Avec les « 16 Contrôles », l’exercice imposé appelé les « 24 Techniques » est l’un de nos enchaînements les plus récents. J’ai eu le plaisir et l’honneur de le créer en 1992 pour les besoins d’un professeur de judo – en mal de ju-jitsu – qui préparait son 4e dan de judo, pour lequel une unité de valeur « ju-jitsu » est requise. C’était à une époque où la FFJDA proposait un ju-jitsu « normal » et où j’appartenais à la commission technique nationale. Un jour donc, ce pratiquant me demanda de lui dispenser des séances en particulier et de lui concocter un enchaînement qui lui permettrait de faire preuve d’une bonne connaissance et d’une certaine maîtrise de notre art.
Comme il avait peu de temps, il fallait aller à l’essentiel et procéder avec organisation.
Tout d’abord classer les attaques par série – afin de ne pas en oublier d’une part et de faciliter la mémorisation de l’enchaînement d’autre part -. Ensuite nous devions démontrer le plus possible de techniques appartenant aux trois composantes du ju-jitsu, et au sein de chacune d’entre elles, présenter les plus emblématiques. Enfin, le souci était de mettre en avant plusieurs schémas de ripostes. Exemple, lors des trois premières techniques, les trois composantes de notre discipline (coups, projections et contrôles) sont démontrées et enchaînées dans l’ordre le plus naturel. Mais la nécessité d’utiliser systématiquement tous les aspects de notre discipline n’est pas absolue, comme il n’est pas non plus systématique de respecter un ordre précis pour l’utilisation des composantes. Par exemple, il peut y avoir tout d’abord une projection suivie d’un coup et enfin une finalité en contrôle. Tout étant une affaire de circonstance.
C’est de cette façon que l’exercice des « 24 techniques » a vu le jour. Il a été ensuite décidé de le conserver et de l’inclure dans nos programmes d’étude et d’évaluation.
En 24 techniques, tout le ju-jitsu n’est pas présenté. Mais au travers de ce que l’on pourrait appeler un « kata moderne », nous possédons un exercice qui permet de répéter et donc de se perfectionner dans différentes techniques et différents enchaînements tout en faisant face à une grande variété d’attaques à mains nues (tentatives de saisies, coups de poing et coups de pied, saisies) ou bien armées (couteau, bâton et revolver).
Sur un plan purement pratique et comme dans tout kata, Tori et Uke se doivent de respecter les placements, l’ordre d’exécution et faire preuve d’une forte concentration tout au long de la démonstration. Les attaques de Uke, tout comme les ripostes de Tori doivent être présentées sans précipitation mais avec détermination.
Cet enchaînement exprime un ju-jitsu dynamique et efficace, mais également porteur de l’héritage d’une discipline aux racines profondes, et cela sans jamais trahir ni son histoire, ni ses principes.
Voir le site du Club Eric Pariset:http://www.jujitsuericpariset.com
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Au travers de méthodes d’entraînements qui lui sont propres et d’exécution dans le cadre de la répétition d’enchaînements, les atémis sont couramment travaillés et donc perfectionnés. Mais jusqu’en 1985 – date de la création des « 16 Atémis » – il manquait un kata spécifique à la composante que représentent les coups.
Tout d’abord, il a accompli une grande partie de ce parcours en « tandem » avec mon père, Bernard Pariset. Ils ont gravi ensemble les divers échelons (à compter de la remise de leur 6ème dan en 1968, ils ont été les plus hauts gradés du judo français et vraisemblablement, mon père aurait reçu la même distinction s’il était encore parmi nous). Ils se sont également partagé les nombreux titres qui ont constitué deux palmarès d’exception, surtout à une époque ou les catégories de poids n’existaient pas en judo ! Etant tous les deux des gabarits moyens, ils rendaient parfois 30 kilos à leurs adversaires…