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Le ju-jitsu dépassé, d’une autre époque, « has been » ? Certes, il est difficile d’affirmer qu’il s’agit de l’art martial le plus en vogue, le plus à la mode ! Mais qu’est-ce que la mode ? Par définition, elle passe.
Le ju jitsu a su traverser les époques et même les siècles et renaître de ses cendres tel le phénix.
Ce n’est pas surprenant dans la mesure où il propose l’utilisation de toutes les « armes naturelles » dont dispose le corps : coups, projections et contrôles, travail debout et au sol ! Une pluralité de techniques qui permet une multitude de combinaisons, aussi diverses qu’efficaces (quand il n’est pas dénaturé). Mais également des principes dans lesquels on s’exprime quelque soit le gabarit et l’âge ; comme la non-opposition, l’utilisation de la force de l’adversaire et l’optimisation maximale des mécaniques corporels. Tous ces éléments lui donnent une terrible efficacité. Sans oublier le fort aspect éducatif qui lui est attaché.
Mais peut-être, n’est-il pas assez sulfureux ? Et les traditions dont il se réclame paressent vieillottes : la tenue, les katas (que certains pensent un peu dépassés et pas utiles), et d’autres valeurs qui passent chez certains pour des corvées.
Évidemment je pense le contraire. Ni chauvinisme, ni sectarisme, ni obstination, mais une conviction assumée et une fidélité indestructible. Conviction pour toutes les qualités que sa pratique nous permet d’acquérir et fidélité pour ce qu’il m’a apporté. L’idée de retourner ma veste ne m’a jamais effleuré l’esprit.
Que de nouvelles pratiques émergent, rien de plus naturel ; espérons qu’elles aient suffisamment de densité pour mériter de ne pas être éphémères. Et surtout qu’elles offrent une pratique éducative et non destructive et qu’elles participent au combat contre la violence et non pas le contraire (aussi bien dans la médiatisation que dans l’enseignement).
Si le ju-jitsu se réclame, à juste titre, d’un solide passé, ça ne l’empêche pas d’évoluer. Ce qui a été le cas avec l’atemi-waza dans les années 1970 par exemple et l’émergence de nouveaux enchaînements au cours de la décennie suivante. Mais ces évolutions se sont réalisées sur un socle solide.
Dans le ju-jitsu traditionnel, en l’absence de compétitions d’affrontement direct (pléonasme) il n’y a pas de règlement, mais dans le dojo où il est pratiqué il y a des règles. Qu’elles soient vestimentaires, hygiéniques, comportementales vis-à-vis des lieux et des personnes. Transgresser ces règles qui sont aussi des valeurs, c’est abandonner une grande partie des vertus éducatives attachées à un art martial comme le ju-jitsu.
On peut conclure et revenir sur le plan technique en soulignant que commencer par cette discipline qui propose des techniques dans tous les domaines, offrira un tronc commun à beaucoup d’autres arts du combat. Ce sera aussi un révélateur pour ensuite se spécialiser éventuellement dans un domaine plus spécifique, techniquement parlant.
Certes, l’apprentissage du ju-jitsu demande du temps, des efforts, mais s’agit-il vraiment d’efforts ?