Trois principes

Avec le ju-jitsu, nous avons la chance de posséder une discipline très complète sur le plan technique, mais sa grande richesse se situe dans les principes qui la régissent. Appliquer correctement et donc efficacement ces principes de base nécessite leur parfaite compréhension. S’agissant de mécanismes très naturels, il n’existe pas d’immenses difficultés à cela. Celui  de la non-opposition ou de non-résistance est le premier d’entre eux. S’opposer ou résister à une force supérieure à la sienne est stupide et ne peut conduire qu’à la défaite. Par exemple, effectuer juste un pas de côté permettra de sortir de l’axe de l’attaque et la conduira dans le vide. Le deuxième consiste à utiliser la force de l’adversaire. Cela s’appelle l’addition de forces. Un peu plus compliqué à réaliser, mais d’une efficacité sans contestation. Imaginons que vous soyez en possession d’une puissance de 30 et que votre agresseur représente 70, et bien, lorsqu’il vous pousse et que simultanément vous le tirez, nous arrivons à un total de 100 dans la même direction. Les techniques de sutémis (sacrifices) en sont les parfaites illustrations. Ensuite, il y a le principe « action-réaction ». Faire réagir un adversaire (ou un partenaire, à l’entraînement) en l’amenant à la faute. Exemple, si je pousse quelqu’un, il y a fort à parier qu’il réagisse en me repoussant. L’essentiel étant de ne pas se mettre soi-même en déséquilibre en voulant créer la réaction. Cela doit être très subtil ! D’autres principes existent, mais ceux décrits plus haut sont les trois plus importants. Ils permettent d’obtenir le déséquilibre indispensable à la parfaite exécution d’une riposte. Il va sans dire que l’on ne peut pas se passer de  rapidité de réaction et d’exécution. Il faut noter que dans le domaine du travail au sol, ces principes existent également, peut-être de façon moins flagrante. Par contre dans ce secteur, la rapidité s’avère moins indispensable. 
Enfin, ces préceptes  relèvent de l’intelligence et du bon sens, ils peuvent s’appliquer aussi dans les actes du quotidien. Ils participent à l’élaboration de ce que l’on appele « une école de vie ». 
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Bercy

img072Samedi et dimanche derniers avait lieu le tournoi de Paris de judo (le Roland-Garros de la discipline) et le week-end prochain, le magazine Karaté bushido proposera la version 2014 du Festival des arts martiaux. Ces événements ont en commun les disciplines de combat, mais il existe un autre point qui les rassemble ; tous les deux se déroulent à Bercy. Cette salle, dont la capitale peut être fière, fête ses trente ans. Pour l’occasion, le Palais omnisport de Paris-Bercy, son premier nom, va s’offrir un lifting. Ainsi, il sera fermé d’abord six mois cette année, il rouvrira en octobre pour le tennis et quelques autres rendez-vous, puis à nouveau une fermeture durant quelques mois,  pour ouvrir ?  tout beau tout neuf et encore plus vaste    ? courant 2015. C’est la raison pour laquelle le Festival des arts martiaux a été avancé au mois de février,  alors qu’il se tient traditionnellement en avril.
Tout le monde s’est habitué à cet endroit, mais il faut savoir qu’à son ouverture en 1984, il s’agissait d’un événement exceptionnel. La capitale française s’offrait la plus grande salle couverte de la planète.
À l’origine, il s’agissait essentiellement de proposer un palais des sports qui devait accueillir les manifestations sportives, mais très vite il est également devenu une salle de spectacle et de concert.
En 1984, chaque discipline sportive, par l’intermédiaire de sa fédération, s’est vu proposer une « soirée inauguration ». Pour la première fois, les principales fédérations d’arts martiaux s’étaient entendues pour offrir au public un spectacle commun. La FFJDA (judo – ju-jitsu), la FFKAM (karaté) et les deux fédérations d’aïkido. En additionnant les disciplines principales avec les affinitaires, cela suffisait largement à la composition d’un solide plateau.
J’ai eu le plaisir et l’honneur d’en être et j’ai eu le privilège de clôturer la soirée.
Nous étions, loin, mais très loin des spectacles proposés actuellement. Notamment en ce qui concerne la mise en scène. Pourrions-nous imaginer, à l’heure actuelle, trois heures et demie de démonstrations sans la moindre note de musique ni d’effets de lumière ? C’était pourtant le cas en ce soir d’avril 1984.
Il est bien dommage que l’expérience de l’association des trois fédérations ne se soit limitée qu’à une seule soirée. Mais c’est un autre débat que celui du rôle exact de ces institutions.
Le sujet du jour étant Bercy, il faut savoir qu’à partir de 1986, ce sont des initiatives privées qui ont pris en charge l’organisation du festival annuel. Tout d’abord la revue Bushido en 1986, 1987 et 1988. En 1989, le magazine Karaté rachetait son concurrent, devenait Karaté Bushido et prenait la main sur une organisation qui allait devenir la référence mondiale en la matière.
Le spectacle a évolué et chaque année les organisateurs essaient de faire preuve d’originalité. Je ne sais pas exactement combien de disciplines ont été présentées depuis la création, mais vraisemblablement bien davantage que nous aurions pu l’imaginer. Il faut avouer aussi que parfois, certaines détonnaient et étonnaient par leur originalité.
Il n’est pas aisé de trouver le juste milieu pour présenter une démonstration qui se doit de rassembler trois critères : d’abord respecter l’esprit et la forme de la discipline, ensuite, être « attractif » pour le néophyte et enfin, ne pas tomber dans un numéro ou seul le spectaculaire primera. 
À titre personnel, j’y ai participé à douze reprises, avec à chaque fois la même envie de démontrer notre ju-jitsu du mieux que je le pouvais. Et aussi avec un trac identique, tout du moins avant le spectacle. J’ai effectué bon nombre de démonstrations dans diverses salles en France ainsi qu’à l’étranger, et je peux attester que Bercy est incontestablement la plus impressionnante lorsque l’on se retrouve au milieu, sous les projecteurs. Mais, de fait,  que de moments exaltants, de souvenirs excellents et irremplaçables qui ne quitteront jamais mon esprit !
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Ju-jitsu au féminin

À  l’occasion du dernier sondage, vous avez été une grande majorité à déclarer que des cours exclusivement féminins n’étaient pas une nécessité. Il serait intéressant de connaître le résultat issu d’un vote 100 % féminin.
À titre personnel, je n’ai pas d’avis formel. Je pense qu’il existe du pour et du contre. Sur ce blog, le sujet a déjà été évoqué mais rien n’empêche de prolonger le débat.
Côté pour : la simple perspective de se retrouver seule au milieu d’un bataillon masculin peut terroriser une novice. Puis, un cours exclusivement féminin, c’est l’assurance de se retrouver entre gabarits approchants. Ensuite, il existe des techniques qui réclament une certaine « proximité », il est peut-être plus facile de les travailler entre personnes du même sexe. Enfin, à l’occasion de ces entraînements, le travail pourra être plus particulièrement axé à la fois sur des agressions plus spécifiquement « réservées » aux femmes ainsi que sur des ripostes plus adaptées en fonction de qualités morphologiques particulières.
Côté contre : on peut reprocher une certaine forme de sexisme. Pourquoi les femmes ne seraient-elles pas capables de suivre un cours mixte ? (Existe-il des cours réservés aux hommes ?) Donc, est-il nécessaire de faire des clans aux airs de ghettos. Enfin, statiquement il existe davantage de « chances » de se faire agresser par un homme. Donc, il est utile de s’entraîner avec eux. 
La synthèse pourrait être la suivante ; il n’est pas indispensable de proposer des cours féminins dans la mesure où un nombre suffisamment important de femmes se retrouvent sur le tatami. Le problème de gabarit se règle facilement. C’est ce qui se passe chez nous, dans la plupart des cours. Et puis, quand l’organisation du club le permet, il y a une solution qui consiste à proposer régulièrement, en plus des cours mixtes,  des entraînements spéciaux qui  auront comme principal intérêt la cristallisation d’un groupe qui peut parfois, à juste titre,  se sentir minoritaire. Et ce sera effectivement l’occasion d’aborder une étude plus particulière, en fonction des critères évoqués plus haut. Avant Noël, une séance sera programmée un lundi soir au club.
Quoi qu’il en soit, l’essentiel est de proposer une formule qui motive une pratique régulière et non qui la rebute. Progressivement cela fournira l’assurance nécessaire pour pouvoir travailler indifféremment avec telle ou tel partenaire.
Si vous souhaitez réagir, vous pouvez le faire directement sur ce blog ou bien sur la page Facebook du club.
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Les méthodes d’entraînement

Vendredi prochain, le thème sera consacré aux méthodes d’entraînement. Si j’insiste sur ce sujet, c’est que j’y attache une importance toute particulière. Il s’agit d’exercices de perfectionnement sur des techniques ou des groupes de techniques. Ils permettent de mettre l’accent sur telle ou telle phase ou détail. Parmi les plus connues, il y a les randoris, mais ce ne sont pas les seules, loin de là. Ces exercices peuvent être propres à la rapidité, à la précision, au renforcement musculaire, à l’endurance, à la résistance, etc. Le tout ayant comme but ultime de se perfectionner globalement mais en insistant ponctuellement et précisément sur un aspect bien particulier. Bien souvent, il s’agit de nombreuses répétitions qui peuvent sembler fastidieuses aux néophytes, mais sans négliger  un certain plaisir que l’on retire de ces exercices, il y aura celui de savoir qu’il s’agit d’un véritable investissement. Et puis il existera surtout, à terme, la satisfaction de constater la réalisation inévitable de progrès et de fait, l’acquisition d’une incontestable efficacité, grâce justement à ces fameuses méthodes d’entraînement.
Vendredi 27 de 19 h 00 à 20 h 15, à partir de la ceinture orange. Il sera possible de faire valider l’U.V. 5 pour les personnes concernées. Nous consacrerons un tiers du temps au perfectionnement des coups, le deuxième au travail au sol et le dernier aux projections.

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La maîtrise

Maîtriser un sujet dans le sens le plus large du terme, c’est vers cet objectif que nous tendons tous. Maîtriser un art martial, c’est pouvoir exécuter ses différentes techniques, connaître ses principes et son histoire. Une bonne maîtrise technique sera déjà une grande satisfaction, maîtriser parfaitement relèvera peut-être du domaine de la prétention.
Maîtriser une technique, c’est pouvoir l’appliquer correctement sur un partenaire, mais aussi et surtout sur celui qui devient un adversaire le temps d’un combat d’entraînement, ou bien en compétition pour les sports de combat ou encore (en espérant que cela ne se présente jamais) en combat de rue, lors d’une agression.
Maîtriser une technique se vérifiera aussi dans la capacité du pratiquant à la contrôler lors de son application et être ainsi en mesure de la graduer, à l’entraînement en tout cas. Si l’élève n’est pas en capacité de le faire, c’est qu’il ne maîtrise pas totalement son sujet. Si tel est le cas, c’est le constat d’un certain manque d’efficacité. Et puis, travailler et répéter les techniques sans les contrôler est tout bonnement impensable. C’est aussi à cela que l’on reconnaît le véritable pratiquant, c’est lorsqu’il est « maître » de ses gestes, donc de ses actions.
A l’évidence, cela peut se transposer plus largement dans la vie en général. Contrôler ses pulsions, donc ses actes, ses actions et ses réactions. C’est en ce sens que la pratique d’un véritable art martial prend toute sa valeur. Apporter une amélioration dans la qualité de ses gestes techniques, sur le plan physique mais aussi pouvoir participer, par son comportement, à une amélioration de la vie en sociètè, tout simplement.

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Ju-jitsu et éducation

A notre époque,  tout le monde est convaincu de la nécessité de pratiquer une activité physique. L’offre est vaste : salles de fitness, sports collectifs, jogging en solitaire, etc. et bien sûr arts martiaux. Il est encore temps pour se décider et le dernier article publié sur ce blog en faisait état.
Un fois inscrit dans un dojo (qui se respecte), la façon dont on devra se comporter sera peut-être différente de celle que l’on pourra trouver dans d’autres lieux où les règles comportementales sont moins rigoureuses. Mais n’est-ce  pas ce comportement que certains dojos ont réussi à conserver ? s’érigeant ainsi en dernier rempart d’une société qui aurait perdu ses repères ? qui devraient être la  norme. Pourquoi ne trouverions-nous pas dans tous les sports les mêmes outils qui participent à une bonne éducation. Les arts martiaux bénéficient, à juste titre, d’une solide réputation concernant ce secteur, mais il devrait en être de même  dans toute activité physique et dans bon nombre de structures. Notamment dans la première d’entres elles, à savoir la famille. Le problème est que bien souvent cette  dernière est parfois fissurée et dépassée. Alors on se reporte sur l’école et les activités extrascolaires.  Que nous participions, nous aussi, éducateurs sportifs, à parfaire l’éducation dans un concept général semble  évident, mais il faut veiller à ce que l’école et/ou le club d’arts martiaux ne se voient pas confier une responsabilité qui dépasserait le cadre de leurs compétences et surtout celui  de leur mission.
Quant au comportement qui doit être celui d’un pratiquant d’arts martiaux au sein du dojo, en ce début de saison il n’est  pas inutile d’en rappeler l’essentiel.
Tout d’abord, prendre soin de respecter la ponctualité, les arrivées tardives perturbent  les débuts de séances. Et puis un cours est un ensemble et ne s’inscrit pas dans une sorte de self-service permanent. Sans être dans un lieu sacré, il faudra éviter les exclamations trop importantes, dans un dojo il est indispensable de se concentrer afin d’apprendre et de contrôler ses gestes, ne serait-ce que pour éviter les accidents. Les techniques sont, à la base, faites pour mettre hors d’état de nuire un adversaire. Cet aspect ne doit pas être négligé. Ensuite, il y a le respect du lieu et normalement, le salut en entrant dans le dojo est de rigueur. Tout comme celui du début et de fin de cours, qui représente un signe de politesse réciproque entre les élèves et le professeur. Pareil à chaque changement de partenaire, qui plus est : dans une « tenue correcte ». En clair, on prend soin de ne pas saluer débraillé. Puis vient le problème oh combien délicat de l’hygiène. Pour certains cela va de soi et cela va sans dire, pour d’autre cela va mieux en le disant. Les corps et les kimonos doivent être propres, les ongles coupés courts. Tout comme sera banni le fait de marcher pieds nus en dehors du tatami. Enfin, et cela touche directement l’enseignement, la régularité dans la pratique assurera les progrès.
Bonne saison 2013/2014 et vive le ju-jitsu.
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Le marronier de septembre

Une « mini-rentrée » le 20 août, puis la vraie le 2 septembre. Certains savent déjà ce qu’ils feront comme activité durant la saison à venir. Soit parce qu’aucune hésitation ne leur effleure l’esprit : ils continueront et persévéreront dans la discipline commencée la saison passée ou il y a plusieurs années. Soit parce que la décision a déjà été prise avant les vacances.
Mais, pour beaucoup, ce n’est pas encore le cas et dans le but de leur prodiguer quelques conseils, je peux leur apporter ma modeste contribution.
Pour les personnes qui habitent l’Île-de-France, il est vrai que je serai naturellement enclin à leur proposer de venir chez nous en ventant, à juste titre, les mérites d’une discipline complète. Mais, de toutes les façons, notre dojo ne peut accueillir tous les pratiquants d’arts martiaux franciliens et puis on ne peut pas satisfaire tout le monde. Enfin, la neutralité et l’objectivité ne sont  pas des valeurs superflues.
Je sais qu’en terme journalistique, cet article  s’appelle un « marronnier », c’est-à-dire un sujet qui revient chaque année à la même époque sur le même thème. Pour les anciens, l’aspect redondant pourra être lassant, mais pensons aux futurs pratiquants.
Plus que le choix d’une discipline, ce qui compte, c’est le choix d’un professeur, d’une pédagogie, d’un club et d’un état d’esprit.
Les disciplines ne sont pas aussi éloignées les unes des autres sur le plan technique, c’est davantage ce que l’enseignant va en faire qui sera important. Il faut se méfier de ceux qui prétendent enseigner la meilleure discipline, surtout s’ils l’enseignent mal.
Les phénomènes de mode vont conduire vers tel ou tel art qui bénéficie d’un phénomène d’entraînement médiatique (un peu comme si on venait de découvrir l’eau tiède) et bien souvent le néophyte se laissera influencer par cette couverture.
Ce qui est certain, c’est qu’il faut se fier à sa première impression et pour cela ne pas hésiter à demander à faire un essai, et en cas de refus (méfiance), au moins assister à une séance. Même si on ne se sent pas apte à porter un jugement sur le plan technique, l’ambiance générale qui se dégagera du cours sera une indication précieuse. Plus précisément regarder le comportement des anciens entre eux, mais surtout vis-à-vis des novices. Constater si la condescendance est plus forte que l’entraide. Regarder si la tranche d’âge à laquelle ont appartient est représentée. En clair : est-ce pour tous ou bien réservé à une élite ? Etudier le comportement durant ce que l’on appelle les « randoris » (les combats d’entraînement) et se demander si l’on est en osmose avec. Est-ce plus une impression de violence gratuite qui suinte que des exercices ou la maîtrise sera incontournable. Le ressenti à l’issue de la première séance est assez révélateur.
Et puis, il y a des éléments purement pratiques, tels que la proximité, l’accessibilité, les horaires adaptés à son emploi du temps, etc. Ils influenceront notre choix.
Enfin, n’oublions pas la motivation première, celle-ci doit évidemment être prise en compte : compétition ou pas, self-défense ou entretien physique, etc. Il est vrai que certaines disciplines sont plus spécialisées dans tel ou tel domaine. Mais il faut être objectif et réaliste, la compétition dans un sport de combat n’est pas forcément accessible à tous. Quant à l’aspect utilitaire, il n’est pas superflu de rappeler que l’efficacité vient avec le temps et qu’il n’existe pas de formule magique du genre « j’apprends à me défendre en 10 leçons », même s’il est vrai que chaque séance apporte un « capital-défense » qui peut s’avérer opérationnel immédiatement. Cet aspect est important, mais il y a aussi beaucoup d’autres facettes passionnantes à découvrir dans les arts martiaux.
Maintenant, il faut savoir que bien souvent, c’est sur la recommandation d’un ami qu’un grand nombre de nouveaux adhérents franchissent la porte d’un dojo. Rien n’empêche de constater par l’intermédiaire d’une séance d’essai que l’on est bien sur la même longueur d’ondes que notre ami !
Et puis se souvenir avant toute chose que l’essentiel s’inscrit dans la durée et qu’à ce titre, une pratique « très engagée » laissera fatalement des séquelles sur le long terme !
Pour résumer : se fier à notre première impression, discuter avec les personnes qui fréquentent l’établissement, puis avec le professeur pour constater, ou pas, que nos attentes sont en phase avec son projet pédagogique.
Je souhaite à toutes et à tous une excellente saison 2013/2014.

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Amitiés sincères

Quarante années nous séparent de cette photo. J’ai déjà eu l’occasion de publier un article sur le bataillon de Joinville d’où elle est issue. C’était le 24 novembre 2012.Ce nouveau billet se veut quelque peu complémentaire.

Bien que n’étant pas militariste dans l’âme, je conserve un bon souvenir de cette année. Il faut avouer que le treillis n’était pas utilisé outrageusement, les tenues de base étant davantage le survêtement et le judogi. Le dojo était plus fréquenté que le champ de tir et les randoris plus courants que le parcours du combattant. Et puis il y avait l’insouciance des vingt ans !

Une expérience irremplaçable sur le plan des progrès réalisés douze mois durant à laquelle s’ajoute l’intérêt de l’apprentissage de la vie en société avec les bons et les mauvais côtés ; les relations humaines ne sont pas exsangues de difficultés et cette expérience nous l’apprenait et nous préparait pour la suite…Est- ce mieux ou moins bien que ce « service militaire » appelé ensuite « service national » ait disparu : vaste débat.

Personnellement, il y a le souvenir que m’ont laissé les personnes avec qui des affinités s’étaient révélées. De solides amitiés pouvaient naître durant cette période. Dernièrement, j’ai eu le plaisir de renouer le contact avec Daniel Garcia. Sur la photo, c’est le moustachu en bas et à droite. Nous avions été incorporés en même temps et je crois que, douze mois durant, il n’y eut de problème entre nous. Une forte complicité nous liait, Malheureusement, lui à Limoges et moi à Paris, l’éloignement a été fatal à la poursuite d’une relation amicale qui d’emblée s’était imposée. Pourquoi : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Sans céder à la facilité, cette célèbre citation de Montaigne à propos de La Boétie sera la raison évidente qui me vient à l’esprit, quant à cette entente. Certes, il aimait et chantait Brel, mais ce ne devait pas être la seule. D’autres points communs existaient – en plus de notre passion commune pour notre art. À moins que bien au contraire, nos qualités ainsi que nos défauts aient été le ciment de cette complémentarité.

Bref, je suis très heureux d’avoir repris contact, il n’a pas fait des arts martiaux sa profession, mais sans doute reste-t-il un combattant valeureux et redoutable. Comme il m’a confié que l’heure de la retraite approchait, il aura fatalement du temps de libre pour venir à Paris et pourquoi ne pas nous rendre une visite au dojo. Après tout, ce sera un jeune retraité. Ce serait un immense plaisir que de l’accueillir. Quant à moi, le premier qui me trouve aura gagné…toute ma considération !

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Ju-jitsu et plaisir

La dernière phrase du précédent billet publié sur ce blog faisait état de la simple joie que peut apporter la pratique. Sans contestation, les arts martiaux sont accompagnés d’une certaine rigueur si l’on souhaite évoluer dans de bonnes conditions, mais l’humeur estivale est propice à rappeler que notre passion s’inscrit aussi dans le domaine des «?loisirs?». Nous ne foulons pas les tatamis uniquement obsédés par des challenges et pour se faire mal. «?Le bonheur n’est pas au bout du chemin, mais c’est le chemin.?» Cette belle phrase ? qui n’est pas de moi ? peut s’adapter aux heures consacrées aux entraînements.

A l’évidence, les différentes étapes qui jalonnent notre  parcours, les grades par exemple, sont des instants de forte émotion, mais le simple temps passé dans le dojo doit être un moment heureux. Certes des efforts existent, mais ne seront-ils pas récompensés par la satisfaction de se prouver que nous sommes capables de nous surpasser et de constater la réalisation de progrès. Lorsqu’une technique nous paraissait inaccessible, la satisfaction est immense le jour où nous l’avons assimilée.

On trouvera le plaisir de s’instruire, de réfléchir, de progresser, de peaufiner, d’échanger, de s’affronter en y incluant la notion de jeux (très importante dans le cadre d’une pratique où toute violence doit être bannie). Par exemple, certains établissent un parallèle entre le travail au sol et le jeu d’échec. Sans condescendance aucune vis-à-vis d’un partenaire inférieur, le petit jeu du «?chat et de la souris?» est un moment où nous ne boudons pas notre plaisir (à charge de revanche), et puis le bien-être ressenti après une inévitable transpiration suite à un randori, par exemple, est tout simplement une sensation irremplaçable. Seuls les initiés savent de quoi il s’agit.

Après les vacances, il y aura le plaisir de préparer son sac, avec une tenue toute propre (du moins, je l’espère et qui d’ailleurs ne devra pas l’être uniquement ce jour-là), de reprendre le chemin du dojo et de retrouver ses partenaires. Certes, il y aura les courbatures le lendemain pour cause de reprise, mais ce sera le lendemain.

Alors, au plaisir de se retrouver.

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Ju-jitsu : devoirs de vacances

Les kantsetsu-waza.
Un article un peu décalé pour le cœur de l’été, sous la forme d’une petite réflexion technique. Il permettra de garder le contact sans transpiration excessive !  Des devoirs de vacances en quelque sorte !
Parmi les grands groupes de techniques que nous propose le ju-jitsu, il y en existe un particulièrement riche, utile et intéressant : les kantsetsu-waza ou travail des contrôles. Les clefs, les étranglements et les immobilisations composent cette famille. Affirmer qu’il s’agit d’une richesse inestimable s’apparente à une sorte de pléonasme. Leur efficacité s’avère redoutable en matière de self-défense, tout en permettant d’apporter une riposte mesurée, si besoin est. En judo, c’est la victoire qu’il n’est pas possible de contester. Certes, leur étude et leur parfaite maîtrise réclame beaucoup de temps et donc de patience, davantage que d’autres groupes. Mais malgré tout, ils ont toute leur place dans une méthode complète. D’abord ils se pratiquent debout et au sol, ils offrent une variété considérable de solutions, sur différentes formes d’attaques. Ils sont bien souvent la finalité d’un enchaînement. Ensuite, ils ont l’avantage de permettre une maîtrise sans forcément mettre les jours de l’attaquant en péril. Toutes les situations ne nécessitent pas forcément une réponse ultime. En considérant aussi bien l’aspect légitime défense que celui du simple respect de la vie. Lorsqu’il s’agit de dispute qui dégénère, par exemple, leur utilité s’impose. C’est un « paradoxe positif » que de constater qu’ils sont à la fois redoutables et gérables. Enfin, un budoka appréciera que leur parfaite maîtrise soit le fruit de la patience et de nombreuses répétitions. Et puis, il y a le simple plaisir de l’entraînement.

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