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Le professeur, c’est celui qui par son enseignement transmet nos arts au fil du temps. Encore faut-il en avoir les compétences.
Alors, qu’est-ce qu’un bon professeur ?
Déjà c’est quelqu’un qui a les qualifications nécessaires pour enseigner. Il doit d’abord être « dans les clous ».
Ensuite, c’est une évidence, il doit être en possession d’un savoir technique conséquent et surtout des moyens de le transmettre. Être doté de pédagogie et de psychologie est aussi important que la maîtrise technique et même bien davantage.
On peut avoir une bonne technique sans très bien savoir la transmettre. Grâce à une bonne pédagogie on peut réussir à enseigner ce qu’on ne réussit pas forcément soi-même. Enfin, on peut aussi ne rien posséder, ni technique ni pédagogie et arriver à faire illusion face à des néophytes.
Professeur, quelle que soit la discipline enseignée, c’est un des plus beaux métiers, pour cela on doit l’aimer, il n’est pas envisageable de l’exercer contraint et forcé. Quant à son utilité, elle est majeure, puisqu’elle touche à l’éducation, quelle qu’elle soit !
Dans mes « années collèges », ces moments où nous n’avons pas le choix, où l’enseignant nous est imposé, le professeur faisait tout ! Mes résultats, dans telle ou telle matière, dépendaient de celui qui la dispensait.
C’est pour cette raison que le choix d’un professeur (surtout dans notre domaine) est aussi important que celui d’une discipline.
J’ai déjà publié beaucoup d’articles sur le premier professeur, celui qui est déterminant. Celui qui construit les fondations sur lesquelles d’autres enseignants pourront s’appuyer. Le premier professeur c’est celui qui donne des bonnes (ou des mauvaises) habitudes. Pas simplement sur le plan technique, mais sur le plan comportemental.
Dans les dojos, on a la chance de pouvoir garder les élèves d’une année sur l’autre (à la condition qu’ils soient assidus, ce qui est un autre problème). C’est un grand privilège de constater les effets de notre travail, on éprouve la satisfaction du devoir accompli, mais aussi de la fierté. Il y a là une satisfaction partagée avec l’élève.
Un bon professeur doit aussi dégager une autorité naturelle qui impose le respect des personnes, des traditions et des lieux. Tout ce qui est indispensable au bon déroulement des leçons.
Dans cette terrible période de violence que nous connaissons, lors de ses explications et dans son attitude il se doit d’être un modérateur et non pas un agitateur.
Dans les arts martiaux, comme évoqué plus haut, l’objectif s’inscrit sur du long terme, il y a des étapes qui sont matérialisées par les grades (les ceintures de couleur, puis la ceinture noire et les « dans »). Ils récompensent les qualités techniques, mais pas que. C’est la récompense d’une assiduité, d’un engagement, d’une volonté de découvrir toujours plus, de progresser encore davantage. Certes, le constat que nous sommes dans une époque où ces valeurs se perdent est réel. Là encore, il incombe au professeur de les faire perdurer.
Tout comme il doit tenter de (re)donner le goût de l’effort à ceux qui l’auraient perdu ou pas encore trouvé !
(Photos d’illustration PhotoGraphix)