« Pouvoir maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger » est une formule qui convient parfaitement à ce groupe de techniques dont le but est d’agir sur les articulations au point de provoquer une douleur qui contraint l’adversaire ou l’agresseur à l’abandon. « Forcer l’articulation dans le sens inverse de son fonctionnement naturel » est une autre formule très explicite. L’efficacité des clefs est incontestable et leur utilisation permet aussi de « graduer » la riposte. Son utilisation est moins radicale que celles des projections et des coups, ce qui n’est pas négligeable sur le plan de la légitime défense, mais aussi au nom du respect de la vie.
Les clefs peuvent s’appliquer sur les bras mais aussi sur les jambes, en sachant que pour certaines disciplines dans lesquelles l’affrontement direct existe, elles ne sont pas autorisées sur les membres inférieurs pour des raisons de sécurité. En effet, elles sont moins facilement maitrisables et surtout elles se pratiquent principalement sur l’articulation – très fragile – du genou pour laquelle, en cas de traumatisme la guérison sera longue et jamais vraiment complète.
Les contrôles sur les articulations se divisent en deux groupes, les clefs en hyper-extension (gatame) et celles en torsion (garami). En ju-jitsu elles s’appliquent debout et au sol, en judo c’est principalement au sol. En « ju-jitsu self-défense » les opportunités sont nombreuses, essentiellement dans le domaine du corps à corps. En combinaison avec les coups et les projections elles sont bien souvent la finalité d’une défense. Lorsqu’il s’agit d’attaques à l’arme blanche, pouvoir maîtriser le bras armé est un atout considérable.
Elles se réalisent principalement à l’aide des mains qui sont les moyens de transmission d’une autre partie du corps telle que l’aisselle, le ventre, etc. Le travail des clefs représente la parfaite combinaison des points faibles du corps humain pour Uke (le méchant) et de l’utilisation la plus rationnelle de celui de Tori (le gentil).
Leur étude demande beaucoup de temps, leur efficacité une très grande précision et une adaptation rapide aussi bien à la situation qu’aux éventuelles particularités de l’articulation du partenaire et/ou de l’adversaire.
En conclusion, il s’agit d’un domaine efficace, passionnant mais qui réclame des qualités dont la persévérance (pas toujours d’actualité, mais toujours récompensée) !
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C’est toujours un grand plaisir que celui de proposer, de temps en temps, quelques lignes issues du recueil « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». Cette fois elles nous conduisent à quelques réflexions sur les « forces de l’esprit », qui peuvent nous habiter à partir d’un certain niveau d’engagement et de pratique.
Encore une couverture de magazine en rapport direct avec ce billet. Cette fois c’était en 1984 et il s’agissait d’un numéro hors-série de la revue « judo » de la FFJDA. Une parution qui s’adressait trimestriellement aux dirigeants de club et aux élus régionaux.

Avec une présentation plus complète du nage-waza, (travail des projections), ce billet étoffera celui publié le 13 octobre dernier dans lequel étaient évoquées les trois familles du ju-jitsu (atemi, nage et katame).
Notre pays a toujours été strict concernant l’encadrement des activités sportives. Ce n’est d’ailleurs pas le seul domaine soumis à une forte réglementation et certains de nos excès en matière de contrainte administrative font notre réputation. Il s’agit sans doute des défauts de nos qualités. Etre rigoureux quant il s’agit de s’assurer qu’une activité physique et à fortiori une discipline de combat est correctement encadrée ne semble pas extravagant. D’autres pays ne sont pas aussi sourcilleux.
Que ce soit bien clair, je ne suis absolument pas contre la compétition – tous sports confondus -, même s’il y aurait beaucoup à dire sur certaines dérives qui touchent parfois le sport de haut-niveau ; ce que l’on pourrait appeler le revers de la médaille. L’affrontement codifié, lorsqu’il est pratiqué avec un bon état d’esprit et dans le respect des règles est formateur sur bien des plans, il permet de se surpasser le jour J, mais surtout il impose une discipline de vie emprunte d’efforts et de rigueur lors de la préparation.
Arme fatale par excellence, puisqu’il s’agit bien souvent d’une addition de force,  la contre-prise est utilisée de fait en self-défense, en réponse à une attaque (agression en l’occurrence). Exception faite pour quelques défenses par anticipation. Le ju-jitsu, dont le principe de base est l’utilisation de la force de l’adversaire est particulièrement efficace dans ce domaine.
Du 2 au 7 juillet, j’aurai le grand plaisir de proposer un stage d’une semaine sur les bords de la Méditerranée, à Carqueiranne exactement. Située entre Hyères et Toulon cette charmante station balnéaire accueillera pour la première fois une semaine de ju-jitsu-vacances.