Je n’étais pas à Bercy le 29 mars dernier pour le festival annuel des arts martiaux, organisé comme chaque année par le magazine «Karaté-Bushido ». En effet, je me trouvais à Léognan pour un week-end Ju-Jitsu organisé par notre regroupement national l’EAJJ.
J’attends avec impatience l’occasion de pouvoir visionner la vidéo de la démonstration de Ju-Jitsu qui a été présentée ce soir là, et c’est avec la plus grande objectivité que je donnerai mon sentiment !
Mais, si je me fie aux premières réactions qui me sont parvenues, malheureusement, ce n’est pas vraiment avec ce type de prestation que notre art martial retiendra l’attention du grand public et pourra s’assurer un bon développement.
Bonjour à tous,
Je me permet de rebondir sur ce sujet.
En effet, ce ne fut pas tout a fait représentatif du Jujitsu. Toutefois, pourquoi une équipe de démonstration n’est pas reconstituée afin de permettre à notre discipline de reprendre sa place légitime, c’est à dire la premiére.(Je veux faire référence à l’origine)
Séb
Bonjour,
présent à Bercy cette année, j’ai découvert un « jujitsu traditionnel » pour unique démonstration de cette discipline (ou apparentée) pendant la gala. Quelle surprise, ou plutôt quelle déception! Mise en scène étrange (présence d’un banzaï aux côtés des 2 maitres), techniques (très) moyennement maitrisées, enchainements on ne peut plus consensuel et sans surprise… bref, décevant. Pour une démonstration qui devait montrer ou donner un aperçu de ce qu’est le jujitsu, je pense que cela peut tromper un néophyte sur la nature même de cette discipline. L’attitude générale des pratiquants pendant cette démonstration laisse même imaginer certaines dérives que l’on peut retrouver dans des disciplines exotiques et/ou fantaisistes. Cela a le gout du jujitsu, la couleur du jujitsu, mais ce n’est pas du jujitsu.
Le jujitsu est bien plus que cela. Les principes du Shin (le mental), du Ghi (la technique), et du Taï (la valeur du combattant) doivent pouvoir pleinement s’exprimer lors d’une démonstration, surtout lorsqu’elle se fait pendant un gala aussi prestigieux que celui de Bercy. L’expert doit s’y retrouver, surtout qu’il possède un œil exercé, et le néophyte doit être captivé. A mon humble avis, ce ne fut pas le cas.
Cela est peut être un signe d’ordre général concernant ce gala. Un rendez-vous annuel qui semble avoir manqué de souffle cette année. Des démonstrations courtes, et parfois comme on l’a vu plus haut, décevantes.
Les démonstrations de Vo vi nam, karaté, aikido, wu-shu, penchak silat (ou même le Kempo bulgare mais sans les danseuses la prochaine fois…) ont montré que finalement, les valeurs sûres et « sérieuses » des arts martiaux, démontrées par des experts de valeur internationale apportent toujours une réelle satisfaction pour l’amateur que je suis, et pour les amateurs d’arts martiaux en général.
A quand une belle et vrai démonstration de jujitsu, dans un gala vivant, et dans une salle bien remplie (pas au 3/4, en étant généreux…)?
J’étais présent pour cette 23 ème édition du festival des arts-martiaux de PARIS BERCY.
Visiblement comme d’autre, j’ai été estomaqué par certaines démonstrations de cette soirée.
Mon attachement pour les arts-martiaux traditionnels et plus particulièrement pour le ju-jitsu tel que nous le pratiquons, m’amène à vous livrer mes réactions et mon ressenti.
Je suis depuis lors, épris d’une certaine nostalgie des premiers BERCY.
Tout d’abord, je pense profondément que cet évènement se doit de changer de nom en l’état ou à défaut de revenir aux sources.
En effet, il existe à mon sens un décalage entre l’intitulé de la réunion et son contenu.
Pour preuve, cette année encore les tableaux les plus longs (10 à 15 minutes parfois) ont été consacrés aux folklores de toutes sortes et les arts-martiaux traditionnels se sont taillés la part maigre. L’aïkido par exemple, avec Christian Tissier a eu à peine 5 minutes pour exposer toute son essence… ?!
J’ai parfois eu l’impression d’un concours de surenchères sur le nombre de participants par tableaux, sur les costumes plus ou moins excentriques des uns et des autres et sur la musique très particulière en marge de ce que l’on est en droit d’attendre d’une telle rencontre. Un show à l’américaine en quelque sorte.
A milles lieues du port du kimono et de la « sobriété » des démonstrations que l’on aime retrouver dans le monde des arts-martiaux.
Comme si en quelque sorte, la volonté des organisateurs était de sacrifier la qualité pour la quantité, dans le but peut-être, de toucher un Public plus large mais pourtant moins nombreux d’une année à l’autre.
Pourquoi dans ce cas ne pas appeler cela la « la soirée du sport acrobatique et du kata artistique moderne » ou « à la découverte des danses folkloriques du monde contemporain »
Au moins on ne tromperait pas ceux qui viennent véritablement pour voir des arts-martiaux !!!
Bon, c’est vrai que j’en rajoute un peu, bien que ….!
Que dire ensuite du choix de certains démonstrateurs ?
– Un Américain mécontent de son public visiblement pas assez reconnaissant à son goût lors de son arrivée en scène et se remuant torse-nu en faisant du nunchaku argenté sur de la musique techno, le tout, entrecoupé de grands écarts sautés. Mouais !
– Deux Groupes composés de 40 personnes environ se bagarrant à la façon du village Gaulois dans Astérix et Obélix … ( Comment ça, il est pas frais mon poisson ???) Bizarre !
– Deux danseuses Bulgares pour accompagner une démonstration de self-défense Bulgare. Était-ce nécessaire ? Fallait-il à se point distraire le Public pour palier le manque de technique ?
– Un démonstration de ju-jitsu Brésilien riche de 50 pratiquants au moins pour au final, une démonstration plutôt pauvre…
Même les incontournables moines de Chaolin n’étaient pourtant pas conviés…
Concernant les représentants du ju-jitsu traditionnel du Gala de BERCY, je ne me suis absolument pas reconnu dans la pratique telle que démontrée, tant sur le plan Technique que sur l’approche de la discipline par ces pratiquants. J’ai trouvé là aussi, beaucoup plus de fioritures que d’efficacité réelle dans l’exécution des techniques qui soit dit en passant ne ressemblaient en rien à du ju-jitsu traditionnel mais bien plus à un mélange de mauvais Judo et Aïkido. Je vous passe le coup du Bonsaï déjà cité par rico. dans le précédent POST.
Finalement, ce qui me désole le plus dans tout cela, ce sont les idées et les images fausses des arts-martiaux qui sont véhiculées à travers ces multiples démonstrations.
Pour le néophyte, c’est omettre de lui présenter le véritable visage des arts-martiaux, l’humilité, la rigueur, le travail, la modestie, l’humilité, la technique, la souplesse du corps et de l’esprit, la maîtrise de soi, ses coutumes, son code morale et j’en oublie, bref, toutes ces valeurs qui permettent de faire vivre à travers les siècles les arts-martiaux traditionnels.
Je finirais cependant sur une touche optimiste.
Tout cela ne fait que renforcer ma conviction sur le fait que nous pratiquons une discipline riche et variée, avec un vrai passé riche de techniques éprouvées, nous offrant la possibilité de faire aussi bien de belles démonstrations techniques que d’aller à l’essentiel de par son côté self-défense.
Au regard de ce que j’ai pu constaté ce fameux 29 Mars 2008, le ju-jitsu traditionnel tel qu’Éric Pariset nous l’enseigne, nous laisse présager encore de belles années de pratique devant nous et doit nous pousser, nous les pratiquants de l’EAJJ et d’ailleurs et quelque soit notre niveau, à continuer à promouvoir son enseignement de par les occasions qui peuvent nous être données.
Je terminerais ce POST par une citation d’Arthur Conan Doyle qui me semble tout à fait appropriée :
Si la médiocrité ne reconnaît rien qui lui soit supérieur, l’excellence, elle, reconnaît immédiatement le vrai génie.