Il y a quelques
mois, sur mon blog et sur Facebook, j’ai entrepris la rédaction d’un « modeste dictionnaire des arts martiaux » dans lequel j’évoque ce qui m’a marqué dans ma vie de pratiquant. Ce sont des personnalités qui forment l’essentiel de cet abécédaire, mais y sont aussi rassemblés des techniques, des lieux, des évènements et des objets qui ne m’ont pas laissé insensible.
A ce jour il ne reste plus que deux lettres, le Y et le Z ; je les traiterai à la rentrée. Pour beaucoup de pratiquants c’est le début des grandes vacances, j’ai pensé proposer un résumé de chaque mot, ou personnalité qui ont composé ce dictionnaire, ceci à l’aide d’une ou deux lignes très significatives. Aujourd’hui, c’est une première partie qui est proposée, la seconde le sera la semaine prochaine.
A comme arts martiaux : le ju-jitsu et le judo, évidemment, mais tous les autres aussi sont une grande partie de mon univers.
B comme Bercy : ça été un peu « mon jardin ». Le plaisir et l’honneur de démontrer le ju-jitsu que j’aime devant 15 000 personnes à douze reprises.
C comme Henri Courtine : un deuxième père, un « père spirituel » ; c’était d’ailleurs le meilleur ami du mien, un judoka au style aussi élégant qu’efficace ; aujourd’hui il est le seul français 10ème dan
D comme démonstrations : il y a eu les démos de Bercy, mais il y a eu aussi des centaines de galas en province et à l’étranger. Elles sont une grande partie de ma vie et de ma carrière.
E comme enchaînements : les enchaînements qui ont composé mes démonstrations, mais aussi et surtout les enchaînements techniques tels que les « 16 techniques », les 16 Bis, les 16 Ter, etc. Le sentiment d’avoir été utile !
F comme Fils de quelqu’un : une fierté, une responsabilité, un nom à préserver, un prénom à se faire. Pas facile d’être le fils de Bernard Pariset dans le monde des arts martiaux.
G comme Anton Geesink : le géant hollandais, « la gloire de mon père » qui a réussi à le battre une fois, c’était en finale des championnats d’Europe toutes catégories en 1955 devant un stade de Coubertin en folie. Ensuite Anton Geesink – entre autres exploits – a fait pleurer tout un pays en terrassant le japonais Kaminaga lors de la finale des J.O. de Tokyo en 1964.
H comme honneur : vaste programme ! Il ne suffit pas d’utiliser le mot ou de l’afficher sur le mur du dojo, encore faut-il en être pourvu !
I comme Ippon seoi nage. Ma projection favorite, celle qui illustre bien des principes de notre discipline, « le petit qui passe sous le grand » !
J comme Ju-jitsu : comment pourrait-il en être autrement pour moi. Mais J comme judo aussi.
K comme Jigoro Kano : il a ressuscité le ju-jitsu, nous lui devons la mise en place d’une méthode d’éducation physique et mentale intemporelle.
L comme Jean-Claude Leroy : un judoka exceptionnellement talentueux, un des plus beaux (et efficace) uchi-mata de la planète, un ami et même presqu’un grand frère ; à partir de 1973 nous avons fait un grand bout de chemin ensemble, pour la cause du ju-jitsu notamment ; c’était avant que la maladie ne l’emporte bien trop tôt.
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Posséder son propre dojo, un « dojo privé », impose de nombreuses contraintes et de gros sacrifices, à l’inverse cela offre une certaine liberté. D’abord concernant l’organisation des cours, sur le plan de la logistique et sur celui de l’enseignement distribué au sein de ce dojo.
Quatre années, jour pour jour, séparent ces deux photos. La première marquait la fin d’une histoire, une page se tournait, la seconde évoque le début d’une nouvelle aventure, un nouveau challenge, de beaux souvenirs à fabriquer.
Marie Agnès Gillot, ancienne danseuse Etoile à l’Opéra de Paris, déclarait récemment qu’elle allait confier les premiers pas de danse de son jeune fils à celui qui avait été son premier Maître. Il réside en Normandie et elle à Paris, mais elle considère que le premier professeur est le plus important. Cette affirmation me conforte dans mon point de vue. Ce n’est peut-être pas forcément vrai pour toute les disciplines, mais dans certaines, où la forme de corps est essentielle, l’enseignant qui dispense les bases techniques est déterminant.
Dans l’article de la semaine dernière qui traitait de l’ouverture de mon dojo parisien, j’évoquais la joie de pouvoir à nouveau enseigner régulièrement et sans modération « mon ju-jitsu ». Cette expression n’est pas l’émanation d’une quelconque appropriation ; elle évoque simplement des préférences techniques, pédagogiques, mais aussi un état d’esprit ; elle est l’expression de ma conception de la pratique et de l’enseignement ; je l’ai très souvent évoquée, mais un rappel n’est pas forcément superflu !
Il y a quatre ans, le 30 juin 2015 précisément, une nouvelle équipe prenait la direction du dojo de La Bastille. Une page se tournait pour moi, mais elle ouvrait la voie à une longue – trop longue – période, durant laquelle les surprises en « tout genre » se sont invitées. Différentes tentatives pour exercer mon métier d’une façon différente de celle qui avait été la mienne durant des décennies se sont avérées compliquées.
Comme souvent, à l’occasion de petites semaines comme celle-ci, j’apprécie de proposer une petite histoire ; ces contes sont divertissants et toujours riches d’enseignement. Issue du chapitre « Vaincre sans combattre » du magnifique recueil « contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon », cette courte histoire en est une belle illustration.
Certes, le mot boxe ne commence pas par un X, mais c’est bien cette consonne qui « claque » parmi les trois autres lettres. Et puis, pour l’illustrer au sein de mon dictionnaire des arts martiaux, il n’est pas facile de trouver des personnages et des éléments qui débutent par ce X en question.
Waza, voilà un mot couramment utilisé par les pratiquants et enseignants de ju-jitsu. On le traduit communément par «travail », mais utiliser « technique » est plus proche de la vérité et correspond mieux à ce qu’il représente réellement. Il est aussi moins rébarbatif que le mot travail qui, il y a quelques siècles, évoquait un instrument de torture.