La ceinture noire

On a coutume de dire que la véritable pratique commence avec la ceinture noire. Certes, il s’agit d’une formule, mais elle n’est pas vide de sens.
Si la ceinture noire est à la fois le reflet de nombreuses années de pratique et de fidélité,  la validation d’acquis techniques indiscutables et le plaisir d’avoir atteint un objectif, elle n’est en aucun cas une finalité aux allures de consécration.
Avec l’obtention de ce grade, qui est un véritable bonheur, c’est aussi un nouveau regard que l’on porte sur sa pratique passée  et sur  l’avenir. Sur ce que nous avons fait et sur ce qu’il nous reste à découvrir.
C’est la prise de conscience que le chemin à venir est infiniment plus long que celui que nous venons de parcourir. Mais quel enthousiasme que de savoir qu’il reste tant à apprendre.
Toutefois il faut rassurer le néophyte qui voit en la ceinture noire une sorte de graal inaccessible, ou en tout cas accessible à un horizon très lointain. Il pourrait légitimement penser qui si la vraie pratique commence à la ceinture noire,  alors, que fait-il  en gravissant les échelons de couleurs. Eh bien tout simplement son apprentissage.
La ceinture noire est une véritable satisfaction personnelle, mais elle confère à son porteur des devoirs envers lui-même et les autres, elle lui impose une sorte de responsabilité. De celui qui regardait les ceintures noires avec une certaine fascination, il devient celui que l’on regarde. A son tour il est devenu une sorte de référence. Certains (heureusement peu nombreux) ne supportent pas cette forme de pression et abandonnent. Là est peut-être le révélateur qui permet vraiment de savoir si on mérite cette distinction. D’autant que l’on dit (encore une formule) qu’une fois la ceinture noire acquise, nous n’avons plus le droit d’abandonner.
Nul doute que Raphaël Gutmann, nouvelle ceinture noire au club, adhérera à ces modestes réflexions.

Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com