Un point de vue

 

Suite au dernier article consacré au katasans-titre (12), j’ai reçu un témoignage que j’ai le plaisir de vous faire partager. L’auteur ne souhaite pas que son nom soit publié, tout simplement par désir de discrétion. Il n’est pas dans mes habitudes de proposer une publication anonyme, ou bien à l’aide d’un pseudo (ce qui revient au même), mais je fais une exception dans la mesure où cet article n’est pas diffament envers une personne, qu’il est explicite et clair, qu’il reflète le fond de ma pensée – avec une façon différente de l’exprimer -, et que j’en assume la responsabilité. J’aurais pu le signer, mais cela n’aurait pas été correct.

Bonne lecture.

(Le visuel de ce billet est une figurine réalisée par Bernard Pariset. Ses talents ne se limitaient pas au judo.)   

« La stratégie du faible ou les coulisses d’un transfert du sens profond au profit de la forme… »

Assister aux passages de grades pour l’obtention de la ceinture noire (et au-dessus) dans certaines fédérations et observer les exigences des jurys ou en d’autres termes, les critères de validation de l’exercice du Goshin Jitsu No Kata conduit inévitablement à se questionner… Les interrogations sont nombreuses :

Pourquoi s’éloigner du sens profond du Goshin-jistu no kata et de son étonnante simplicité ?

Pourquoi ne pas vouloir clarifier l’accès à la connaissance mais vouloir un chemin obscur et semé d’embûches sans réelle utilité ??

Pourquoi vouloir oublier l’esprit et le sens profond de cette forme codifiée du combat qu’est le kata au profit d’un catalogue de détails parfois insignifiants qui attirent l’attention sur des points techniques dont la préciosité ne sera jamais l’efficacité simple et sans fioriture de chaque technique dans l’esprit des fondateurs ?

N’est-ce pas une manière d’exclure le plus grand nombre ?… de rendre opaque la connaissance et la maîtrise pour garder le pouvoir et quoi de mieux que légitimer une expertise douteuse et un transfert du sens profond vers la forme et uniquement la forme…… N’est-ce pas uniquement un bon moyen de garder ce pouvoir en proposant une forme si alambiquée que sa maîtrise ne s’appuie que sur une suite de détails tortueux et inutiles ?

Pourquoi l’essence même de ce kata, la défense, n’est-elle pas le choix unique de sélection des pratiquants?  « Goshin » traduit en français devient « Défense »…

Or, la défense est ou n’est pas efficace… La défense est ou n’est pas crédible. Doit-on s’arrêter sur la position esthétique du petit doigt, sur la mise en scène de la préhension du judogi ou sur l’élégance du geste pour valider l’efficacité de telle ou telle technique ? Non, certes non !

Revenons à l’esprit, à l’essence, au sens profond, à la connaissance de la voie ! À l’essentiel et au fondamental !…Revenons à la Défense efficace et à la voie qui conduit à cette efficacité… Devons- nous avoir compris avant tout les principes de fonctionnement des techniques et leurs finalités ou faire preuve d’une esthétique chipoteuse ??? La réponse est dans la question !

Demandons – nous les raisons profondes de ce choix… ( ?) politique ??

N’’est-ce pas une forme d’obscurantisme (1) ? Qu’ont-ils à y perdre ? Qu’ont-ils à y gagner ? Qu’est-ce qui pourrait éventuellement les menacer ?

Peut-être, perdre la main…et accepter de ne plus être indispensable, incontournables et seuls et uniques référents… accepter de ne plus être les seuls maîtres du « marché » … ceux qui savent, ceux qui peuvent décider du oui ou du non arbitraires et péremptoires pour des raisons presque difficilement justifiables.. et au final être mus par une immense, une incoercible et une tyrannique peur ne plus être légitimes ???

Ils sont légions ces maîtres à penser totalitaires et étriqués ; dans tous les domaines, sur tous les fronts… Dans le monde politique, noyé sous les directives de la communication et maniant la langue de bois et la syntaxe des énarques pour être sûrs de l’enfumage final ; dans le monde de l’entreprise où des services spécialisés se gardent bien de donner les clés en opacifiant un maximum leur domaine , dans le milieu de l’informatique… nous comprenons très rapidement que la langue volontairement utilisée est celle de l’exclusion… …Nous ne faisons pas partie du sérail !!!

Rassurons-les… Un pratiquant s’élève par l’esprit et par le corps…

Et dans cet océan d’ « experts » accrochés à leurs particularismes, heureusement que nous pouvons choisir et croiser d’autres didactiques.

Pour ma part, celle de Sensei Pariset me convient particulièrement puisqu’elle prône le sens avant tout. Et le sens profond du Goshin Jitsu No Kata c’est la voie de la défense efficace par la technique crédible, rapide, intelligente.

Merci Sensei pour votre enseignement.

Jo 79,.2e dan.

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(1)(Définition de l’obscurantisme : Pour les courants intellectuels et politiques progressistes, héritiers de la philosophie des Lumières, l’obscurantisme est une attitude d’opposition à la diffusion du savoir, dans quelque domaine que ce soit.)

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Goshin-jitsu, encore…

GOSHIN JPG 1 COUTEAU25052016 image rognerQue les non-initiés me pardonnent pour l’article très technique qui va suivre ! Cependant, le pratiquant qui sommeille en chaque néophyte sera un jour en capacité d’intégrer et d’apprécier le contenu de ce billet.

Je propose de présenter technique par technique le Goshin-Jitsu-no-kata et ceci à l’aide d’une simple description écrite (les supports visuels ne manquent pas.) L’objectif est double : informer et effectuer une mise au point sur les incessants changements dont sont victimes les katas, mais aussi et surtout les élèves et les candidats aux grades. J’ai déjà consacré plusieurs billets à ce sujet. Le dernier étant le 29 octobre 2015. Mais, tout comme pour l’apprentissage d’une technique, il n’est jamais inutile de procéder à d’inlassables répétitions. J’ai aussi posté cette semaine sur ma page Facebook une vidéo « intéressante », tout comme l’est l’illustration qui accompagne ce billet et qui est issue d’un opuscule paru en 1957 (qui se lit « à la japonaise » de droite à gauche) et qui démontre une certaine simplicité dans l’exécution.  

Les descriptions qui vont suivre vont à l’essentiel.

Le kata est un exercice de style, mais aussi et surtout un exercice d’entraînement à l’efficacité. Les examinés doivent respecter les préliminaires, appliquer les bonnes attaques et les bonnes ripostes, respecter l’ordre d’exécution et posséder une attitude digne d’un pratiquant d’arts martiaux. Pour le reste et étant donné qu’au fil des années certains ne se sont pas gênés pour apporter des modifications (parfois inappropriées) et que celles-ci pourraient être considérées comme autant de trahisons à l’encontre du fondateur, à ce titre et dans la mesure où l’essentiel n’est pas remis en cause il est possible d’accepter quelques personnalisations. Les fautes retenues par un jury compétent seront celles qui mettent en cause l’efficacité.

Aujourd’hui abordons les sept premières techniques. La suite sera proposée dans les prochains billets.

1ere technique.

Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit les poignets de Tori et lui porte un coup de genou en direction du bas-ventre. Tori esquive le coup en reculant la jambe gauche, dégage son bras droit avec une rotation de l’avant-bras et une autre au niveau du bassin et porte shuto en revers au visage. Il saisit le poignet droit d’Uke à l’aide de ses mains et conclut avec une clef en variante d’ude-gatame en utilisant son avant-bras gauche. Petite parenthèse sur cette finalité ou les techniques proposées l’ont été à foison. Tout au début il s’agissait d’une torsion de l’avant-bras, ensuite d’un simple (mais puissant) waki-gatame, enfin est arrivée cette variante avec l’avant-bras, restons en-là.

2e technique.

Après avoir changé de place par rapport au joseki, Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit le revers gauche de Tori avec sa main droite en le poussant. Tori recule la jambe gauche, « fixe » son propre revers vers le bas avec sa main gauche, recule la jambe gauche et porte un atemi avec le dos de sa main droite au visage d’Uke. Puis, à partir des hanches, il pivote d’un quart de tour sur sa droite pour se retrouver dans un axe perpendiculaire à celui du kata. En maintenant le poignet d’Uke avec sa main droite il applique ude-gatame à l’aide de sa main gauche placée sur le coude. Il continue l’action et amène Uke à plat-ventre. En lui appuyant avec le genou gauche sur l’omoplate droite et tout en continuant la pression sur le coude, Tori force Uke à l’abandon.

3e technique.

Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Avec sa main droite Uke saisit le revers droit de Tori (saisie croisée) et effectue une traction en reculant sa jambe gauche. Tori avance la jambe droite et porte age-tsuke ou (tsuki-age) à droite au menton tout en plaçant sa main gauche sur le dos de la main droite d’Uke. Apres avoir placé sa main droite à côté de la gauche il effectue un demi-tour sur sa gauche en appliquant kote-gaeshi, il force ainsi Uke à subir une chute plaquée.

4e technique.

Uke se place sur la droite de Tori, légèrement en retrait et lui saisit le bras droit à l’aide de ses deux mains. La droite au niveau du poignet et la gauche sur le coude. Il le pousse en avançant « gauche, droite, gauche ». Tori effectue le même déplacement. Au troisième pas il porte yoko-geri à droite sur le devant du genou gauche. Il place sa main droite « en fourche » sous le poignet droit d’Uke, pivote sur sa droite et lui applique waki-gatame à gauche.

5e technique.

Tori est à gauche du Joseki, Uke se place derrière. Tori avance, Uke le rattrape et à l’aide de sa main droite il le saisit au niveau du col en tirant. Tori pivote sur sa gauche, monte la main gauche, à la fois pour se protéger et pour préparer la finalité. Il porte tsukkake au ventre avec son poing droit et conclut avec ude-gatame à l’aide de ses deux mains placées sur le coude. Pour renforcer cette action il effectue un déplacement sur l’arrière (tsugi-ashi.)

6e technique.

Tori est à droite du jury et Uke derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et le saisit à la gorge avec le bras droit. A l’aide de ses mains TORI effectue une traction vers le bas sur l’avant-bras d’Uke, puis en pivotant sur sa gauche il fait un demi-tour. Après s’être retrouver face à Uke, Tori dégage sa tête, saisi le poignet d’Uke et place sa main droite sur l’articulation du coude, en reculant, il lui applique ude-gatame pour l’amener à plat-ventre et le faire abandonner.

7e technique.

Tori se place à gauche du jury, Uke est derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et commence une saisie à deux bras au-dessus de ceux de TorI. Celui-ci réagit avant d’être totalement saisit en écartant les bras et en avançant la jambe gauche. Puis il porte kakato-geri avec le talon droit sur le pied droit d’Uke, il lui saisit le poignet droit (paume de la main vers le haut) avec sa main gauche, effectue un demi-tour sur sa droite et place l’intérieur de son coude droit sur l’extérieur de celui d’Uke. D’une action simultanée de la main gauche qui pousse sur le poignet et du bras droit qui tire en bloquant le coude Tori applique une forme de d’ude-gatame. En reculant le pied droit (ou en effectuant un tsugi-ashi arrière) il contraint son adversaire à dégager en chute avant plaquée à gauche.

Nous continuerons la suite… très vite. J’aurai aussi l’occasion de développer la clef waki-gatame (clef en hyper extension à l’aide de l’aisselle) très utilisée dans ce kata, tout simplement parce qu’il me semble qu’une mise au point s’impose aussi sur la façon dont certaines écoles la préconise

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Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

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Après le printemps…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Avec le printemps qui a tenté de s’installer on ne peut faire autrement que de penser aux vacances d’été. Elles approchent à grands pas et ceux qui n’auraient pas encore choisi leur destination peuvent opter pour Sainte-Maxime et s’offrir ainsi une semaine ou deux de « ju-jitsu-vacances ». Deux périodes sont proposées, une en juillet et l’autre au mois d’août.

Sur ce blog deux billets ont déjà été consacrés à la reprise des stages d’été, l’accent avait été mis sur la destination. Aujourd’hui, je propose de détailler plus particulièrement l’emploi du temps et le contenu technique.

Au début des années 1980, la formule proposait deux heures d’entraînement le matin et deux heures l’après-midi. Il s’agissait davantage de ju-jitsu que de vacances. Au milieu des années 2000, j’ai pensé procéder à un rééquilibrage qui a consisté à consacrer la matinée à l’entraînement, le restant de la journée devenant totalement libre, l’appellation « vacances et ju-jitsu » prenait ainsi tout son sens.

Au cours des trois heures d’entraînement quotidien, une première partie se fera en extérieur. Le travail des atémis et de certains contrôles pouvant se passer de tatamis. Et puis, même si en principe il fait déjà chaud à neuf heures dans cette région, la pratique en extérieur au milieu de la nature est un privilège. A cet effet, il faut donc prévoir une tenue adéquate. Le survêtement étant largement superflu. Par contre les chaussures de sport ne le sont pas.

Toujours par rapport à l’équipement, en plus du « ju-jitsugi » (en prévoir éventuellement deux, la transpiration devrait être abondante) Il est également souhaitable de se munir de gants de boxe (les plus simples) pour un travail spécifique des coups.

Le reste de la séance sera consacré aux aspects qui ne peuvent se passer du confort des tatamis. Travail au sol, projections, enchaînements et techniques avancés, un peu d’exercices imposés et beaucoup de méthodes d’entraînement. Les randoris classiques, le randori de self défense à deux ou bien avec plusieurs partenaires.

Perfectionnement techniques et acquisition (ou renforcement) d’une bonne condition physique, voilà les bénéfices qui pourront être obtenus lors de ces périodes qui ne manqueront pas de laisser d’excellents souvenirs. C’est aussi l’assurance d’entamer une nouvelle saison dans de bonnes conditions.

A quelques semaines de ces deux rendez-vous, il est largement prudent de prendre ses dispositions concernant l’hébergement. L’office du tourisme ne manquera pas d’y pourvoir. Je rappelle que la résidence UNIVAC (www.univac-vacances.com) située à proximité du centre-ville et non loin du dojo, propose aux stagiaires des conditions privilégiées.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à me contacter : eric@pariset.net

A bientôt sur les tatamis varois !

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La vie parisienne…

sans-titre (6)Avec l’installation varoise (voir le précédent article) ce sont exactement quarante-cinq années de vie professionnelle parisienne qui s’achèvent.

A l’âge de dix-sept ans j’ai commencé mon métier sur le tatami du club de la rue des Martyrs. Ensuite plusieurs dojos se sont succédés. Le dojo de la rue de La Rochefoucauld dans le neuvième arrondissement puis trois clubs situés dans le douzième. D’abord rue de Charenton, ensuite boulevard de Reuilly, puis à nouveau rue de Charenton. Je n’oublie pas celui de Saint-Mandé qui fit office d’annexe trois années durant. Enfin, le « dojo de la Bastille », le dernier, le plus grand et celui dans lequel je suis resté le plus longtemps. (L’activité ne s’y est d’ailleurs pas arrêtée, elle continue avec une autre équipe.)

Durant toutes ces années, j’ai eu la joie d’initier et de perfectionner plusieurs centaines d’élèves. J’ai pu faire connaitre à des dizaines de pratiquants devenus ceintures noires le goût très particulier de l’accession à ce graal. Je n’oublie pas la formation de professeurs ! Dans ces dojos j’ai accueilli des enfants de tous les âges, des pré-ados, des ados et bien évidement des adultes hommes et femmes. Des gens habiles, d’autres moins, mais qui le sont devenus à force d’entraînement sérieux et de volonté. Des personnes qui ne pensaient pas pouvoir, un jour, pratiquer et s’exprimer dans les disciplines de combat, etc.

J’ai connu des satisfactions et des déceptions, de la joie et de la peine, de la reconnaissance et des trahisons (parfois) (qui laissent leurs auteurs face à leur conscience.) Elles ne gâchent en rien la satisfaction ressentie en se retournant sur un passé professionnel bien dense et la sensation du devoir accompli. Je le pense, avec une certaine fierté, sachant que la perfection n’existe pas et que c’est d’essayer de s’en approcher qui nous motive !

Aujourd’hui il n’est question que de la « vie parisienne », je n’évoquerai donc pas tout ce qu’il fallut assurer en matière de promotion du ju-jitsu, en province et à l’étranger ; stages, démonstrations, réunions, organisations de manifestations, supports techniques, etc. Autant d’actions venues s’ajouter à l’activité déjà bien intense que représente la direction d’un club dans le secteur privé. Cette formule très lourde, offre une contrepartie qui n’a pas de prix, celle de profiter d’une liberté d’organisation (planning, stages et autres animations.). Mais bien souvent la liberté à un prix et (paradoxalement) des contraintes. Il s’agit tout à la fois d’une « Ecole » avec des objectifs techniques et pédagogiques qui doivent être atteints, mais aussi d’une entreprise avec d’autres impératifs incontournables ! Ceci étant, un parallèle peut être établi entre la volonté nécessaire à la gestion d’une entreprise et celle dont on doit faire preuve sur un tatami.

Même si certains moments ont été difficiles, il faut conserver le meilleur. Parmi ces bons souvenirs, il y a le plaisir de transmettre et de constater les progrès. Tout au long de cet apprentissage existe la fameuse relation professeur-élèves, si chère aux arts martiaux. Mais pour moi il y a aussi et surtout ce brassage social que nous propose un dojo. Des relations qui n’auraient pu se faire ailleurs s’y établissent. Certes, c’est le cas dans de nombreux sports, mais les « sciences du combat » offrent une complicité et une connivence différentes, issues de la nature même de la pratique (Un autre sujet à développer ultérieurement.)

Pour clore ce résumé de plusieurs décennies d’activités martiales parisiennes et avant de filer vers d’autres horizons parfaitement bleus, on peut se poser, avec malice la question suivante : « Sera-t-il possible d’établir un bilan identique dans quarante-cinq ans sur les années tropéziennes ? »

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