La semaine dernière, dans mon article hebdomadaire, j’évoquais mes cinquante années de métier. Durant ce demi-siècle, entre autres rassemblements, j’ai organisé et dirigé pendant vingt-cinq ans un stage d’été à Soulac-sur-Mer, dans le Sud-ouest de la France, en Gironde précisément.
En ce début de mois d’août, j’ai pensé que c’était le bon moment pour revenir sur ces stages qui se déroulaient à ce moment-là de l’année.
Cette aventure avait commencé en 1986. Auparavant c’est dans le département de Lot-et-Garonne, au Temple-sur-Lot, que je me rendais pour ces rendez-vous qui marquent l’été. Les pratiquants d’arts martiaux connaissent cet endroit, beaucoup d’experts sont venus dispenser leur savoir.
Si j’ai opté pour les bords de l’Atlantique en 1986, c’est pour répondre à la demande d’un nombre important de stagiaires qui venaient en famille ; les accompagnateurs souhaitaient que leur soient proposées davantage d’activités pendant que le ju-jistuka, ou la ju-jitsukate, suait sur les tatamis. Il faut avouer aussi qu’en France, à l’époque, nous étions davantage mer que campagne.
Donc, à l’automne 1985, j’ai envoyé une lettre à presque toutes les stations balnéaires de l’Atlantique pour leur exposer le projet. C’est Soulac qui a répondu en premier. Après un week-end de reconnaissance en octobre, j’ai opté pour cette belle petite citée. Je n’imaginais pas que nous y retournerions pendant un quart de siècle, sans aucune interruption.
Jean-François-Pintat, le Maire de l’époque, avant que ce soit son fils Xavier qui prenne la suite, a répondu à notre demande rapidement, mais encore fallait-il que j’ai un coup de cœur pour me décider, ce fût le cas. Je ne voulais pas d’une trop grande station balnéaire, nous en connaissons beaucoup de très belles, mais par nature, je préfère des endroits à l’animation mesurée. Ce qui m’a plu à Soulac, c’est tout simplement la nature. D’un côté l’océan avec des kilomètres de sable fin et de l’autre, la forêt de pins. Au milieu, c’est plus un village qu’une ville : une ambiance familiale, beaucoup d’activités, mais comme indiqué plus haut, suffisamment de calme pour ceux qui viennent (aussi) pour se reposer. Je n’oublie pas une architecture remarquable avec les inimitables villas soulacaises, toutes plus belles les unes que les autres.
Concernant l’hébergement, les premières années, la presque totalité des stagiaires logeait au Centre Capdeville, un centre initialement réservé aux footballeurs. Il était dirigé par Christian Fétis, une personnalité du football français. Ensuite, c’est son fils Frédéric qui a repris les rennes. Nous sommes restés en contact, de solides rapports amicaux s’étaient installés entre nous. J’étais souvent invité à la table de la famille, pour mon plus grand plaisir, j’ai toujours été merveilleusement bien reçu.
La dernière édition du stage de Soulac a eu lieu en 2010. A cette époque la gestion de mon dojo parisien était assez « écrasante », et comme cela arrive dans la vie, j’avais besoin de faire une pause et de profiter de l’été, pour me reposer et reposer un peu le kimono (pour les puristes, je rappelle que j’utilise souvent ce mot qui n’est pas le mot exact, mais c’est celui-ci qui est communément utilisé, peut-être à tort).
Ces stages rassemblaient des jujitsukas venus de toute la France, mais aussi de l’étranger : Belgique, Suisse, Allemagne, Pays-Bas, et bien d’autres pays.
Beaucoup de souvenirs me reviennent à l’esprit en pensant à ces étés. En plus des séances en kimono avec un programme technique très copieux et une intensité physique conséquente, s’imposent les séances en extérieur au milieu des arbres, mais aussi au bord de l’océan. Arriver à neuf heures du matin et découvrir une plage déserte pour pratiquer sur un sable adapté à notre activité grâce à la marée basse, il faut l’avoir fait au moins une fois.
Il n’est pas exclu de programmer une nouvelle édition l’année prochaine, en espérant que nous serons, à ce moment-là, sortis de cette situation qui, depuis le début, a plus particulièrement pénalisé nos belles disciplines.
A toutes et à tous, je souhaite un beau mois d’août, avec ou sans stage, avec ou sans vacances.
Cette semaine je fête mon anniversaire, mais en septembre c’est un autre que j’aurais aimé fêter, celui qui marque un parcours de cinquante années dans les arts martiaux, cela ne sera malheureusement pas le cas, pour des raisons connues de tous.
Longtemps considérée comme un sentiment négatif, elle a tendance à être réhabilitée. Différentes études lui ont attribué des effets positifs.
Traditionnellement et pour beaucoup d’entre nous, la « fin juin » est une date bien agréable. Nous sommes en été, avec de longues journées, les vacances approchent, d’ailleurs les plus jeunes y sont déjà, enfin presque.
Il n’est pas inutile de revenir aux premières raisons d’être des katas. Les quelques lignes qui suivent ne sont que l’émanation de mon point de vue. « L’évolution vient du partage des opinions ».
En recevant ma nouvelle carte professionnelle, je n’ai pu m’empêcher de me poser la question de son utilité, tout du moins à court terme, tant les mois que nous venons de vivre ont été dévastateurs.
La semaine dernière j’évoquais l’année 1989, une année riche en événements et en émotions. Cette semaine je m’intéresse au cru 1995, très chargé en activités professionnelles.
En tombant sur un « Karaté-Bushido » de 1989, j’ai eu l’envie de revenir sur cette année qui a particulièrement marqué ma vie professionnelle et plus encore ma vie personnelle.
Aujourd’hui je « fête » deux anniversaires qui en termes de souvenirs sont aux antipodes, bien qu’intimement liés.