Le Goshin jitsu

Après les « 16 Atémis », le mois dernier, nous poursuivons, avec le Goshin-Jitsu, la présentation des enchaînements emblématiques qui composent notre discipline et plus particulièrement notre méthode.

Le Goshin-Jitsu a été créé en 1955 par le maître Tomiki, expert au Kodokan de Tokyo. Cet éminent personnage avait pratiqué – et enseignait – un nombre important de disciplines issues de diverses écoles et divers styles de Ju-Jitsu, notamment l’Aïki-Jitsu, qui devait d’ailleurs donner naissance à l’Aïkido. Cette inspiration se ressent dans ce kata, qui privilégie l’art de l’esquive (le tai-sabaki) ainsi que les contrôles aux niveaux des articulations. Cette particularité nous satisfait, elle offre un travail en adéquation avec notre conception de la pratique d’un art martial. Dans la plupart des cas, elle propose une maîtrise de l’adversaire sans forcément mettre fin à ses jours !

Goshin-Jitsu se traduit par « technique de défense ». Cet enchaînement propose vingt et une ripostes sur vingt et une attaques différentes. Cinq séries présentent ainsi sept défenses sur saisie, cinq sur coups de poing et coups de pied, trois sur attaque à l’aide d’un couteau, trois sur attaque avec un bâton, et enfin, trois défenses sur menace de revolver. À noter que l’apparition de cette arme à feu, distingue ce kata de son « grand frère », le Kimé-No-Kata, dont la création est bien antérieure.

Le Goshin-Jitsu fut présenté à l’occasion des premiers championnats du monde de judo en 1956 à Tokyo. Les responsables du Kodokan souhaitaient ainsi montrer que si le judo pouvait aussi devenir un sport de compétition, l’art martial qu’était le Ju-Jitsu (ancêtre du judo) se devait de conserver sa vocation première, à savoir rester une méthode de défense.

Peut-être un peu plus libre dans sa présentation que le Kimé-No-Kata, le Goshin-Jitsu n’en reste pas moins, au-delà d’un entraînement à la self-défense, un excellent exercice de style et de rigueur.

L’ordre d’exécution doit, bien sûr, être respecté scrupuleusement, ainsi que les emplacements respectifs de Tori et d’Uke. La parfaite gestion des distances et des déplacements, notamment entre chaque technique doit être également démontrée. La vitesse d’exécution sera adaptée à chaque niveau technique.

Ce kata est un de nos moyens d’évaluation pour gravir les différents échelons que représentent les grades, mais exécuté avec précision et dynamisme il offre également une très belle démonstration de notre art !

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Léognan 29 et 30 mars 2008: un bon cru!

Un véritable succès pour ce week-end ju-jitsu, organisé conjointement par l’EAJJ et le club de Léognan. Soixante dix stagiaires venus de toute la Gironde le samedi et un niveau technique impressionnant pour le passage de grades du dimanche matin.

Un accueil exceptionnel, une organisation parfaite; un grand merci à Nicole Dourthes, la dynamique présidente du club, à Sébastien Matthieu, le talentueux professeur et à toute leur équipe.

Pour ce qui concerne notre club, il s’est enrichit de quatre ceintures noires avec Thibault Fertey, Eric Gauvrit, Nicolas Helleringer et Bruno Vo Than!

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A propos des « 16 techniques »

Les « 16 Techniques »  ont été créées en 1982. Cela  pour les besoins d’une démonstration de Ju-Jitsu  (en plein renouveau) à l’occasion des Championnats du monde féminins de judo à Paris. L’objectif étant d’assurer la promotion de notre discipline. J’avais été « mandaté » par la  commission technique de ju jitsu de la FFJDA (à l’époque j’appartenais à ce groupe !) pour mettre au point une présentation ou Tori serait bien-sur une femme. Je m’étais investi personnellement et physiquement, puisque j’étais le Uke d’une de mes élèves ceinture noire : Marie-France Léglise. Le souci était donc de mettre en place une démonstration présentant un ju jitsu à la fois efficace, diversifié, démonstratif et en corrélation complète avec le judo au niveau des formes de corps pour la partie projection. Comment peut-il en être autrement; le judo ne vient-il pas du ju jitsu. Dans la pratique, les finalités sont différentes et techniquement le ju jitsu propose, en plus, toute la partie atémi-waza, mais l’attitude et la garde se doivent d’être « compatibles ».
Vous êtes nombreux à regretter que la fédération officielle de tutelle ai  retiré les « 16 techniques » de ses programmes au profit d’un enchaînement  qui provoque de nombreux commentaires c’est le moins que l’on puisse dire.
Pour ce qui nous concerne, au sein de l’EAJJ (Ecole Atémi Ju Jitsu), nous avons bien sur conservé cet enchaînement, qui pour nous fait partie de notre patrimoine !  Nous le considérons  à la fois comme un exercice naturel au niveau des situations d’attaque des attitudes réciproques et surtout des ripostes utilisées. Son étude régulière affûtera l’élève sur le plan de la technique, des automatismes, et de la condition physique. En résumé un vrai travail qui trouve sa place dans la pratique d’une discipline martiale soucieuse de son efficacité, de sa cohérence et de sa raison d’être!

J’avais déjà publié un premier article sur les « 16 techniques » le 29 mars 2007.

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Les 16 ATEMIS

En ju-jitsu, les atémis (les coups) ne constituent  pas la finalité d’une action, d’un enchaînement, mais ils représentent au contraire un moyen d’y parvenir. Ils sont une des trois composantes de notre discipline, les deux autres étant le nage-waza (travail des projections) et le katame-waza (travail des contrôles). Leur rôle est important puisqu’ils permettent de « fixer l’adversaire » et bien souvent de le déséquilibrer pour le placer dans une situation qui va favoriser un enchaînement composé de techniques de projection et/ou de contrôle.
Son étude est donc indissociable de l’apprentissage du ju-jitsu et sa maîtrise indispensable pour une bonne  efficacité.
eric4Au travers de méthodes d’entraînements qui lui sont propres et d’exécution dans le cadre de la répétition d’enchaînements, les atémis sont couramment travaillés et donc perfectionnés. Mais jusqu’en 1985 – date de la création des « 16 Atémis » – il manquait un kata spécifique à la composante que représentent les coups.
C’est donc dans ces années de renouveau du ju-jitsu en France que cet exercice a vu le jour. Et c’est  avec plaisir et fierté que j’y ai largement contribué.
Le principal souci était de proposer un enchaînement ou les atémis seraient  travaillés dans des situations et surtout des postures compatibles avec les autres composantes de notre discipline. Ces positions naturelles étant bien évidemment les positions de la vie de tous les jours. Malheureusement, ce n’est pas le cas dans certaines écoles ou les  coups sont répétés en utilisant des postures de garde qui ne facilitent pas la compatibilité avec, par exemple,  les principales  projections !
Composé, comme son nom l’indique, de 16 mouvements, les « 16 Atémis » proposent 16 ripostes en coups à 16 attaques en coups. Ceux-là étant portés avec les bras et les jambes.
Chaque technique est travaillée systématiquement à droite et à gauche. Tori et Uke inversent leur  place – par rapport au jury – après chacune d’entre elles. Ce dernier point permettant de se remettre à bonne distance de façon harmonieuse. En effet, les attaques d’Uke doivent être portées alors que Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Le kiai (l’expiration forcée se matérialisant par une expression sonore) n’est pas obligatoire lors de la présentation des « 16 Atémis » à un examen, mais il permet d’optimiser  la libération de l’énergie.
Cet exercice que l’on pourrait qualifier de « kata moderne », permet donc de progresser dans un domaine essentiel  et constitue également un moyen d’évaluation pour les grades à partir de la ceinture noire d’atémi-ju-jitsu !

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Monsieur Henri Courtine 10e Dan

Monsieur Henri Courtine vient d’être nommé 10ème dan. Un événement, une « entrée dans l’histoire », comme le titre « Judo magazine ». En effet, seulement cinq personnalités – reconnues par le Japon – peuvent se prévaloir de ce grade.
La carrière de Monsieur Henri Courtine est exceptionnelle et exemplaire. Chacun pourra retrouver en détail, sur Internet ou bien dans des ouvrages qualifiés le parcours de ce pionnier du judo.
Si cette promotion me fait particulièrement plaisir, c’est bien sûr eu égard à l’admiration que je porte- en tant que budoka – à ce « samouraï du 20ème siècle » et à son fabuleux parcours, mais c’est aussi à titre personnel. Et cela pour deux raisons principales.
courtineTout d’abord, il a accompli une grande partie de ce parcours en « tandem » avec mon père, Bernard Pariset. Ils ont gravi ensemble les divers échelons (à compter de la remise de leur 6ème dan en 1968, ils ont été les plus hauts gradés du judo français et vraisemblablement, mon père aurait reçu la même distinction s’il était encore parmi nous). Ils se sont également partagé les nombreux titres qui ont constitué deux palmarès d’exception, surtout à une époque ou les catégories de poids n’existaient pas en judo ! Etant tous les deux des gabarits moyens, ils rendaient parfois 30 kilos à leurs adversaires…
Différents de par leur caractère et leur technique, ils ont su mettre ces nuances – devenues complémentarités – au service du judo international et plus largement des arts martiaux. Ils ont été amis et adversaires sur les tatamis, dans le sens noble du terme ; ils étaient également des professeurs au savoir inépuisable et possédant une pédagogie innée mais exceptionnelle, à une époque où il n’existait aucune méthode pédagogique… et c’était peut-être mieux ainsi. N’en déplaise à ceux qui prétendent que certaines choses s’apprennent, oui, mais pas le talent !

« Courtine-Pariset » ou « Pariset-Courtine », cela claquait. Tous les passionnés de sport (toutes disciplines confondues) des années 50 et 60 se souviennent de cette association qui a écrit les plus belles pages du judo français.

La deuxième raison de mon plaisir réside dans le fait que Monsieur Courtine a occupé directement une place particulière dans ma vie. Tout d’abord, il animait – toujours avec mon père – le célèbre stage international de Beauvallon-sur-mer, (en face de Saint-Tropez) de 1965 à 1970. Je le côtoyais alors environ deux mois par an durant la saison d’été. J’ai appris à le connaître, à l’apprécier et à l’admirer. Ensuite, alors lycéen à Saint-Michel de Picpus, j’ai eu le privilège de suivre son enseignement dans la section judo du lycée. Puis, Monsieur Courtine a pris, entre autres responsabilités, la présidence de la section judo du Stade français dans les années 80. J’ai pu combattre sous les couleurs bleue et rouge de ce club mythique et sous sa bienveillance.
En dehors des tatamis, nous nous rencontrons régulièrement. Notre amour partagé d’un certain département méridional, facilite ces moments qui sont pour moi privilégiés.
En fait, il reste le meilleur ami de mon père, il a été l’un de mes professeurs, il est pour moi un modèle sur de nombreux points précis, comme la rigueur et le sens de l’organisation. En conclusion, je peux affirmer qu’il est en quelque sorte mon « père spirituel »!

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Meilleurs voeux

Toute l’équipe du club se joint à moi pour vous souhaiter une très bonne et très heureuse année.

Si d’une façon générale, il serait dommage de banaliser la coutume des vœux, il le serait encore davantage pour nous, pratiquants et/ou professeurs de disciplines dites traditionnelles. Dans les grandes écoles d’arts martiaux japonaises, notamment le célèbre Kodokan de Tokyo, cette coutume est matérialisée par une cérémonie baptisée « kagami-biraki », ce qui signifie tout simplement cérémonie des vœux. À cette occasion, des démonstrations sont effectuées, des discours sont prononcés et les élèves ayant obtenu de hauts grades durant l’année écoulée se voient remettre leurs diplômes. En plus du plaisir de se retrouver, cette tradition – en dehors de toute autre connotation – répond au besoin d’établir ou de conserver des repères sur l’échelle de la vie. Bien que ce « renouveau annuel » soit, d’une certaine façon, assez symbolique, il est l’occasion de faire le bilan d’une période écoulée, d’en tirer les conclusions et de prendre des décisions… et bien souvent de bonnes résolutions pour une nouvelle période ! Nous ne pouvons donc qu’approuver cette bonne habitude.

En dehors des souhaits sincères de début de séance durant les premiers jours de la nouvelle année, nous essaierons – au niveau de notre dojo – de satisfaire modestement à cette tradition, en proposant le samedi 19 ou bien le jeudi 24 janvier (date à confirmer) un entraînement réservé aux ceintures marron et noires, à l’issue duquel seront remis leurs diplômes aux personnes ayant obtenu la ceinture noire –  ou un degré supplémentaire – en 2007.
Pour des raisons de sécurité, nous sommes obligés de limiter le nombre de participants, et c’est pour cela que nous réservons cette cérémonie à deux catégories de ceintures. Il ne s’agit aucunement d’élitisme.

Enfin, et pour terminer avec l’essentiel, nous vous souhaitons une excellente santé pour vous et tous vos proches.

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Résultats passage de grades

L’EAJJ organisait son 1er  passage de grade de la saison dimanche 16 décembre à Paris. Pour ce qui concerne notre club, 5 candidats se présentaient, avec des succès divers. Laurent Rochat à réussit les cinq unités de valeurs pour le 3°degré. Pour le 1er degré, Audrey Bouvy a passé avec succès l’UV 3 (les 16 Techniques) qui lui restait. Bruno Vo Than devra encore satisfaire à l’UV 4 (expression libre). Quant à Nicolas Helleringer et Thibault Fertey – toujours pour le 1er degré -, c’est l’UV 2 (kata), qu’ils présenteront à nouveau lors de la prochaine session. Ils ont en effet obtenu le score très honorable de 4 sur 5.

Félicitations particulières aux deux nouveaux promus de notre club.

Un petit mot d’encouragement pour l’élève de Michel Baillet (ADJJ), qui devra passer à nouveau le kata.Qu’il ne se décourage pas, la vie finit toujours par récompenser la persévérance! 

Principes de base

Il est toujours bon, notamment en cours de saison, de rappeler les principes de base de notre discipline. Nous avons en effet la chance de pratiquer un art martial où la technique prime sur le reste.

Sur un plan technique tout d’abord. La compréhension et l’assimilation des techniques se fera d’autant plus facilement qu’elles sont basées sur une « mécanique » naturelle, mais surtout qu’elles utilisent, lors de leur application, des principes tels que celui de la non-opposition, l’utilisation de la force de l’adversaire, le principe « action-réaction », etc. Il est évident que les séances d’entraînement permettront l’acquisition de qualités physiques telles que la vitesse, le souffle, la résistance, la souplesse, la précision et la tonicité ; autant d’atouts qui seront mis au service de la réalisation de la technique. Le premier principe du ju-jitsu – qui signifie, ne l’oublions jamais, « technique de la souplesse » (souplesse comportementale, ouverture d’esprit) – est celui de la non-résistance. Il ne viendrait à l’idée de personne d’essayer de résister physiquement à quelqu’un de plus fort et de plus lourd, sauf justement en mettant en application le deuxième principe, à savoir l’utilisation de la force de l’adversaire. C’est là que va s’opérer tout simplement une addition des forces. Sur une échelle mesurant 100, en imaginant que votre puissance représente 30 et celle de votre adversaire 70, si vous dirigez ces deux forces – en utilisant celle de votre adversaire – dans la même direction, vous obtiendrez 100. Ensuite, le principe « action-réaction » consiste tout simplement à faire une petite action qui provoquera une forte réaction de la part de l’adversaire, il ne restera plus qu’à passer à l’application du principe précédent.

Sur un plan purement mental et dans une période ou certaines disciplines de combat – que l’on ne peut vraiment pas classer dans les arts martiaux – ne représentent pas forcément un exemple de souplesse comportementale, il semble utile de mettre en avant des formes de travail qui dans leur étude amènent à une certaine réflexion. En découlera tout naturellement le principe que la réponse à la violence par cette même violence, n’est pas forcément la bonne solution. Enfin, il sera tout aussi indispensable de mettre en avant la recherche de la technique qui permet de maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger.

L’ensemble de ces principes (liste non exhaustive) compose le fondement de notre style de ju-jitsu. Si grâce à son développement il peut – même modestement – apporter sa contribution au combat contre la violence qui enlaidit notre société, une partie de notre mission sera remplie.

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Ecole Atémi Ju Jitsu (E.A.J.J)

Après avoir évoqué, dans le numéro précédent de « Dojo Info », l’atémi ju-jitsu en tant qu’art martial, c’est l’association appelée École Atémi Ju-Jitsu (EAJJ) que nous allons vous présenter ce mois-ci. Il existe bien sûr un lien évident entre la discipline et l’institution. Cette association (sous la loi 1901), regroupe au plan national les clubs qui se retrouvent dans notre forme de travail, et par conséquent, leurs pratiquants. Elle a été créée en 2000. Forte de nombreux atouts, elle souffre malgré tout de certains handicaps. Sur le plan positif, elle développe la pratique de notre discipline telle que nous l’avons présentée dans notre numéro précédent et dont nous n’avons plus besoin d’être convaincus. Un très grand nombre de jeunes et de moins jeunes se retrouvent dans un art martial complet techniquement, physiquement et mentalement. La demande qui émane d’un très large public est forte et cependant des obstacles se dressent et entravent le développement de notre discipline.
En effet, en France, c’est officiellement la FFJDA (Fédération française de judo et disciplines associées) qui bénéficie de la délégation du ministère des sports et qui, par conséquent, est en charge de la « gestion » du ju-jitsu. Malheureusement, comme je l’ai souvent souligné, si les performances internationales de nos judokas sont excellentes et que le développement du judo dans l’Hexagone est satisfaisant, il n’en est pas de même pour le ju-jitsu. Car il manque à notre discipline une institution bénéficiant de la délégation ministérielle, qui prendrait en charge et à plein temps son bon développement.
L’EAJJ, transformée en fédération française pourrait assurer cette mission, mais malheureusement, pour obtenir cette « officialisation », le chemin est long et semé d’embûches. Il est évident que si notre regroupement pouvait rassembler plus de clubs et donc davantage de pratiquants, nous bénéficierions de plus de poids et nos démarches seraient facilitées. Or, bon nombre de petites sections ju-jitsu qui, à l’ombre de grosses sections judo, tentent – tant bien que mal – de survivre, ne demandent qu’à nous rejoindre. Simplement, dépendant directement d’un comité directeur acquis à la cause de la fédération citée plus haut, elles n’ont aucun pouvoir de décision. Une double affiliation est certes possible, mais bien souvent, les comités directeurs des clubs s’opposent à cette solution, de peur de se faire mal voir des instances nationales. En résumé, quand le ju-jitsu bénéficiera d’une officialisation, nous rassemblerons, mais pour rassembler il faut être officiel ! Un vrai casse-tête… japonais !!!
En attendant, notre association avance, elle organise ses activités, ses passages de grades, prend des contacts au plan européen (IMAF Europe) et essaie malgré tout, petit à petit, de fédérer en son sein les professeurs et les pratiquants qui souhaitent faire bouger les choses dans notre pays, le seul au monde à ne pas avoir de regroupement indépendant pour le ju-jitsu.
L’assemblée générale a eu lieu le 20 octobre dernier. Le comité directeur est le suivant :
Président : Robert Denis, Vice-président : David Doucet, Secrétaire : Evelyne Denis, Trésorier : Philippe Lacombe, Directeur technique : Eric Pariset.

Pour conclure cet édito, je souhaiterai aussi rappeler que le 26 novembre, cela fera 3 ans que mon père, Bernard Pariset nous quittait. En plus d’avoir été l’un des auteurs  des plus  belles pages des débuts du judo français, il avait également  été à l’origine du renouveau de notre ju jitsu.

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ATEMI JU JITSU

Au début des années 70, trois arts martiaux japonais se partageaient le paysage français en matière de disciplines de combat orientales. À cette époque, le judo, le karaté et l’aïkido étaient pratiquement les seules disciplines pratiquées dans les dojos. De fait, le choix du néophyte n’en était que plus simple. Chacun de ces trois arts développaient des « philosophies » différentes. Le judo prenant rapidement un virage très sportif, l’aïkido restant assez confidentiel en favorisant – au début tout du moins – un épanouissement plutôt interne, le karaté – avant d’imiter le « grand frère judo » en matière sportive – se présentait alors, comme l’unique alternative en matière de méthode de self-défense. Or plusieurs experts, et non des moindres, de la fédération de judo firent le constat que le ju-jitsu (père du judo) n’était plus enseigné dans les dojos. Il leur semblait que, d’une certaine façon, un « hold-up » avait été commis et que ce qui était recherché par beaucoup de pratiquants, à savoir une méthode de self-défense, se trouvait à l’évidence dans la « maison-mère ». Simplement l’ancien ju-jitsu ne bénéficiait pas d’une image très dynamique, et il fut donc décidé de remodeler cet art séculaire et, pour marquer les esprits, de lui donner une autre appellation. C’est ainsi que fut accolé au mot ju-jitsu le mot ATEMI. À la fois pour souligner la « restauration du  trésor des samouraïs » et pour démontrer la remise en valeur d’une composante indissociable et incontournable : l’atemi-waza (le travail des coups).

Une progression par ceintures (calquées sur celle du judo, dans le souci d’être facilement assimilable par les professeurs) a été mise au point. Ce travail commença rapidement à porter ses fruits, et bon nombre de pratiquants de tous âges se sont retrouvés sur les tatamis autour d’une méthode simple, efficace et surtout praticable par toutes et tous. Malheureusement, au lieu de voir en cette forme de travail un complément à la pratique sportive du judo, certains l’ont considéré comme une concurrence. La fédération de judo préféra alors prendre d’autres options en matière de ju-jitsu, favorisant – ce qui est un véritable non-sens – un développement ultra-sportif ainsi que – paradoxe des paradoxes – une étude sur des postures anciennes de karaté, que même cette discipline n’utilise pas dans le combat. De plus, ces postures ne sont pas « conciliables » avec les positions nécessaires à la bonne réalisation des projections et des liaisons qui sont le ciment du ju-jitsu. De ce fait, certaines personnes, dont je fais partie, ont pris la décision de ne pas vendre leur âme et de faire perdurer, dans l’esprit du ju-jitsu historique, une forme de travail qui a toutes les raisons d’être. Aussi, c’est tout naturellement qu’elles se sont regroupées au sein d’une association dénommée École Atemi Ju-Jitsu (EAJJ). Cette association rassemble des clubs de toute la France qui se reconnaissent dans notre ju-jitsu traditionnel. Elle est notre « regroupement national ».

Son assemblée générale annuelle se tient le samedi 13 octobre prochain à Paris.

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