Vendredi 27 mars
Durant ces journées de privation, en plus de mes articles sur le blog et sur Facebook, j’ai pensé revenir sur les temps forts du dojo et les particularités de chaque jour de la semaine. Commençons donc par cette journée qui débute. Le vendredi, le dojo proposait (et proposera à nouveau dés que possible) trois séances. Le cours marquant de la soirée était (et redeviendra) la séance de 19 h 00, avec les fameux « vendredis à thème ». Le concept est relativement simple, il s’agit de proposer et de travailler sur un thème précis durant l’intégralité de la séance. Le ju-jitsu ne risque pas la pénurie en matière de techniques et de domaines à développer. Que ce soit un kata traditionnel, un enchaînement plus moderne, un secteur, une technique particulière, des méthodes d’entraînement, il n’est pas difficile de remplir l’agenda dès vendredis sur une saison complète. Cette séance a toujours connu un joli succès. S’immerger totalement dans un domaine, le découvrir, le décortiquer, l’approfondir, le perfectionner, tout cela ne laisse pas indifférent ceux qui sont passionnés par notre art. C’est aussi un plaisir partagé entre élèves et enseignant. Les premiers adhèrent à ce concept et le second apprécie que son enseignement recueille une attention encore plus importante. Je n’ai jamais vraiment pu deviner si c’était les vendredis à thèmes qui attiraient les plus motivés des élèves ou si c’était les vendredis à thème qui motivaient les élèves. Si vous comprenez le sens de cette dernière phrase, c’est peut-être que je me suis mal exprimé (un peu d’humour avec une phrase qui n’est pas de moi, mais d’un personnage bien plus célèbre : Alan Greenspan).
Vivement le premier vendredi à thème d’une longue série.
Samedi 28 mars
Depuis hier, j’évoque les particularités et les temps forts du dojo au fil des journées d’une semaine. J’avais commencé mon « tour de la semaine » par le vendredi, tout naturellement, c’est du samedi dont il est question aujourd’hui.
Dans beaucoup de dojos le samedi est une journée particulièrement active. Le week-end est propice aux loisirs, l’activité physique les arts martiaux en font partie.
Pour sa première année d’existence notre nouveau dojo propose trois séances bien différentes.
Une première réservée aux « tout petits samouraïs ». Un éveil aux arts martiaux avec une pédagogie et un contenu technique très adaptés. L’objectif principal est de développer des qualités de motricité, de vie en groupe, le tout dans une ambiance où l’aspect ludique n’est jamais absent. Avant et après la séance, la disponibilité due au week-end permet d’intéressants échanges avec les parents.
Le deuxième cours s’adresse aux adultes ; un cours sans thème particulier. Une pratique matinale en dehors du stress de la semaine, ce qui lui confère une ambiance plus détendue et une attention plus importante.
Le troisième et dernier cours de cette journée se déroule en après-midi avec une séance en tenue de ville. J’avais déjà fait l’expérience, il y a fort longtemps, c’était au dojo de la Rue des Martyrs à la fin des années 1970. Pour des raisons d’organisation je n’avais malheureusement pas pu donner suite à cette séance qui se déroulait le dimanche matin. Cette forme de travail permet de satisfaire des personnes intéressées essentiellement par l’aspect pratique et qui ne souhaitent pas forcément s’engager plus en avant dans un art martial. Cela pourra être aussi une étape pour revêtir un jour le « dogi ». Pour ceux qui sont déjà pratiquants, cette séance est considérée comme un bon complément à une pratique traditionnelle.
Voilà, vivement que l’on puisse retrouver cette ambiance si particulière et si agréable des fins de semaine.
Dimanche 29 mars
Les portes du dojo étant fermées, j’ai décidé de le faire vivre en évoquant les temps forts de chaque journée de la semaine. J’ai commencé avant-hier avec la journée de vendredi, aujourd’hui c’est donc du dimanche dont il est question.
Au dojo le dimanche, il n’y a pas de cours d’inscrit au planning. Repos, ou stage mensuel.
Par contre, bien souvent, j’ai le plaisir d’animer des rassemblements à l’extérieur, en province ou bien à l’étranger.
Avec les photos (à retrouver sur Facebook) qui accompagnent cet article, ce sont quelques souvenirs de la saison en cours qui sont rassemblés. Ces stages sont des grands moments de partage, de rencontres et de communion. On s’y prépare, on les vit et on s’en souvient.
Depuis le mois de septembre, en plus des stages mensuels au dojo parisien, je me suis rendu en Bourgogne à Saint-Julien-du-Sault et par deux fois aux Pays-Bas. Je n’oublie pas le stage organisé au « Carreau du Temple » en février. À chaque fois, ju-jitsu et convivialité étaient au rendez-vous !
Alors, vivement que nous puissions reprendre une activité normale et notamment nos stages parisiens du dimanche matin.
eric@pariset.net
Manifestement nous sommes partis pour plusieurs semaines de confinement. Le Conseil scientifique, celui-là même qui affirmait que nous pouvions aller voter sans risque au premier tour des municipales, recommande six semaines d’un traitement qui nous a déjà mis à mal au bout de neuf journées éprouvantes. Souhaitons deux choses. La première, et c’est l’essentiel, qu’il s’agit de la bonne décision pour combattre le virus dévastateur. D’autant qu’il semble que tous les membres de ce conseil ne soient pas sur la même ligne. La seconde, que nous arrivions à nous habituer, sans dépérir, à cette nouvelle vie, même si ce nouveau mode ne semble pas définitif ! Heureusement puisque les toutes dernières études d’opinion montrent une chute impressionnante du moral des français.
Certains connaissent mes goûts pour la lecture et pour l’écriture (bien que je sois conscient de mes limites dans ce domaine). Pour les amoureux de littérature cette période a au moins l’avantage de leur octroyer du temps de libre et satisfaire ainsi leur appétence pour les livres; même si en ce moment l’esprit peine à se fixer sur d’autres sujets que celui qui est actuellement l’objet de nos tourments et sur lequel plane une incertitude pour le moins inquiétante et anxiogène.
Les dernières informations n’étant pas fameuses, nous devons nous attendre à un allongement du confinement et des conditions qui l’accompagnent. Face à cette situation, nous ne sommes pas tous égaux. Entre d’un côté une famille habitant une maison avec un jardin et qui bénéficie ainsi toute à la fois d’un soutien affectif indispensable mais aussi d’un espace vitale correct et d’un autre côté une personne vivant esseulée dans un 20 mètres carrés sous les toits, le confinement n’est pas tout à fait identique ! Les conséquences psychologiques non plus.
Jeudi 19 mars
Nous sommes au 2/3 de ce que l’on nomme la « saison sportive ». Ceci dans la mesure où l’on considère qu’une telle saison se finit le 30 juin et que par conséquent la suivante commence le 1er juillet.
Il y a quelques semaines j’avais consacré un article aux méthodes d’entraînement. Parmi elles, il y a le randori, l’équivalent, en boxe, de l’assaut que l’on nommait aussi « l’assaut courtois », il y a un certain temps.
Christian Quidet (1932-2010) a été un très grand journaliste spécialisé dans le sport et notamment dans le judo. Dans les années 1970 il a beaucoup aidé cette discipline à franchir la barrière des médias. Il a aussi occupé le poste de directeur des sports sur « Antenne 2 », l’ancienne appellation de France 2, dans les années 1980. Nos disciplines martiales l’intéressaient au plus haut point, il leur a d’ailleurs consacré un magnifique ouvrage : « La fabuleuse histoire des arts martiaux ». En 1985, avant la parution de mon premier livre, je lui avais demandé s’il voulait bien m’honorer d’une préface ; il a accepté spontanément. A l’attention de ceux qui ne connaissaient pas ces quelques belles lignes, c’est avec plaisir que je les mets à nouveau en ligne. D’autant plus que je trouve cette préface terriblement d’actualité.