur la droite. C’est l’inverse qui doit être respecté pour les professeurs.
S’il est incontournable, il doit se faire en respectant une bonne attitude. Il ne doit pas être bâclé. Tout d’abord, les protagonistes adoptent une tenue correcte, même après un combat. On prend le temps de se rhabiller, on ne salue pas débraillé. D’autre part, il ne s’agit aucunement de se satisfaire d’un vague mouvement de tête. On prend son temps pour incliner le buste vers l’avant, les mains glissant le long des cuisses en position debout et elles seront posées sur le sol dans la position agenouillée.     
Entre élèves et après un travail ou un randori, il se suffit à lui-même. D’autres marques, si sympathiques soient-elles ne sont pas indispensables !
Il est de coutume également de pratiquer le salut en entrant dans le dojo. Il est vrai que cette tradition se perd, elle est remplacée par un seul  salut, celui que l’on exécute  avant de monter sur le tatami. Mais l’un n’empêche pas l’autre. 
Cet article permet aussi de rappeler que si certains rituels  ne sont pas respectés dans nos disciplines à traditions, où le seront-ils ?
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Les méthodes d’entraînement

Vendredi prochain, le thème sera consacré aux méthodes d’entraînement. Si j’insiste sur ce sujet, c’est que j’y attache une importance toute particulière. Il s’agit d’exercices de perfectionnement sur des techniques ou des groupes de techniques. Ils permettent de mettre l’accent sur telle ou telle phase ou détail. Parmi les plus connues, il y a les randoris, mais ce ne sont pas les seules, loin de là. Ces exercices peuvent être propres à la rapidité, à la précision, au renforcement musculaire, à l’endurance, à la résistance, etc. Le tout ayant comme but ultime de se perfectionner globalement mais en insistant ponctuellement et précisément sur un aspect bien particulier. Bien souvent, il s’agit de nombreuses répétitions qui peuvent sembler fastidieuses aux néophytes, mais sans négliger  un certain plaisir que l’on retire de ces exercices, il y aura celui de savoir qu’il s’agit d’un véritable investissement. Et puis il existera surtout, à terme, la satisfaction de constater la réalisation inévitable de progrès et de fait, l’acquisition d’une incontestable efficacité, grâce justement à ces fameuses méthodes d’entraînement.
Vendredi 27 de 19 h 00 à 20 h 15, à partir de la ceinture orange. Il sera possible de faire valider l’U.V. 5 pour les personnes concernées. Nous consacrerons un tiers du temps au perfectionnement des coups, le deuxième au travail au sol et le dernier aux projections.

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La maîtrise

Maîtriser un sujet dans le sens le plus large du terme, c’est vers cet objectif que nous tendons tous. Maîtriser un art martial, c’est pouvoir exécuter ses différentes techniques, connaître ses principes et son histoire. Une bonne maîtrise technique sera déjà une grande satisfaction, maîtriser parfaitement relèvera peut-être du domaine de la prétention.
Maîtriser une technique, c’est pouvoir l’appliquer correctement sur un partenaire, mais aussi et surtout sur celui qui devient un adversaire le temps d’un combat d’entraînement, ou bien en compétition pour les sports de combat ou encore (en espérant que cela ne se présente jamais) en combat de rue, lors d’une agression.
Maîtriser une technique se vérifiera aussi dans la capacité du pratiquant à la contrôler lors de son application et être ainsi en mesure de la graduer, à l’entraînement en tout cas. Si l’élève n’est pas en capacité de le faire, c’est qu’il ne maîtrise pas totalement son sujet. Si tel est le cas, c’est le constat d’un certain manque d’efficacité. Et puis, travailler et répéter les techniques sans les contrôler est tout bonnement impensable. C’est aussi à cela que l’on reconnaît le véritable pratiquant, c’est lorsqu’il est « maître » de ses gestes, donc de ses actions.
A l’évidence, cela peut se transposer plus largement dans la vie en général. Contrôler ses pulsions, donc ses actes, ses actions et ses réactions. C’est en ce sens que la pratique d’un véritable art martial prend toute sa valeur. Apporter une amélioration dans la qualité de ses gestes techniques, sur le plan physique mais aussi pouvoir participer, par son comportement, à une amélioration de la vie en sociètè, tout simplement.

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Ju-jitsu et éducation

A notre époque,  tout le monde est convaincu de la nécessité de pratiquer une activité physique. L’offre est vaste : salles de fitness, sports collectifs, jogging en solitaire, etc. et bien sûr arts martiaux. Il est encore temps pour se décider et le dernier article publié sur ce blog en faisait état.
Un fois inscrit dans un dojo (qui se respecte), la façon dont on devra se comporter sera peut-être différente de celle que l’on pourra trouver dans d’autres lieux où les règles comportementales sont moins rigoureuses. Mais n’est-ce  pas ce comportement que certains dojos ont réussi à conserver ? s’érigeant ainsi en dernier rempart d’une société qui aurait perdu ses repères ? qui devraient être la  norme. Pourquoi ne trouverions-nous pas dans tous les sports les mêmes outils qui participent à une bonne éducation. Les arts martiaux bénéficient, à juste titre, d’une solide réputation concernant ce secteur, mais il devrait en être de même  dans toute activité physique et dans bon nombre de structures. Notamment dans la première d’entres elles, à savoir la famille. Le problème est que bien souvent cette  dernière est parfois fissurée et dépassée. Alors on se reporte sur l’école et les activités extrascolaires.  Que nous participions, nous aussi, éducateurs sportifs, à parfaire l’éducation dans un concept général semble  évident, mais il faut veiller à ce que l’école et/ou le club d’arts martiaux ne se voient pas confier une responsabilité qui dépasserait le cadre de leurs compétences et surtout celui  de leur mission.
Quant au comportement qui doit être celui d’un pratiquant d’arts martiaux au sein du dojo, en ce début de saison il n’est  pas inutile d’en rappeler l’essentiel.
Tout d’abord, prendre soin de respecter la ponctualité, les arrivées tardives perturbent  les débuts de séances. Et puis un cours est un ensemble et ne s’inscrit pas dans une sorte de self-service permanent. Sans être dans un lieu sacré, il faudra éviter les exclamations trop importantes, dans un dojo il est indispensable de se concentrer afin d’apprendre et de contrôler ses gestes, ne serait-ce que pour éviter les accidents. Les techniques sont, à la base, faites pour mettre hors d’état de nuire un adversaire. Cet aspect ne doit pas être négligé. Ensuite, il y a le respect du lieu et normalement, le salut en entrant dans le dojo est de rigueur. Tout comme celui du début et de fin de cours, qui représente un signe de politesse réciproque entre les élèves et le professeur. Pareil à chaque changement de partenaire, qui plus est : dans une « tenue correcte ». En clair, on prend soin de ne pas saluer débraillé. Puis vient le problème oh combien délicat de l’hygiène. Pour certains cela va de soi et cela va sans dire, pour d’autre cela va mieux en le disant. Les corps et les kimonos doivent être propres, les ongles coupés courts. Tout comme sera banni le fait de marcher pieds nus en dehors du tatami. Enfin, et cela touche directement l’enseignement, la régularité dans la pratique assurera les progrès.
Bonne saison 2013/2014 et vive le ju-jitsu.
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Le marronier de septembre

Une « mini-rentrée » le 20 août, puis la vraie le 2 septembre. Certains savent déjà ce qu’ils feront comme activité durant la saison à venir. Soit parce qu’aucune hésitation ne leur effleure l’esprit : ils continueront et persévéreront dans la discipline commencée la saison passée ou il y a plusieurs années. Soit parce que la décision a déjà été prise avant les vacances.
Mais, pour beaucoup, ce n’est pas encore le cas et dans le but de leur prodiguer quelques conseils, je peux leur apporter ma modeste contribution.
Pour les personnes qui habitent l’Île-de-France, il est vrai que je serai naturellement enclin à leur proposer de venir chez nous en ventant, à juste titre, les mérites d’une discipline complète. Mais, de toutes les façons, notre dojo ne peut accueillir tous les pratiquants d’arts martiaux franciliens et puis on ne peut pas satisfaire tout le monde. Enfin, la neutralité et l’objectivité ne sont  pas des valeurs superflues.
Je sais qu’en terme journalistique, cet article  s’appelle un « marronnier », c’est-à-dire un sujet qui revient chaque année à la même époque sur le même thème. Pour les anciens, l’aspect redondant pourra être lassant, mais pensons aux futurs pratiquants.
Plus que le choix d’une discipline, ce qui compte, c’est le choix d’un professeur, d’une pédagogie, d’un club et d’un état d’esprit.
Les disciplines ne sont pas aussi éloignées les unes des autres sur le plan technique, c’est davantage ce que l’enseignant va en faire qui sera important. Il faut se méfier de ceux qui prétendent enseigner la meilleure discipline, surtout s’ils l’enseignent mal.
Les phénomènes de mode vont conduire vers tel ou tel art qui bénéficie d’un phénomène d’entraînement médiatique (un peu comme si on venait de découvrir l’eau tiède) et bien souvent le néophyte se laissera influencer par cette couverture.
Ce qui est certain, c’est qu’il faut se fier à sa première impression et pour cela ne pas hésiter à demander à faire un essai, et en cas de refus (méfiance), au moins assister à une séance. Même si on ne se sent pas apte à porter un jugement sur le plan technique, l’ambiance générale qui se dégagera du cours sera une indication précieuse. Plus précisément regarder le comportement des anciens entre eux, mais surtout vis-à-vis des novices. Constater si la condescendance est plus forte que l’entraide. Regarder si la tranche d’âge à laquelle ont appartient est représentée. En clair : est-ce pour tous ou bien réservé à une élite ? Etudier le comportement durant ce que l’on appelle les « randoris » (les combats d’entraînement) et se demander si l’on est en osmose avec. Est-ce plus une impression de violence gratuite qui suinte que des exercices ou la maîtrise sera incontournable. Le ressenti à l’issue de la première séance est assez révélateur.
Et puis, il y a des éléments purement pratiques, tels que la proximité, l’accessibilité, les horaires adaptés à son emploi du temps, etc. Ils influenceront notre choix.
Enfin, n’oublions pas la motivation première, celle-ci doit évidemment être prise en compte : compétition ou pas, self-défense ou entretien physique, etc. Il est vrai que certaines disciplines sont plus spécialisées dans tel ou tel domaine. Mais il faut être objectif et réaliste, la compétition dans un sport de combat n’est pas forcément accessible à tous. Quant à l’aspect utilitaire, il n’est pas superflu de rappeler que l’efficacité vient avec le temps et qu’il n’existe pas de formule magique du genre « j’apprends à me défendre en 10 leçons », même s’il est vrai que chaque séance apporte un « capital-défense » qui peut s’avérer opérationnel immédiatement. Cet aspect est important, mais il y a aussi beaucoup d’autres facettes passionnantes à découvrir dans les arts martiaux.
Maintenant, il faut savoir que bien souvent, c’est sur la recommandation d’un ami qu’un grand nombre de nouveaux adhérents franchissent la porte d’un dojo. Rien n’empêche de constater par l’intermédiaire d’une séance d’essai que l’on est bien sur la même longueur d’ondes que notre ami !
Et puis se souvenir avant toute chose que l’essentiel s’inscrit dans la durée et qu’à ce titre, une pratique « très engagée » laissera fatalement des séquelles sur le long terme !
Pour résumer : se fier à notre première impression, discuter avec les personnes qui fréquentent l’établissement, puis avec le professeur pour constater, ou pas, que nos attentes sont en phase avec son projet pédagogique.
Je souhaite à toutes et à tous une excellente saison 2013/2014.

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Amitiés sincères

Quarante années nous séparent de cette photo. J’ai déjà eu l’occasion de publier un article sur le bataillon de Joinville d’où elle est issue. C’était le 24 novembre 2012.Ce nouveau billet se veut quelque peu complémentaire.

Bien que n’étant pas militariste dans l’âme, je conserve un bon souvenir de cette année. Il faut avouer que le treillis n’était pas utilisé outrageusement, les tenues de base étant davantage le survêtement et le judogi. Le dojo était plus fréquenté que le champ de tir et les randoris plus courants que le parcours du combattant. Et puis il y avait l’insouciance des vingt ans !

Une expérience irremplaçable sur le plan des progrès réalisés douze mois durant à laquelle s’ajoute l’intérêt de l’apprentissage de la vie en société avec les bons et les mauvais côtés ; les relations humaines ne sont pas exsangues de difficultés et cette expérience nous l’apprenait et nous préparait pour la suite…Est- ce mieux ou moins bien que ce « service militaire » appelé ensuite « service national » ait disparu : vaste débat.

Personnellement, il y a le souvenir que m’ont laissé les personnes avec qui des affinités s’étaient révélées. De solides amitiés pouvaient naître durant cette période. Dernièrement, j’ai eu le plaisir de renouer le contact avec Daniel Garcia. Sur la photo, c’est le moustachu en bas et à droite. Nous avions été incorporés en même temps et je crois que, douze mois durant, il n’y eut de problème entre nous. Une forte complicité nous liait, Malheureusement, lui à Limoges et moi à Paris, l’éloignement a été fatal à la poursuite d’une relation amicale qui d’emblée s’était imposée. Pourquoi : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Sans céder à la facilité, cette célèbre citation de Montaigne à propos de La Boétie sera la raison évidente qui me vient à l’esprit, quant à cette entente. Certes, il aimait et chantait Brel, mais ce ne devait pas être la seule. D’autres points communs existaient – en plus de notre passion commune pour notre art. À moins que bien au contraire, nos qualités ainsi que nos défauts aient été le ciment de cette complémentarité.

Bref, je suis très heureux d’avoir repris contact, il n’a pas fait des arts martiaux sa profession, mais sans doute reste-t-il un combattant valeureux et redoutable. Comme il m’a confié que l’heure de la retraite approchait, il aura fatalement du temps de libre pour venir à Paris et pourquoi ne pas nous rendre une visite au dojo. Après tout, ce sera un jeune retraité. Ce serait un immense plaisir que de l’accueillir. Quant à moi, le premier qui me trouve aura gagné…toute ma considération !

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Ju-jitsu et plaisir

La dernière phrase du précédent billet publié sur ce blog faisait état de la simple joie que peut apporter la pratique. Sans contestation, les arts martiaux sont accompagnés d’une certaine rigueur si l’on souhaite évoluer dans de bonnes conditions, mais l’humeur estivale est propice à rappeler que notre passion s’inscrit aussi dans le domaine des «?loisirs?». Nous ne foulons pas les tatamis uniquement obsédés par des challenges et pour se faire mal. «?Le bonheur n’est pas au bout du chemin, mais c’est le chemin.?» Cette belle phrase ? qui n’est pas de moi ? peut s’adapter aux heures consacrées aux entraînements.

A l’évidence, les différentes étapes qui jalonnent notre  parcours, les grades par exemple, sont des instants de forte émotion, mais le simple temps passé dans le dojo doit être un moment heureux. Certes des efforts existent, mais ne seront-ils pas récompensés par la satisfaction de se prouver que nous sommes capables de nous surpasser et de constater la réalisation de progrès. Lorsqu’une technique nous paraissait inaccessible, la satisfaction est immense le jour où nous l’avons assimilée.

On trouvera le plaisir de s’instruire, de réfléchir, de progresser, de peaufiner, d’échanger, de s’affronter en y incluant la notion de jeux (très importante dans le cadre d’une pratique où toute violence doit être bannie). Par exemple, certains établissent un parallèle entre le travail au sol et le jeu d’échec. Sans condescendance aucune vis-à-vis d’un partenaire inférieur, le petit jeu du «?chat et de la souris?» est un moment où nous ne boudons pas notre plaisir (à charge de revanche), et puis le bien-être ressenti après une inévitable transpiration suite à un randori, par exemple, est tout simplement une sensation irremplaçable. Seuls les initiés savent de quoi il s’agit.

Après les vacances, il y aura le plaisir de préparer son sac, avec une tenue toute propre (du moins, je l’espère et qui d’ailleurs ne devra pas l’être uniquement ce jour-là), de reprendre le chemin du dojo et de retrouver ses partenaires. Certes, il y aura les courbatures le lendemain pour cause de reprise, mais ce sera le lendemain.

Alors, au plaisir de se retrouver.

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